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Adolfo Kaminsky : à la rencontre du faussaire des révolutionnaires au service de nobles causes

Rédigé par | Mardi 8 Mai 2018 à 11:57

           

Pour être juste, faut-il obéir aux lois ? L’histoire d’Adolfo Kaminsky est le parfait exemple à citer dans une copie de philo pour le baccalauréat. En amont de la journée commémorative du 8-Mai 1945, Saphirnews est parti à la rencontre d'un expert faussaire qui a passé la moitié de sa vie à fournir des faux papiers au profit des résistants et révolutionnaires à travers le monde. Retour sur le parcours d’un jeune juif argentin d’origine russe, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, devenu par la suite moudjahid au service du Front de libération nationale (FLN) et de l'indépendance en Algérie.



Rencontre avec Adolfo Kaminsky, un expert faussaire qui a passé la moitié de sa vie à fournir des faux papiers au profit de la Résistance pendant l’Occupation allemande, ici aux côtés de sa fille Sarah Kaminsky, son prête-plume pour l'ouvrage « Une vie de faussaire » retraçant son parcours extraordinaire.
Rencontre avec Adolfo Kaminsky, un expert faussaire qui a passé la moitié de sa vie à fournir des faux papiers au profit de la Résistance pendant l’Occupation allemande, ici aux côtés de sa fille Sarah Kaminsky, son prête-plume pour l'ouvrage « Une vie de faussaire » retraçant son parcours extraordinaire.
Sept ans après sa première publication en France, l'ouvrage Une vie de faussaire a été traduit et édité en sept langues (anglais, italien, espagnol, arabe, turc, hébreu, tchèque) et bientôt en chinois. L’ouvrage retrace le parcours extraordinaire d’Adolfo Kaminsky, aujourd’hui âgé de 92 ans.

Issu d’une famille juive qui a fui les pogroms de Russie dans les années 1910, il est né en Argentine en 1925 avant de grandir en France. Adolescent, il s’engage pendant la Seconde Guerre mondiale auprès de la résistance mettant en pratique ses qualités de faussaire afin de sauver des juifs des griffes du nazisme. Il a pour particularité d’avoir toujours été indépendant, refusant toute rémunération pour des activités militantes où il risquait pourtant sa vie.

Après 1945, il prendra part à de multiples mouvements de libération à travers le globe, du Portugal à la Grèce, de l’Algérie à l’Afrique du Sud et du Chili à Cuba. En présence de sa fille Sarah, prête-plume pour son autobiographie, il relate son incroyable destin pour Saphirnews.

Vous êtes un fruit des migrations, pouvez-vous nous raconter votre histoire ?

Adolfo Kaminsky : Mes parents sont tous les deux originaires de régions différentes de la Russie. Ils se sont rencontrés en France. Le pays avait la réputation d’être la patrie des droits de l’homme. Mon père avait une vénération pour ce pays, pour le slogan « Liberté, Egalité, Fraternité ». Il me disait que c’était le plus beau qui puisse exister. Mais il s’est fait expulser en 1917 parce qu’il écrivait dans un journal de gauche.

Sarah Kaminsky : C’était un peu plus qu’un journal de gauche. Il militait au sein du Bund, un syndicat marxiste. Il s’est fait expulser parce qu’il était considéré comme un « rouge ». La France avait entamé la guerre contre les Bolcheviques pour rétablir le pouvoir du tsar. Tous les gens fichés « rouges » étaient de potentiels ennemis, dont son père.

Adolfo Kaminsky : Mes parents sont alors partis sur un petit caboteur et ont rejoint l’Argentine. Les conditions de voyage étaient difficiles et le petit bébé qui accompagnait ma mère n’a pas supporté la route. Ma mère voulait revenir à Paris parce que ma grand-mère y habitait et elle voulait revoir ses sœurs et son frère.

Mais arrivés en France en 1930 (cinq ans après la naissance d'Adolfo en Argentine, ndlr), nous avons encore été expulsés pour des problèmes de visa. Nous avons été en Turquie pendant deux ans et demi, chez mon oncle paternel. Quand les problèmes ont été réglés, nous sommes rentrés à Paris. Je suis rentré à l’école le 1er octobre 1932, le jour de mes sept ans. Nous avons ensuite vécu en Normandie, à Vire, quand il y a eu la menace de guerre, chez mon oncle maternel.

Etiez-vous une famille juive pratiquante et identifiée comme telle ?

Adolfo Kaminsky : Non, mon père était libre-penseur, il n’y avait aucune éducation religieuse au sein de la famille. La seule que j’ai reçu, c’était en France, au catéchisme de l’école communale. Je participais à la chorale parce que j’adorais chanter.

Comment avez-vous ressenti la montée de l’antisémitisme dans ces années 1930 ?

Adolfo Kaminsky : Dans la cour de récréation, on jouait aux billes. Quand un enfant ne voulait pas donner une bille à un autre, on lui disait : « Est-ce que t’es juif alors ? » C’était synonyme de radin. Alors moi, je donnais des billes pour ne pas qu’on dise que je suis juif. (rires)

Autrement non, nous étions très à l’aise, les gens étaient gentils avec nous. La population a toujours été très correcte et chaleureuse envers nous, à Vire. L’antisémitisme n’était pas partout. Il y avait juste le propriétaire d’un café qui avait collaboré avec les Allemands.

Certains font des analogies entre l’islamophobie aujourd’hui et l’antisémitisme hier, qu'en dites-vous ?

Adolfo Kaminsky : Il n’y a pas de bon ou de mauvais racisme. Un être humain est égal à un autre, quelle que soit la couleur de sa peau. J’ai un profond respect pour toutes les croyances. Personnellement, je suis complètement athée mais je n’ai pas le droit d’imposer aux autres ma façon de penser.

Sarah Kaminsky : Mais penses-tu que c’est de la même ampleur ?

Adolfo Kaminsky : Oui. De toutes les façons, quel que soit le volume, c’est dangereux, inadmissible et cela se termine toujours mal.

Comment avez-vous appris le métier de faussaire ?

Adolfo Kaminsky : J’ai commencé à travailler à l’usine à 13 ans. J’ai travaillé dans une teinturerie où j’ai découvert la magie des couleurs, c’était passionnant. Je pouvais faire apparaître et disparaître les tâches sur les vêtements. Je me suis intéressé à la chimie des matières colorantes. J’ai fait des tas d’expériences, j’ai même failli mettre le feu dans mon laboratoire. Les gens ont pris l’habitude de me demander des conseils, de résoudre des problèmes et j’ai toujours trouvé une réponse.

Quand il a fallu faire de faux papiers, le problème était de savoir comment décolorer l’encre sur des papiers originaux pour y écrire un autre nom. Quand les gens s’appelaient Izraelowicz, Abraham, Moïse ou portaient des noms originaires d’Europe centrale, il fallait que je change cela en Bertrand, Jean-Paul, Durand ou Dupond. Il y avait aussi les tampons à effacer parce que même un enfant âgé de six mois ou d'un an avait une carte d’alimentation qui faisait figure de carte d’identité. On y déposait le tampon « JUIF » en diagonale. Il fallait effacer le tampon rouge et changer le nom surtout si l’enfant avait un nom à coucher dehors.

Adolfo Kaminsky : à la rencontre du faussaire des révolutionnaires au service de nobles causes

Vous fabriquiez aussi vos propres machines et outils.

Adolfo Kaminsky : Enfant j’étais très manuel, j’avais l’habitude de fabriquer des jouets pour mes frères et sœurs et pour moi-même d’ailleurs. J’ai découvert la photographie et la photogravure de façon rapide et tout seul. J’ai dû bricoler du matériel qui n’existait pas. Je ne pouvais pas avoir une presse à imprimer parce que ça fait du bruit, c’est énorme et je me serais fait repérer en en achetant une.

Certaines femmes allaient à la rivière du coin pour laver leur linge et tapaient dessus avec un battoir. Il y avait celles qui nettoyaient chez elles avec une lessiveuse à rouleau. Je récupérais le rouleau et il me permettait d’encrer. Mes connaissances en chimie m’ont permis de faire de la lithographie. Avec une plaque de zinc que j’enduisais avec du produit photosensible composé de jaune d’œuf et du bichromate, je faisais des photos. Ma centrifugeuse était une roue de bicyclette qui me permettait d’étaler les produits photosensibles que je fabriquais sur les plaques. A l’époque les seules photos que je savais faire, c’étaient des reproductions à la grandeur exacte des tampons et papiers à en-tête. Le résultat était formidable. Il fallait des couleurs, pouvoir décolorer, recolorer, avoir des encres qui brillent.

Pour la photogravure, je faisais des tampons en caoutchouc avec des reliefs gravés. J’utilisais des fers à repasser sur le caoutchouc mou qui sert à réparer les chambres à air. Au contact de la chaleur, ça se vulcanisait. Il n’y avait pas de fer électrique, c’était un fer au charbon de bois que mon père avait parce qu’il était couturier.

Vous avez idée du nombre de personnes que vous avez sauvé ainsi ?

Adolfo Kaminsky : La ville de Grenoble m’a décoré pour avoir sauvé 3 000 enfants juifs. Mais Pierre Vidal-Naquet (un historien français décédé en 2006, ndlr) a dit que j'en ai sauvé beaucoup plus.

Sarah Kaminsky : Il disait que le réseau a sauvé 14 000 personnes mais, à l'intérieur, on ne sait pas combien on peut lui attribuer. Peut-être les 3 000 de Grenoble.

Adolfo Kaminsky : Dès que j’ai trouvé des solutions pour faire des fiches de démobilisation, j’en échangeais contre des fiches de police fabriquées par d’autres réseaux par exemple. J’avais instauré un système d’échange entre les différents laboratoires clandestins.

Après la libération en mai 1945, qu’avez-vous fait ?

Adolfo Kaminsky : J’étais obsédé par tous les déportés qui revenaient des camps. Je cherchais à retrouver des gens que j’avais vus. Je me suis même engagé comme assistant social pour travailler à l’hôtel Lutetia (à Paris) qui accueillait les déportés. Quand ils ont cessé de venir, j’ai déprimé. J’ai contribué au passage clandestin vers la Palestine, sous gouvernorat anglais, pour les gens qui revenaient des camps et qui n’avaient nulle part où aller. Ils ne voulaient plus retourner en Allemagne, en Pologne ou en France. J’ai aidé des passagers clandestins en leur faisant des papiers.

Lorsque la Palestine a été libérée de l’emprise anglaise et qu’il est devenu un pays avec une religion d’Etat, je ne l’ai pas supporté. Pour moi, il aurait fallu un pays ouvert à tout le monde et pas à des personnes privilégiées parce que juives. C’est ce contre quoi je me suis battu toute ma vie. J’ai alors complètement coupé et déprimé. J’ai commencé à faire des photos pour moi-même, j’ai bossé dans une teinturerie, j’ai fait du repassage... j’ai dû travailler pour subvenir à mes besoins. Je ne restais pas longtemps dans les lieux où j’étais.

Sarah Kaminsky : J'ajoute qu’il n’avait pas fait d’études, il était complètement autodidacte. A part les gens appartenant à des réseaux, personne ne savait qu’il avait de telles capacités. Il n’aurait pas pu rejoindre un laboratoire. Et ses copains des réseaux étaient des enfants de bourgeois. Quand la guerre s’est terminée, ils ont tous repris leurs études là où ils les avaient laissés. Lui venait d’une famille pauvre, éclatée et qui n’avait plus rien.

Adolfo Kaminsky : En plus, je n’avais pas de papiers car j’ai refusé la nationalité française. On m’a donné un temps une carte de séjour valable trois mois. Après, je pouvais être expulsé. Je suis donc redevenu un clandestin. Cela a duré jusqu’à mon mariage en 1950.

Vous avez refusé la nationalité française à cause de la collaboration avec l'Allemagne nazie ?

Adolfo Kaminsky : Oui, absolument.

Sarah Kaminsky : Il n’y avait pas que ça… Il s’était engagé dans l’armée vers la fin de la guerre pour faire des faux papiers pour les espions parachutés en Allemagne. Mais il a voulu la quitter au moment de la guerre d’Indochine. On lui a dit qu’il était interdit de démissionner d’un corps de renseignement de l’armée française. C’était aussi le prix de sa liberté.

Pourquoi vous êtes-vous engagés aux côtés du FLN pendant la guerre d’Algérie (1954 - 1962) ?

Adolfo Kaminsky : J’étais très attaché à la France et j’étais convaincu que le colonialisme allait prendre fin. Cette guerre d’Algérie, c’était des morts inutiles. Autant les petits gars français qu’on envoyait se faire tuer que les Algériens victimes du colonialisme.

Francis Jeanson.
Francis Jeanson.
J’ai fait la connaissance de gens comme Francis Jeanson (un philosophe français connu pour son engagement en faveur du FLN pendant la guerre d'Algérie, décédé en 2009, ndlr). Nous avons créé un des réseaux de soutien au FLN pour limiter les dégâts. Le FLN a accepté de ne pas faire la guerre en France en échange de notre aide et il a respecté sa parole. La libération de l’Algérie était inévitable donc ce n’était pas la peine de faire des morts des deux côtés. Je suis très fier et content d’avoir fait ce qu’il faut quand il le fallait.

Sarah Kaminsky : Mon père s’est ensuite installé en Algérie en 1971. Il était parti pour « se mettre au vert » suite à l'histoire du faux passeport sud-africain, il pensait qu'il allait bientôt être arrêté par les services de police. Il pensait rester seulement une année, le temps de se faire oublier. Mais il a rencontré ma mère qui était une jeune militante anti-colonialiste, algérienne à la peau noire, qui aidait le Mouvement pour la Libération de l'Angola (MPLA) à Alger. Il est tombé amoureux... Il y est resté 10 ans.

Il est revenu en France dix ans après avec ses trois enfants, Atahualpa, Rocé et moi, parce que ma mère voyait le fondamentalisme religieux monter en Algérie et qu'elle nous pensait - à juste titre - en danger, en raison de notre mixité.

Comment vous procédiez pour les autres militants que vous aidiez à travers le monde ?

Adolfo Kaminsky : J’avais des agents de liaison très proches de ma façon de penser parce que je ne voulais pas apparaître. J’étais le technicien, je n’étais pas un homme politique. J’ai toujours eu la chance de ne pas me tromper dans les gens que j’ai aidé. C’était souvent des cas individuels, il fallait faire sortir une personne de tel ou tel endroit... Je suis content car il n’y a jamais eu de pépins. J’ai toujours su arrêter à temps en changeant de lieu ou de pays.

Etiez-vous guidé par une idéologie ou un mouvement politique ?

Adolfo Kaminsky : C’est toujours la même chose qui me guidait : non au racisme, non aux ségrégations. C’était la devise française « Liberté, égalité, fraternité » que j’ai appliqué quand la France ne l’appliquait pas.

N’étiez-vous pas un révolutionnaire ?

Adolfo Kaminsky : Non, je n’étais pas un révolutionnaire. Je n’avais aucun projet personnel. J’avais mon laboratoire photo, je faisais des reproductions d’œuvres d’arts. Je ne faisais pas les chiens écrasés, pas de reportages. Je faisais des photos de tableaux ou de sculptures pour des galeries d’art. Je ne gagnais pas des fortunes mais, au moins, j’étais autonome et indépendant. Je pouvais dire oui ou non selon ce qu’on me demandait.

Sarah Kaminsky : Tu n’étais pas révolutionnaire mais tu aidais des gens qui faisaient les révolutions.

Adolfo Kaminsky : Oui, en Algérie, en Amérique latine, en Grèce. Je ne le faisais pas pour les gens qui détournaient de l’argent ou des choses comme ça.

Sarah Kaminsky : Même si tu as tenu à ne pas appartenir à un parti, tu étais plus proche politiquement de certains partis que d’autres.

Adolfo Kaminsky : Oui, j’étais de gauche et je le suis toujours.

Trouvez-vous que les Français ont une vision suffisamment juste de ce qu’il s’est passé pendant l’Occupation?

Adolfo Kaminsky : Non. Je n’ai pas vu de livre d’histoire sur cette partie de la guerre. Le pétainisme a été obturé. Des crimes ont été commis et ils sont encore cachés. Des miliciens sont devenus soi-disant des résistants.

Un souvenir me gêne beaucoup : il y avait un camp en région parisienne (Drancy, ndlr) où des grands blessés de la guerre de 1914-1918 étaient internés, gardés par la police française mais bien traités et nourris. Ils avaient confiance au maréchal Pétain, pensant qu’en ayant fait la guerre ensemble, il ne leur arriverait rien mais ils ont été déporté et passé au four.

Et vous, Sarah Kaminsky, comment avez-vous rendu compte de toute cette vie ?

Sarah Kaminsky : Pendant plus d’un an, on s’est donné rendez-vous tous les mardi et jeudi. Je lui posais des questions, on allait frapper chez des gens là où il y avait les anciens laboratoires. Il refaisait tout son carnet d’adresse pour retrouver ceux qui étaient encore en vie. Je croyais connaître son histoire mais, en fait, pas du tout. A chaque fois, il y avait de nouvelles histoires qui sortaient. Au moment où j’ai estimé que j’avais toute la matière pour écrire, c’était un peu flippant d’avoir toutes ces vies entre les mains. J’avais presque envie d’écrire un livre pour chacun de ses compagnons.

J’avais envie que ce soit un livre accessible à tous. On ne voulait pas que ce soit un livre d’histoire qu’on pose sur une étagère. Raconter la grande Histoire par la petite lucarne permet au lecteur de s’identifier. Etudier l’histoire à travers les chiffres, cela n’a pas de sens quand on est gamin.

Votre livre a-t-il intéressé l’Education nationale?

Sarah Kaminsky : Beaucoup de professeurs d’histoire ont fait lire ce livre. Mon père a souvent été invité à parler dans des établissements. Il va aussi au Mémorial de la Shoah de temps en temps. J’ai moi-même adapté le livre en pièce de théâtre pour des élèves. On étudiait le contenu en français et en histoire. Mais c’est à l’initiative seulement de quelques professeurs.

Quel avenir pour le récit de votre père ? Envisagez-vous une adaptation cinématographique ?

Sarah Kaminsky : J'espère de nombreuses autres adaptations du livre. Une adaptation cinématographique ? De nombreux producteurs se sont montrés très intéressés, en France et aux Etats-Unis notamment, mais il a fallu faire des choix. Après neuf ans de réflexion et de rencontres, j'ai finalement trouvé le bon producteur pour porter ce projet. Je me mettrai à l'écriture de l'adaptation l'année prochaine mais je ne peux pas en dire plus pour le moment.

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