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Société

De Mantes-la-Jolie à Paris, des mères « déter » en marche contre les violences policières

Rédigé par | Lundi 9 Décembre 2019 à 08:00

           

Un an après l'interpellation choc de lycéens à Mantes-la-jolie, ce sont des mères « déter » - déterminées - à obtenir « justice et dignité » pour leurs enfants qui ont le déplacement jusqu'à Paris dimanche 8 décembre. Un millier de personnes ont manifesté à leurs côtés pour dénoncer les violences policières.



De Mantes-la-Jolie à Paris, des mères « déter » en marche contre les violences policières
Un an après l'interpellation choc de 151 lycéens de Mantes-la-jolie (Yvelines) en marge du mouvement de protestation lycéen, leurs mères ont manifesté, dimanche 8 décembre à Paris, pour dénoncer les violences policières subies par leurs enfants.

A l'appel du Collectif de défense des jeunes du Mantois qui réunit les familles, et malgré les grèves qui entravent bien des déplacements, un millier de personnes ont manifesté au départ de Barbès en soutien à leur combat pour obtenir justice face à ce que les lycéens ont vécu comme une humiliation. Ces jeunes, interpellés le 6 décembre 2018, avaient été mis à genoux, les mains sur la tête, et étaient restés dans cette position durant plusieurs heures, dans le froid.

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Tout au long de la « marche des mamans », les slogans contre l'arbitraire policier ont été scandés sans relâche. Arrivées à la Place de la République, les mères, avec des manifestants, se sont agenouillées. « Mamans déter contre Castaner. Plus jamais à genoux », lisait-on sur l'une des banderoles du cortège, qui résume bien l'état d'esprit du collectif à l'initiative d'une marche mémorable pour ses membres.

Dans la foule, Kery James a été remarqué. Le rappeur engagé avait appelé à participer à la manifestation parisienne.

« Parce que j'ai des enfants, que je ne me crois pas à l'abri et que je n'oublie pas d'où je viens, je marcherai demain 8 décembre aux côtés du Collectif de défense des jeunes du Mantois et d'Amal Bentounsi », la fondatrice du collectif Urgence notre police assassine dont le frère a été tué par un policier en 2012, avait-il fait valoir la veille sur les réseaux sociaux.

Où en sont les enquêtes ?

Des familles de lycéens interpellés ainsi que l'Union nationale lycéenne (UNL) ont porté plainte peu de temps après les faits pour violences policières. Toutefois, l’enquête administrative confiée à l'IGPN, la police des polices, a conclu en mai à un non-lieu, estimant qu'il n'y avait « pas de faute » commise par les forces de l'ordre.

« Le fait de retenir les personnes interpellées en position à genoux ou assise, entravées pour certaines d’entre elles, apparaît justifié par le contexte exceptionnel de violences urbaines graves et le nombre de personnes devant être conduites dans les locaux de police, nécessitant une organisation matérielle incompressible », avait ensuite fait savoir en juillet 2019 la procureure de la République de Nanterre.

Le parquet avait ainsi décidé de classer le dossier sans suite, une décision tant incomprise que décriée par les familles. Une plainte a été redéposée avec constitution de parties civiles, pour obtenir l’ouverture d’une instruction. 

Le Défenseur des droits s'est, quant à lui, saisi du dossier dès décembre 2018. Son enquête, qui porte « sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées des interpellations de lycéens à Mantes-la-Jolie », est toujours en cours.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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