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Crise sans précédent au Koweït: le gouvernement veut destituer l'émir  23/01/2006

Le Koweït était plongé lundi dans une crise politique sans précédent, le gouvernement ayant officiellement demandé au Parlement de procéder mardi à la destitution du nouvel émir en raison de son état de santé, alors que celui-ci s'obstine à vouloir prêter serment.

L'émir, cheikh Saad Al-Abdallah Al-Sabah, a même exigé la tenue en soirée d'une session extraordinaire du Parlement pour prêter serment et prendre de vitesse le gouvernement, mais sa demande a été rejetée.

A moins d'un revirement de dernière minute du souverain et de son entourage, le Koweït se dirigeait vers une collision frontale mardi entre l'émir, 75 ans, et le Premier ministre, cheikh cheikh Saad Al-Abdallah Al-Sabah, 76 ans, l'homme fort du pays qu'il dirige de facto depuis plusieurs années.

Le président du Parlement Jassem Al-Khorafi a affirmé à l'AFP avoir reçu du gouvernement une requête officielle demandant à la Chambre de prononcer la destitution du souverain qui a accédé au trône le 15 janvier à la mort de son prédécesseur, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah, 79 ans.

Dans cette lettre publiée par l'agence Kuna, le gouvernement affirme avoir obtenu "des preuves" que l'émir "n'a plus les facultés pour exercer ses prérogatives constitutionnelles".

C'est la première fois que le gouvernement affirme publiquement que l'émir n'est pas en état de gouverner.

Le nouvel émir a vu sa santé se détériorer de manière dramatique depuis une opération du côlon en 1997, au point que personne ne sait même s'il est capable de lire les deux lignes de la prestation de serment.

Pour destituer l'émir, le Parlement devra se prononcer à la majorité des deux-tiers de ses 65 membres, chiffre incluant les 16 ministres qui disposent d'un droit de vote à la Chambre.

Un tel vote ouvrirait la voie au Premier ministre pour devenir émir.

Ce dernier bénéficie d'un très large soutien au sein de la famille régnante et de l'appui sans réserve de son gouvernement.

En soirée, cheikh Sabah a informé des membres influents de la famille régnante du projet du gouvernement de destituer l'émir et a reçu leur soutien, selon un communiqué officiel reproduit par Kuna.

Les participants ont "exprimé leurs regrets devant l'incapacité des grandes figures de la famille honorable à régler les questions en suspens sans devoir recourir aux dispositions de la Constitution" permettant d'évincer l'émir sur la base de son mauvais état de santé, selon le texte.

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