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Religions

Geneviève Beney, femme et prêtre en France

Rédigé par Berthet Ali | Jeudi 7 Juillet 2005 à 00:00

           

La France connaît désormais sa première « femme prêtre ». Agée de 56 ans, diplômée de théologie et mariée à un protestant, Geneviève Beney est catholique. Elle a été « ordonnée » prêtre de l’Eglise catholique le samedi 2 juillet 2005 à Lyon. La cérémonie s’est déroulée sur une péniche de tourisme naviguant sur la Saône et le Rhône, non loin de la colline de Fourvière qui abrite le siège de l’archevêché de Lyon. Vocation assumée ou provocation orchestrée, le geste de Geneviève de Beney est condamné par l’autorité cléricale. Mais pour Christian Terras, directeur de la revue catholique progressiste 'Golias', il s’agit d’« une transgression prophétique ».



La France connaît désormais sa première « femme prêtre ». Agée de 56 ans, diplômée de théologie et mariée à un protestant, Geneviève Beney est catholique. Elle a été « ordonnée » prêtre de l’Eglise catholique le samedi 2 juillet 2005 à Lyon. La cérémonie s’est déroulée sur une péniche de tourisme naviguant sur la Saône et le Rhône, non loin de la colline de Fourvière qui abrite le siège de l’archevêché de Lyon. Vocation assumée ou provocation orchestrée, le geste de Geneviève de Beney est condamné par l’autorité cléricale. Mais pour Christian Terras, directeur de la revue catholique progressiste 'Golias', il s’agit d’« une transgression prophétique ».

Une ordination anticléricale

La cérémonie d’ordination a commencé vers 17 heures ce samedi 2 juillet 2005 et a duré environ deux heures. Elle fut dirigée par trois « évêques » : une Allemande, une Autrichienne et une Sud-Africaine. Toutes les trois sont théologiennes et sont déjà excommuniées de l’Eglise. L’Allemande Gisela Forster et l’Autrichienne Christine Mayr-Lumetzberger font partie des sept premières femmes « ordonnées » prêtres en juin 2002 par l’Argentin Romulo Braschi, archevêque de l’Eglise catholique apostolique charismatique du Christ Roi. Cette Eglise n’est pas reconnue par le Vatican. Le Saint Siège avait excommunié les sept contrevenantes. Car, jusqu’à nouvel ordre, l’Eglise catholique romaine n’a pas changé d’avis sur la prêtrise des femmes. Une position qui constitue l’un de ses points de divergence avec les Eglises protestantes ou anglicanes où les femmes peuvent occuper des fonctions de pasteurs, de prêtres, d’évêques.

En 1994, la lettre apostolique de Pape Jean Paul II soulignait clairement que l’Eglise catholique « ne se considère pas autorisée à admettre les femmes à l’ordination sacerdotale. » L’année suivante, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine (et aujourd’hui Benoît XVI), apposait le sceau de l’infaillibilité papale sur cette décision contestée.

En apprenant le projet de Geneviève Beney qui réside dans le Gard, Monseigneur Robert Wattebled, évêque de Nîmes, a publié un communiqué le 26 juin dans lequel il précise qu’ « Une telle célébration - tout comme « l’ordination diaconale » qui l’a précédée - constitue sans équivoque possible un acte grave de rupture à l’égard de l’Eglise catholique romaine. Conformément au Droit de l’Eglise, les personnes concernées devront en assumer les conséquences. » De son côté, l’archevêché de Lyon a publié un communiqué, le 29 juin, appelant Madame Beney à renoncer à son projet car « Il n’y aura, en effet, aucune vérité dans les mots qui seront prononcés, ni dans les actes qui seront posés en cette circonstance. Pour beaucoup de catholiques, ce sera une source de blessures et de souffrances inutiles. »

Jésus a choisi des femmes pour apôtres

La cérémonie d’ordination s’est déroulée en présence d’une cinquantaine de personnes dont les proches de Madame Beney et des militants de mouvements soutenant la prêtrise des femmes dans l’Eglise catholique. Selon le journal Le Temps, Geneviève a d’abord voulu se convertir au protestantisme avant de découvrir le mouvement des femmes ordonnées. Un mouvement qui s’appuie sur ses implantations au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Autriche, en Suisse, aux Pays-Bas et un Suède. Une soixantaine d’ordinations est en préparation dans ces pays.

En France, ce mouvement est mené par l’association Hommes et Femmes en Eglise qui prévoit un colloque à Paris en janvier 2006. Geneviève Beney qui a étudié la théologie à Strasbourg il y a trente ans, justifie la légitimité du sacerdoce féminin en expliquant que « Jésus a aussi choisi des femmes pour apôtres. Il a confié à Marie-Madeleine la mission d'annoncer sa résurrection. Et des études historiques sérieuses montrent que des femmes ont été prêtres et évêques dans le christianisme antique.» Pour son époux, Albert Ratz qui est protestant, le choix de Geneviève Beney est «une magnifique aventure, un acte de résistance aux blocages incompréhensibles de l'Eglise catholique.»






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