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Société

Forum 'Afrique Avenir' à Paris

| Mardi 13 Février 2007 à 10:25

           

"Le monde a besoin que relève les défis de la paix et du développement humain. Il doit apporter tout son appui aux forces du renouveau africain", a déclaré, hier, Jacques Chirac, lors du forum "Afrique Avenir", organisé à Paris à la Cité des Sciences et de l'Industrie. Dans le même temps des associations dénonçaient le "mirage" de l'Afrique qui réussit et les "ingérences" de Paris sur le continent Afrique.



Forum 'Afrique Avenir' à Paris

Il ne peut y avoir de mondialisation réussie si l'Afrique reste au bord du chemin

Hier, s’est tenu à Paris, le "Forum Afrique-avenir" à la Cité des sciences et de l'industrie, en présence du Chef de l’Etat français, entrepreneurs, acteurs culturels et leaders associatifs.

"Le monde a besoin que relève les défis de la paix et du développement humain. Il doit apporter tout son appui aux forces du renouveau africain", a déclaré M. Chirac.

"Il ne peut y avoir de mondialisation réussie si l'Afrique reste au bord du chemin", a estimé M. Chirac qui a dit appuyer "avec force l'appel des Africains à un nouveau partenariat entre l'Afrique et la communauté internationale".

Les conclusions du forum, voulu par le chef de l'Etat pour présenter l'Afrique sous le jour de la réussite, seront présentées en ouverture du sommet Afrique-France qui accueillera jeudi et vendredi à Cannes une trentaine de chefs d'Etat.

Dispositions de la France pour aider l'Afrique

M. Chirac a évoqué un certain nombre de dispositions prises par la France pour aider l'Afrique, notamment ADEN, l'Appui au désenclavement numérique, le projet "entreprendre en Afrique" adopté pour la rentrée prochaine par 65 écoles d'ingénieurs et la disposition de la loi sur l'immigration qui prévoit un permis de travail de deux ans en France pour les étudiants ayant trouvé un emploi à la fin de leurs études.

En matière de financement, l'Agence française de développement s'est fixé pour objectif, dans un premier temps, d'investir plus de 100 millions d'euros pour aider les PME africaines à prendre leur essor.

A terme, a estimé Jacques Chirac, ce mécanisme devrait permettre de créer "au moins 10.000 emplois".

Il faut une vision à long terme

Les participants au forum ont lancé des pistes et exposé les maux d'un continent qui atteindra bientôt le milliard d'habitants.

Yolande Nyonda, coordinatrice du Mouvement des femmes cadres du Gabon, a déploré "l'aide au développement qui stagne, alors que l'endettement explose et est insoutenable".

Pour Eddy Njoroge, directeur général de la compagnie d'électricité Kenya Electricity Generating Co, il faut "une vision à long terme" et une meilleure administration.

"La mauvaise gouvernance est une plaie qui a beaucoup touché l'Afrique, non seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan économique et sur le plan des entreprises", a déclaré ce dirigeant d'entreprise.

Il faut faire de l'Afrique un continent "libéré de la corruption", où les droits humains soient respectés et où la liberté de la presse soit garantie, a-t-il ajouté.


Le mirage de l'Afrique qui réussit

A l'autre bout de la capitale, les organisateurs d'un "Contre-sommet France-Afrique" dénonçaient le "mirage" de l'Afrique qui réussit et les "ingérences" de Paris sur le continent Afrique.

"Comment la France peut-elle dire qu'elle est pour la démocratie en Afrique alors qu'elle soutient des dictateurs qui bafouent les droits de leur peuple", s'est exclamée Odile Biyidi, présidente de l'association Survie, à l'origine d'un "Sommet citoyen France-Afrique" alternatif au sommet de Cannes.

Les participants ont lu un appel de la société civile africaine aux candidats à la présidentielle d'avril-mai en France, pour "en finir avec les errements de la Françafrique" et pour qu'ils s'engagent à construire un "nouveau contrat de génération".

"Officiellement, la France soutient l'initiative de transparence (lancée par le Premier ministre britannique Tony Blair en 2002 dans le but de pousser les industries extractives à publier ce qu'elles versent aux Etats africains) mais dans les faits c'est loin d'être clair", explique à l'AFP Grégoire Niaudet, de l'organisation "Publiez ce que vous payez".





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