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Discriminations : l'accès à la fonction publique plus difficile pour Arabes et banlieusards

Rédigé par Saphirnews | Mercredi 13 Juillet 2016 à 19:04

           


Discriminations : l'accès à la fonction publique plus difficile pour Arabes et banlieusards
Un rapport sur les discriminations dans l’accès à l’emploi public a été remis, mardi 12 juillet, au Premier ministre Manuel Valls par Yannick L'Horty professeur à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, en présence d’Annick Girardin, ministre de la Fonction publique et d’Éricka Bareigts, secrétaire d’État chargée de l’Égalité réelle.

L'étude, « sans équivalent jusqu’à présent en France s’agissant de l’évaluation des risques de discriminations des recrutements dans les trois versants de la fonction publique » (concours, recrutement sans concours, voie contractuelle), révèle que les candidats d'origine maghrébine et ceux résidant dans les quartiers défavorisés sont pénalisés dans l'accès à la fonction publique hospitalière et territoriale.

Après analyse des résultats de concours sur plusieurs années et un testing, « les inégalités sociales dans l’accès à l’emploi public se sont développées », indique le rapport, qui souligne la surreprésentation d’enfants d’agents publics dans les recrutements. « Alors que les enfants de cadres du public représentent 2,6 % des actifs occupés, ils constituent 10 % des cadres de la fonction publique d’État, soit quatre fois plus. Un tiers des agents de la fonction publique d’État sont des enfants de fonctionnaires et cette proportion s’élève à mesure que l’on monte dans la hiérarchie », signale-t-on.

En revanche, les descendants d’immigrés, sous-représentés, « ont 8% de chances en moins d’occuper un emploi public que les natifs ». Si le testing « n’a pas mis en évidence de discriminations au recrutement en ce qui concerne les policiers », elles apparaissent dans les hôpitaux publics et la fonction publique territoriale « entre une candidate dont le patronyme est de consonance française supposée et une candidate dont le patronyme est de consonance maghrébine supposée ou encore selon le lieu de résidence ». « Les discriminations ne sont pas systématiquement moins fortes dans le recrutement public. Selon les professions testées, elles sont tantôt plus fortes dans le public que dans le privé, tantôt moins fortes », conclut le rapport.

La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a jugé « inacceptables » les conclusions du rapport. « Je sais que ces résultats ne sont pas la conséquence d'une volonté discriminatoire des établissements, mais il existe des dysfonctionnements qu'il faut évaluer et corriger sans tarder », a estimé la ministre dans un communiqué, assurant vouloir mettre « tout en œuvre pour garantir l'exemplarité de l'hôpital public face aux discriminations ».

Les résultats du testing effectué dans le cadre du rapport sur la discrimination dans l'emploi public seront présentés à tous les directeurs d'établissements publics de santé, a fait part le ministère. Chaque service des ressources humaines sera appelé à analyser ses pratiques de recrutement. La ministre s'est engagée à mener un testing national dans six mois sur un panel d'établissements publics représentant tous les types de structures sur l'ensemble du territoire français.

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