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Société

Attentats du 13-Novembre : ce qu'il faut savoir du procès qui marquera l'histoire judiciaire française

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 8 Septembre 2021 à 08:00

           

Un procès inédit s'ouvre mercredi 8 septembre en France, celui des attentats du 13 novembre 2015. Zoom sur ce qui fait la spécificité de cette grande étape judiciaire attendue pour rendre justice aux victimes du terrorisme.



Le procès des attentats du 13-Novembre, parti pour durer neuf mois, s’ouvre le 8 septembre, près de six ans après la tragédie qui a fait 131 morts. © Wikimedia / Emmanuel Huybrechts
Le procès des attentats du 13-Novembre, parti pour durer neuf mois, s’ouvre le 8 septembre, près de six ans après la tragédie qui a fait 131 morts. © Wikimedia / Emmanuel Huybrechts
Un procès historique, hors norme, sans précédent… les mots ne manquent pas pour qualifier le procès des attentats du 13-Novembre qui s’ouvre ce mercredi 8 septembre à Paris. Après quatre ans d’instruction qui ont généré un dossier lourd de 542 tomes et d'un million de pages, il aura, en effet, fallu deux ans et des millions d’euros pour préparer cet événement inédit dans l’histoire judiciaire française.

En ce sens, il a été décidé que les audiences seront filmées afin d’en garder des traces pour les Archives nationales, comme pour celui des attentats de Paris en janvier 2015. Les débats seront aussi retransmis quasiment en direct au travers d'une webradio, réservée aux seules victimes constituées parties civiles qui ne pourront pas faire le déplacement au tribunal. Une première en France.

Sur place, quelque 2 000 personnes – parties civiles, avocats et journalistes – devraient pouvoir assister au procès dans une dizaine de salles de retransmission télévisées installées dans le palais de justice.

Des familles en quête de réponses et de justice

Promis de durer neuf mois, près de 1 800 parties civiles sont appelées à témoigner à la barre devant la Cour d'assises spéciale installée dans le Palais de justice, sur l’île de la Cité, afin de juger 20 personnes, impliquées à divers degrés dans les massacres perpétrés en 2015 au Bataclan, dans des terrasses de café et aux abords du Stade de France. Le bilan est effroyable : 131 morts et 400 blessés.

Seules 14 seront présentes physiquement dont le seul membre des commandos encore vivant, Salah Abdeslam. L'individu, qui comparaîtra au box des accusés, s'est muré dans le silence depuis son arrestation en mars 2016 à Molenbeek, en Belgique, après une cavale de 125 jours. Nul ne sait si son attitude changera pour le procès, face à des familles qui attendent des réponses. Les six autres accusés, absents, sont jugés par défaut, cinq étant présumés morts en Syrie. Ils encourent tous de six ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité.

Près de six ans après la tragédie qui a bouleversé une France déjà très endeuillée à l’époque, la douleur reste vive pour les survivants et les familles. Pour pallier au mieux aux effets que pourraient produire les débats sur elles, un dispositif de soutien psychologique est mise en place avec le concours de l’association Paris Aide aux Victimes.

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Outre des victimes et leurs proches, des personnalités politiques sont appelées à témoigner à l’instar de l'ex-chef de l'Etat François Hollande et le ministre de l'Intérieur de l'époque, Bernard Cazeneuve. A noter, l’Etat a été jugé non responsable des attentats en juillet 2018, à l’issue d’un procès intenté par une trentaine de victimes et de familles de victimes. Le procès, sous très haute sécurité, est appelé à se tenir jusqu’en mai 2022.

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