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Sur le vif

Angers : un prof face à la justice après avoir invité un élève musulman à « changer de religion »

Rédigé par Benjamin Andria | Lundi 13 Décembre 2021 à 15:45

           


Angers : un prof face à la justice après avoir invité un élève musulman à « changer de religion »
Un enseignant d’un lycée privé catholique sous contrat à Angers a été mis en examen, vendredi 10 décembre, pour « incitation à la discrimination raciale ou religieuse », « harcèlement moral » et « dénonciation mensongère » des suites de la plainte d’un élève déposée début décembre.

Le professeur, qui travaille dans l'établissement professionnel Joseph Wresinski, avait invité un de ses élèves musulmans à « changer de religion » lors d’un cours qui a lieu à la fin du mois de novembre. Un trait d’humour mal compris selon l’enseignant, qui a déclaré au Monde ne pas avoir « employé le bon ton » pour s’exprimer. Il a assuré qu’il s’agissait de « second degré ».

S'il tel est le cas, il n'a assurément pas été compris ; il avait alors choqué des élèves. D'autant que selon Ouest France, le professeur aurait aussi déclaré que « les établissements catholiques auraient dû continuer à n’enseigner qu’à des élèves de confession catholique » et que, « depuis Vercingétorix, la France est un pays catholique et blanc ».

Le proviseur déclare, pour sa part, avoir déjà alerté le professeur. « Il ne s’en cache pas, il reconnaît être dans la provoc pour susciter le débat. Je l’ai déjà mis en garde sur l’humour en classe. Ce qui va passer avec des adultes ne passe pas forcément avec des ados », indique-t-il. Pour le procureur de la République d’Angers Éric Bouillard, « les faits sont établis. Les parents d’élèves de cette même classe ont d’ailleurs déjà rapporté à la vie scolaire des propos injurieux tenus par le professeur ».

Le professeur de 51 ans, par ailleurs maire LR d’une petite commune du Maine-et-Loire, président d’une communauté de communes et ancien secrétaire général du parti souverainiste Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, est aussi poursuivi pour dénonciation calomnieuse après avoir déposé plainte contre l’élève qu'il accusait de violences. « Il n’y a jamais eu d’injure de la part de l’élève, ni de menace », a fait savoir Éric Bouillard. Il a été placé sous contrôle judiciaire et a été mis à pied à titre conservatoire sur décision du rectorat pour une durée de quatre mois. Il comparaîtra le 4 mai devant le tribunal correctionnel.

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