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Sports

Au Stade de France, une journée Evasion par le sport au profit de 4 000 enfants en situation de handicap

Rédigé par | Jeudi 29 Mai 2025

           

Le Stade de France a été le théâtre, mercredi 28 mai, d'un bel événement offrant, par le biais du sport, une journée d'évasion à 4 000 enfants malades et/ou en situation de handicap. Une initiative solidaire que l'on doit à l'association Premiers de cordée, aujourd'hui présidée par Nathalie Péchalat.



La 11e édition de la Journée Evasion a été organisée, mercredi 28 mai, au Stade de France, une initiative qui a bénéficié à quelque 4 000 enfants malades et/ou en situation de handicap.
La 11e édition de la Journée Evasion a été organisée, mercredi 28 mai, au Stade de France, une initiative qui a bénéficié à quelque 4 000 enfants malades et/ou en situation de handicap.
Un véritable « Disneyland du sport » s’est installé le temps d’une journée, mercredi 28 mai, au Stade de France, à Saint-Denis. Sous un ciel capricieux, près de 4 000 participants ont pris part à la 11e édition de la Journée Evasion portée par l’association Premier de cordée, qui intervient depuis 1999 auprès d’institutions hospitalières pour initier les enfants hospitalisés et en situation de handicap à la pratique sportive.

Tir à l'arc, taekwondo, tennis de table, basketball, escalade, badminton... Une trentaine d'activités sportives et ludiques ont été installées, réparties autour du mythique stade de football. Il y en a pour tous les goûts et tous les âges, pour le plus grand bonheur des enfants en situation de handicap – moteurs et/ou mentaux – et de leurs accompagnants.

« Franchement, c’est impressionnant ! », témoigne auprès de Saphirnews Samira, qui n’était encore jamais venue au Stade de France, pas plus que ses enfants. La mère de famille, originaire de Villemomble (Seine-Saint-Denis), est venue avec sa fille de 14 ans et des camarades de l’Institut d’éducation motrice (IEM) de Montreuil, pour profiter d’un moment de détente qui sort de la routine et qui « fait du bien » tant le handicap est lourd à gérer. D’habitude, l’adolescente – en fauteuil roulant et dans l’incapacité de s’exprimer depuis toute petite – fait de la piscine et de l’équitation ; cette fois, elle a tenté le bowling, la boxe et le basket. « C’est bien de penser aux enfants comme elle, de les pousser à faire du sport », nous dit Samira.

Nathalie Pechalat, présidente de Premiers de Cordée
Nathalie Pechalat, présidente de Premiers de Cordée

Une vraie bouffée d'oxygène pour les familles

« Généralement, nous intervenons au sein même des structures hospitalières. Là, c'est l'inverse : les gamins sortent des instituts médico-éducatifs et viennent visiter un stade mythique… Plus de 80 % d’entre eux n’ont jamais les pieds dans le Stade de France », nous indique, avec enthousiasme, la présidente de Premiers de cordée, Nathalie Péchalat. « C’est l’occasion pour eux de visiter les coulisses, de voir des champions et surtout de faire du sport. L'idée, c'est de leur montrer que chacun, selon ses capacités et ses objectifs, peut faire une activité physique adaptée quand on a le bon matériel, des entraîneurs formés… et autant de bénévoles qui se mobilisent pour que des journées comme celles-ci puissent avoir lieu. »

Des éclats de rires ici, des sourires là… et même si la pluie a, par moments, suscité des craintes, le pari est réussi pour Premiers de cordée, qui a de nouveau bénéficié de l’aide précieuse de collectivités territoriales et partenaires privés pour cet événement à grand frais réunissant les mondes de l'enfance, de la santé et du sport.

En 2024, ce sont 14 000 enfants qui ont pu faire du sport grâce à Premiers de cordée, « une année assez exceptionnelle » boostée par le fait que la promotion de l'activité physique et sportive ait été déclarée Grande Cause Nationale pendant l’année des JO de Paris 2024. Nathalie Péchalat espère garder le même niveau en 2025, grâce notamment à la Semaine du sport à l'hôpital, organisée chaque année par ses soins depuis 2004, avec le soutien aujourd’hui de la Fédération hospitalière de France.

« On se donne à fond la caisse, mais on ne peut pas tout faire tout seul »

Sur la question de l’inclusion du handicap, « il y a une vraie prise de conscience depuis quelques années », estime l'ex-championne de danse sur glace, devenue présidente de l’association en janvier 2023 après en avoir été marraine durant une décennie. « Je pense que les Jeux paralympiques Paris 2024 ont joué un rôle important, essentiel. Après, derrière, tout est une question de moyens. On peut tous être d’accord sur le sujet, mais s’il n’y a pas de financement… Déjà, on a l'ouverture d'esprit, donc c'est chouette », signale-t-elle.

« Au début, c'était compliqué de rentrer à l'intérieur des hôpitaux, de proposer du sport. Aujourd'hui, on a plutôt le problème inverse, il y a beaucoup de demandes et on n'est pas forcément capable d'y répondre parce qu'on a besoin de plus de moyens pour embaucher des personnes. » Aujourd’hui, Premiers de cordée fonctionne avec un budget qui tourne à environ million d’euros et huit salariés à temps plein.

« Le monde hospitalier est confronté à tellement de priorités, comme la fin de vie ou le nombre de lits en réanimation… des sujets très costauds. C'est à nous aussi de nous imposer (…) pour pouvoir rayonner sur les territoires à travers les ARS (les agences régionales de santé, ndlr). Nous, on croit au sport pour les enfants dans les hôpitaux, on se donne à fond la caisse, on fait plein de choses avec trois bouts de ficelle, mais on ne peut pas tout faire tout seul… Il faut qu’on nous aide, quoi ! », lance Nathalie Péchalat. Alors, à ceux et celles qui souhaitent soutenir la cause : « N'hésitez pas, c'est que de la good vibes ! »

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur

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