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Religions

Dialogue interreligieux pour la paix à l'ONU

| Vendredi 14 Novembre 2008 à 08:11

           

A l'initiative de l'Arabie Saoudite, envion dix-sept chefs d'Etat ou de gouvernement ont participé les 12 et 13 novembre à une conférence sur le dialogue interreligieux au service de la paix à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Des ONG ont interpellé le pays organisateur sur la propre place de la liberté religieuse à l'intérieur de ses frontières, où seul l'Islam est toléré. Mais la démarche a cependant été soutenue par plusieurs pays non musulmans, dont Israël.



Dialogue interreligieux pour la paix à l'ONU
Quatre-vingt pays devaient s'exprimer à New York durant les deux jours de débat, les 12 et 13 novembre, organisés à l'ONU, à l'initiative de l'Arabie Saoudite sur le dialogue interreligieux au service de la paix.

De la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le roi Abdallah d'Arabie, a déploré qu' « au cours de l'Histoire, les différends entre religions et cultures ont conduit au fanatisme et déclenché des guerres destructrices et l'effusion de sang sans justification aucune ».

A l'ouverture de la séance, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon a rendu hommage au roi pour son initiative « en faveur de l'harmonie dans le monde et de la compréhension mutuelle ». Il a déploré qu'au sein du « village mondial », les luttes communautaires s'intensifient, les idéologies extrémistes soient en expansion et que les sociétés soient de plus en plus polarisées. « L'antisémitisme reste un fléau. L'islamophobie est un nouveau terme pour ce qui est un ancien et terrible préjugé ».

Le roi Abdallah, à la tête d'une monarchie ultraconservatrice guidée par le wahhabisme, doctrine rigoriste de l'islam, a appelé à « la paix et à l'harmonie » comme il l'avait fait en juillet dernier à Madrid lors d'une « Conférence mondiale sur le dialogue » interreligieux.

De nombreux orateurs se sont faits l'écho de ces propos, affirmant que toutes les grandes religions du monde exaltent la tolérance. Mais les tensions nées du conflit israélo-palestinien, ainsi que les critiques des politiques économiques et sociales occidentales, ont vite fait surface.

En filigrane sont apparues également les désaccords entre l'Ouest et les pays islamiques sur le sens exact de la tolérance. Avant même la réunion, l'Arabie Saoudite a été interpellée par des ONG, l'invitant à pratiquer elle-même la tolérance avant de s'en faire l'avocate à la tribune de l'ONU.

Il n'y a pas de liberté religieuse en Arabie Saoudite mais le royaume demande au monde d'écouter son message de tolérance religieuse, » a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Proche-Orient de Human Rights Watch.

L'initiative saoudienne a cependant été soutenue par plusieurs pays non musulmans, dont Israël, qui n'a pas de relations diplomatiques avec Riyad, et la France, au nom de l'Union européenne qu'elle préside.

Le président israélien Shimon Peres a lui aussi déploré que les peuples, notamment au Proche-Orient, se soient combattus au nom de la religion.

« Pour changer le monde, nous devons changer nous-mêmes », a-t-il dit, affirmant qu'Israël était « prêt à partager le coût douloureux » qu'entrainerait l'aboutissement de négociations bilatérales avec les Palestiniens. Mais il a mis en garde contre « ceux qui dans la région sèment la haine (...) et cherchent à éliminer les autres peuples et encouragent le meurtre », allusion apparente à l'Iran.
Il a ensuite salué, lors d'une conférence de presse, l'initiative du roi Abdallah qui, a-t-il dit, « a donné un ton nouveau à la politique au Proche-Orient ».

L'ex-Premier ministre français Alain Juppé, représentant du président Nicolas Sarkozy, a approuvé l'idée saoudienne d' « inviter les croyants à trouver dans le message de leurs fois respectives ce qui rapproche les hommes plutôt que ce qui les oppose ». Mais il a souligné que ce dialogue devait reposer sur le respect des principes universels des droits de l'Homme. « La reconnaissance de l'exercice sans restriction de la liberté de croyance, dans toutes ses dimensions, y compris le droit de changer de religion ou de développer une approche spirituelle ou humaniste en dehors de la croyance religieuse, en est un élément incontournable », a-t-il ajouté.

De son côté le président de l'Assemblée générale, Miguel D'Escoto Brockmann, prêtre et homme politique nicaraguayen , a espéré que cette réunion puisse remettre au premier plan les valeurs morales communes nécessaires pour faire face aux plus grands fléaux de notre époque – époque qu'il a qualifiée de « pire période depuis la fondation des Nations Unies ». Miguel D'Escoto a cependant rappelé que le but de la réunion n'était de parler ni de religion ni de théologie.




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