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Dominique de Villepin s’est voulu à la hauteur de la situation

| Mardi 8 Novembre 2005 à 00:15

           

Le Premier ministre a annoncé lundi soir, au journal de 20h00, que les préfets pourraient recourir au couvre-feu pour ramener l'ordre dans les banlieues ainsi qu' une série de mesures.



Dominique de Villepin s’est voulu à la hauteur de la situation

Mise en œuvre de la loi de 1955

C’est mardi que le conseil des ministres se réunira, soit un jour à l’avance, sous la présidence de Jacques Chirac, pour mettre en oeuvre les dispositions de la loi du 3 avril 1955, qui instituait l'état d'urgence en Algérie, alors française, en proie aux troubles indépendantistes. "Dans ce contexte particulièrement grave, le président de la République a décidé de convoquer demain matin (mardi) le conseil des ministres et de mettre en oeuvre les dispositions de la loi de 1955", a annoncé M. de Villepin au journal de 20h00 de TF1. Dominique de Villepin a justifié cette décision, une première depuis les troubles en Nouvelle-Calédonie en 1985, par le "contexte particulièrement grave".
"La priorité c'est le rétablissement de l'ordre public", a martelé le Premier ministre. Il a annoncé la mobilisation de 1.500 policiers et gendarmes pour renforcer les 8.000 hommes déjà sur le terrain et a rendu un hommage à l'action des forces de l'ordre.

Un couvre feu

Le premier ministre a annoncé que le gouvernement allait autoriser les préfets à recourir au couvre-feu dans les banlieues. "Cela concerne l'ensemble du territoire et les préfets décideront les quartiers les plus sensibles où ils jugent que de telles mesures doivent être prises", a-t-il souligné. Les préfets pourront, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, appliquer le couvre-feu s'ils l'estiment utile pour permettre un retour au calme et assurer la protection des habitants.

Peu après son intervention, l'entourage du Premier ministre a précisé que le couvre-feu pourrait s'appliquer dès mercredi matin après publication au Journal Officiel.

Ne stigmatisons pas

Le premier ministre s'est ainsi refusé à toute polémique avec la gauche ou avec Nicolas Sarkozy sur le terme de "racaille" employé par le ministre de l'Intérieur, "A l'instant où nous parlons, tous les mots ont de l'importance. Ceux qui détruisent sont des délinquants (...) Ne stigmatisons pas. En cette période, soyons rassemblés tous ensemble". Il a toutefois assuré que "le gouvernement est uni" et a précisé avoir "renouvelé sa confiance" à Nicolas Sarkozy, dont certaines voix à gauche ont demandé la démission.

S'engager dans la lutte contre les discriminations

Le Premier ministre a appelé chacun à s'engager dans la lutte contre les discriminations, que ce soit pour le logement ou l'emploi. Il a annoncé une série de mesures pour aider les banlieues telles que la restauration de la contribution publique aux associations, sérieusement rabotée ces dernières années, l’abaissement de 16 à 14 ans l'âge auquel un jeune en échec scolaire peut se voir proposer l'apprentissage et de "multiplier par trois les bourses au mérite".

Il a annoncé "une mobilisation exceptionnelle" de l'ANPE en faveur des jeunes des quartiers difficiles. "Je souhaite qu'on puisse recevoir dans les tout prochains mois les jeunes des ZUS et leur proposer dans un délai de trois mois un contrat, une formation, un stage", a-t-il dit.
Il a souhaité réduire à 18 mois le délai de réalisation du plan Borloo de rénovation urbaine, lancé en 2003 et qui aurait dû s'étaler jusqu'en 2008.

Le Premier ministre a voulu apparaître lundi soir devant les Français à la hauteur de la situation.





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