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CPE: Le bras de fer continue

| Jeudi 23 Mars 2006 à 10:32

           

Etudiants et lycéens s'apprêtent à manifester une nouvelle fois contre le CPE, ce jeudi. Le "bras de fer" qui oppose les anti-CPE au gouvernement est loin de faiblir.



Le gouvernement ne plie pas

Après avoir certifié mardi qu'il ne plierait pas face à la contestation des anti-CPE, Dominique de Villepin a toutefois tenté mercredi de corriger l'impression de fermeté en appelant hier après-midi les partenaires sociaux à des "discussions", "sans a priori". Evoquant un "tournant important dans la crise du CPE", Matignon a également fait état d'"un certain nombre de contacts" avec les syndicats et assuré souhaiter que les discussions s'ouvrent "le plus rapidement possible".
Dans l'après-midi, Bernard Thibault (CGT) avait balayé une "offre de dialogue" qui "entretient la confusion".
Le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien estime qu'il faudrait faire un bilan du CPE au terme de six mois afin d'évaluer l'efficacité du dispositif.
"La preuve la plus éminente de la bonne foi serait d'essayer le CPE et de faire un bilan six mois après son lancement pour voir ce qui a fonctionné ou pas, et en tirer les conséquences", déclare le ministre dans un entretien publié dans "Le Progrès" de jeudi. Pour Nicolas Sarkozy "une expérimentation sur six mois" du CPE est une solution "de sagesse" qui permettrait à chacun de ne pas perdre la face". Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs jugé que les manifestations présentaient le "danger" de réveiller "l'agitation dans les banlieues qui restent toujours extrêmement tendues".
De son côté, Jacques Chirac qui est intervenu à plusieurs reprises ces derniers jours, ne s'est pas exprimé mercredi sur la crise en Conseil des ministres.

Les anti-CPE se mobilisent de nouveau

Mercredi, une nouvelle poussée de la mobilisation dans les universités,avec, selon un décompte effectué par l'AFP, 61 universités perturbées mercredi (58 mardi) alors même qu'il ne s'agissait pas d'une journée de mobilisation. Plusieurs villes ont connu des actions coup de poing. Ainsi, 800 à 1.000 adversaires du CPE ont bloqué les principales voies d'accès au centre de Poitiers quasi déserte jusqu'à l'intervention sans violence des gendarmes mobiles.
Concernant les lycées, "aucun cours n'avait lieu dans plus de 600 lycées", a estimé le syndicat lycéen UNL. Sur un total de 4.330 lycées, le Snes-FSU a lui évoqué "un millier d'établissements perturbés". Le ministère de l'Education a comptabilisé 533 lycées perturbés, dont 129 bloqués ou fermés.
Enfin, le syndicaliste de Sud, Cyril Ferez, blessé samedi à Paris, était toujours dans le coma. Son état neurologique a connu "une légère amélioration, avec de premières réactions aux stimuli", mais le "pronostic reste réservé", a précisé l'AP-HP.
Les appels à la grève mardi 28 mars, nouvelle journée d'action des syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens, se sont multipliés mercredi dans les transports, le secteur aérien, chez les enseignants, la métallurgie et les médias.




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