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Sur le vif

Coup d'Etat aux îles Fidji

| Mardi 5 Décembre 2006 à 09:24

           


Mardi, le chef de l'armée Voreqe Bainimarama a annoncé avoir pris le contrôle des îles Fidji à l'issue d'un coup d'Etat sans effusion de sang, le quatrième en moins de vingt ans dans le petit archipel du Pacifique Sud.

"A 18H00 ce soir (06H00 GMT), l'armée a pris le contrôle du gouvernement", a indiqué le contre-amiral lors d'une conférence de presse.

Il a précisé avoir suspendu certaines clauses de la Constitution et s'être arrogé le rôle de chef d'Etat, en lieu et place de l'actuel président Ratu Josefa Iloilo.

"En conséquence, je démets le Premier ministre Laisenia Qarase", a-t-il ajouté, précisant qu'un gouvernement intérimaire sera nommé en attendant des élections. Le Parlement va être dissous, a-t-il annoncé.

Le contre-amiral, menacé de sanctions par la Nouvelle-Zélande, l'Australie et les Nations unies, a promis que l'armée n'assurerait qu'un contrôle temporaire sur le pays.

Il a également assuré que la Constitution restait globalement en place et que la justice continuait à fonctionner. Il a fait part de ses espoirs que le nouveau gouvernement allait "conduire à la paix et la prospérité et renouer les relations raciales de plus en plus distendues qui assaillent notre pays multiculturel".

Dans une allusion au conflit qui a oppposé pendant des mois le Premier ministre et le chef de l'armée, le contre-amiral a déclaré que "l'impasse" l'avait "contraint à intervenir".

Le putsch militaire a été vivement condamné par les voisins des Fidji.

Aucune résistance n'a été offerte à l'armée qui avait déjà lundi désarmé la seule unité policière possédant un arsenal, ainsi que les gardes-corps du gouvernement.

Voreqe Bainimarama se présente comme un défenseur de la minorité ethnique indienne, face au soutien qu'accorde aux indigènes le Parti unifié fidjien (SDL) du nationaliste Qarase.

Perçu par les uns comme un ardent défenseur de la Constitution, le contre-amiral Bainirama est dénoncé par ses détracteurs comme un homme avide de pouvoir.

Ironie du sort, il avait été porté en 1999 à la tête de l'armée avec l'image d'un homme modéré à même de dépolitiser une armée qui s'était déja rendue coupable de deux putschs en 1987.




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