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Côte d'Ivoire: Gbagbo a choisi la guerre

Rédigé par Bamba Amara | Mardi 9 Novembre 2004 à 00:00

           

Le président ivoirien persiste et signe. Dans une allocution télévisée, tard dans la soirée de dimanche, il reconnaît sa responsabilité dans la violation du cessez-le-feu. Depuis le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est divisée entre Nord et Sud. C’est le respect du cessez-le-feu qui a évité le bain de sang. Il est surveillé par les forces de l’Onu et par l’armée française. En accusant les Forces Nouvelles, rebelles à son pouvoir, de ne pas respecter l'échéance du désarmement (fixée au 15 octobre), le président ivoirien a estimé que la Côte d’Ivoire « ne peut demeurer encore longtemps l’otage d’une rébellion qui ne sait pas ce qu’elle veut (...) Il fallait réagir (...). J’ai donc décidé d’agir pour libérer le pays et pour restaurer son unité ». 9 soldats français sont tués et 38 blessés. L’armée française a riposté en détruisant au sol la flotte aérienne ivoirienne qui donnait la supériorité à M. Gbagbo sur ses adversaires.



Le président ivoirien persiste et signe. Dans une allocution télévisée, tard dans la soirée de dimanche, il reconnaît sa responsabilité dans la violation du cessez-le-feu. Depuis le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est divisée entre Nord et Sud. C’est le respect du cessez-le-feu qui a évité le bain de sang. Il est surveillé par les forces de l’Onu et des l’armée française. En accusant les Forces Nouvelles, rebelles à son pouvoir, de ne pas respecter l'échéance du désarmement (fixée au 15 octobre), le président ivoirien a estimé que la Côte d’Ivoire ' ne peut demeurer encore longtemps l’otage d’une rébellion qui ne sait pas ce qu’elle veut (...) Il fallait réagir (...). J’ai donc décidé d’agir pour libérer le pays et pour restaurer son unité '. 9 soldats français sont tués et 38 blessés. L’armée française a riposté en détruisant au sol la flotte aérienne ivoirienne qui donnait la supériorité à M. Gbagbo sur ses adversaires.

Attaque ivoirienne et riposte française

Si la destruction des avions de l’armée ivoirienne est approuvée par l’ensemble de la classe politique française, le geste est interprété à Abidjan comme une déclaration de guerre. M. Mamadou Coulibaly, président du Parlement, a déclaré que 'nous sommes vraisemblablement partis pour une guerre longue, difficile, un bourbier pour les Français. Ce qui s'est passé (...) marque un point de rupture. Le Vietnam ne sera rien par rapport à ce que nous allons faire ici '. Les partisans du FPI, le parti au pouvoir, n’en pensent pas moins. Leurs actes de pillages et des scènes de violences ont été orientés en direction des ressortissants français. 1200 d’entre eux ont été regroupées par les forces françaises qui les protègent de la colère de la foule des manifestants. Aucune victime humaine n’est à déplorer. 16 000 ressortissants français sont actuellement immatriculés au consulat malgré les nombreux départs suite au rapatriement de l’an dernier.

Les dégâts matériels sont considérables à la fois pour les dirigeants de l’opposition politique ivoirienne que pour les ressortissants français dont les biens ont été saccagés. Les bâtiments du lycée français d’Abidjan ont été incendiés. Mais selon le ministre de la Défense française, Michèle Alliot-Marie, le rapatriement des ressortissants français, n’est pas à l’ordre du jour. Hier soir, deux ressortissants français étaient toujours portés disparus. Dans l’après-midi, l’Espagne a fait savoir qu’il envisageait sérieusement d'évacuer ses 210 ressortissants encore présents en Côte d'Ivoire. Ce lundi, la police et la gendarmerie ivoiriennes qui avaient déserté la rue d’Abidjan devant les manifestants ont fait leur réapparition aux côtés des forces françaises et des casques bleus.

' Une trentaine de victimes '

Dans son édition de ce lundi, Le Monde rapporte les propos les propos d’un ivoirien recueillis dans le quartier populaire d’Abobo : ' Des armes ont été distribuées aux étudiants de la Fesci -organisation proche du pouvoir-. Ils sont dans une école primaire, près de chez nous, et nous ne savons pas s'ils vont nous attaquer, nous les gens du Nord. Nous avons tenté de nous regrouper, mais sans armes, on ne peut rien. S'ils attaquent, ils nous tueront. A qui faut-il que nous nous adressions pour avoir la vie sauve jusqu'à demain ? '

Ce dimanche le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Mamadou Koulibaly, affirmait sur la station de radio française France Inter qu'une 'trentaine' d'Ivoiriens avaient été tuée et une centaine d'autres blessée par l'armée française. Des informations démenties par l’armée qui ne nie pas la possibilité d'avoir fait des victimes parmi les manifestants. De sources médicales, soixante-dix huit blessés ont été accueillis à l'hôpital de Treichville dans la nuit de dimanche. ' On ne connaît pas l'origine des blessés. Ont-ils été blessés par des tirs de l'armée française ou de l'ONUCI, lors d'échanges de coups de feu lors de pillages, on ne sait pas. Ce sont des civils ' a expliqué Graziella Godain, directrice adjointe des opérations de Médecins sans frontières.

Vers la sortie de crise

Ce dimanche, un communiqué de l’Union Africaine qualifie de la 'plus haute urgence ', le mandat qu’il donne à M. Thabo Mbéki, président d’Afrique du Sud, sur la Côte d'Ivoire, en relation avec le président de la Commission africaine, Alpha Oumar Konaré. La situation nouvelle créée par les opérations militaires des forces fidèles au président Gbagbo amplifie la situation de guerre civile et porte un coup de plus à l’économie ivoirienne déjà très affectée par le conflit. Les exportations de cacao, dont le pays est le premier producteur mondial sont encore menacées. Hier lundi, le cours du cacao, à la bourse de Londres, affichait une hausse de 12 %. Le niveau le plus élevé des trois derniers mois.
Son bureau a annoncé la visite de M. Mbeki ce matin en Côte d’Ivoire. Aucune précision n’a été donnée sur les villes où il compte se rendre ni les personnes qu’il prévoit de rencontrer.





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