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Sur le vif

Un journal satirique 'interdit' de distribution à l'Assemblée nationale

| Mardi 21 Février 2006 à 21:53

           


Un journal satirique, "le gri-gri international", n'a pas pu être distribué aux 577 députés auxquels il avait été adressé, en raison d'un refus de la questure, a-t-on appris mardi auprès de la rédaction du journal et de source parlementaire.

Le 8 février, 577 exemplaires du dernier numéro de ce bimensuel, daté du 9 février, ont été "déposés sous enveloppes" au Palais-Bourbon au nom de chacun des députés, a indiqué la rédaction du journal, dans une lettre aux députés communiquée à l'AFP.

Mais "il semblerait qu'à la Questure --ça rime avec censure-- on en ait décidé autrement. Le jeudi 9 février nous avons reçu un coup de fil nous informant que celle-ci refusait de distribuer le Gri-Gri", regrettent les responsables de ce "satirique françafricain" publié à Paris deux fois par mois.

Selon la rédaction du journal, la questure aurait justifié son refus par "le caractère injurieux, voire diffamant" du journal, en prenant notamment en exemple une caricature, publiée en "Une", de Jacques Chirac en short et chemise à fleurs. "Votre représentation du président est injurieuse", aurait dit la Questure à la rédaction du journal.

La "une" présente également, aux côtés de Jacques Chirac, une caricature du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, sous forme de poupée vaudoue transpercée d'aiguilles.

A la "une" figure encore un éditorial sur le député UMP et ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, et en page intérieure, une double page sur l'article 4 abrogé de la loi du 23 février 2005 reconnaissant le "rôle positif de la présence française outre-mer", qui souligne le lien filial entre la députée UMP Michèle Tabarot, qui avait défendu cette mesure, et Robert Tabarot, l'un des chefs de l'OAS en Algérie.

"Les députés français savent-ils qu'une +questure+ juge à leur place de ce qu'ils sont en mesure de lire ou pas?", interroge le journal dans sa lettre aux députés.

Contacté par l'AFP, le service de la questure de l'Assemblée nationale s'est refusé à tout commentaire.




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