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Un 1er mai 2019 singulier qui rallie ancien et nouveau monde

Rédigé par | Mercredi 1 Mai 2019 à 08:00

           


Ce 1er mai, davantage que beaucoup d’autres, arrive avec son lot de mystères et de surprises. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine, des marches en tout genre vont essayer de converger sur la place publique.

1. D’un côté, les partis politiques traditionnels, de gauche et/ou d’opposition, ceux qui, depuis le Front Populaire en 1936, ont fait du travail le lieu d’investissement de l’égalité, de la dignité et de la justice. On pense ici aux socialistes, aux insoumis, aux communistes et tant d'autres.

De l'autre, les syndicats, eux aussi de l’« ancien monde », celui des rapports de force traditionnels. Sensés représentés les travailleurs face aux employeurs, les syndicats seront, comme chaque année, en tête de certains cortèges pour répéter leurs revendications bien ficelées.

3. Dans le « nouveau monde » cette fois, celui qui advient, celui qui adviendra, des marches écologiques, ou écologistes parfois, tant cela s’apparente à une nouvelle idéologie. On pourra y reconnaître le signe en vogue de l’extinction, ce X croisé faisant office de « Peace & Love » pour le mouvement écologique actuel, en symbole de la sixième extinction de masse en cours de manière accélérée pouvant aller jusqu’à éliminer l’Humanité.

4. Enfin un « nouveau monde » atypique mais toujours nouveau dans son mode de fonctionnement, les gilets jaunes. Un mouvement sans leader, plus encore après le retrait annoncé d'Éric Drouet, pris de fatigue et d’épuisement, découragé par l’arrogance de notre président.

Enfin bref, ce 1er mai, qui était chaque année une pièce de théâtre à rejouer pour remettre en scène l’ordre établi du capital face au travail, aura aujourd’hui les allures d’une véritable création artistique.

Mais alors comment peut-on encore parler de convergences ? Les partis politiques souhaitant une alternance, les syndicats défendant les droits des travailleurs, le mouvement écologique exigeant une transition plus rapide et les gilets jaunes une résolution de la crise sociale des inégalités : que peuvent partager tous ces marcheurs ?

Peut-être en ont-il conscience, mais le seul ennemi commun à tous ces mouvements reste toujours la rémunération du capital qui, en tant que rémunération de l’argent par l’argent pour l’argent, permet encore à certaines et à certains de s’octroyer des revenus mirobolants, confisquant la richesse produite par tous mais au profit seulement de quelques-uns.

Lire aussi : La rémunération folle du capital, source d’une injustice sociale sans précédent

Avec une richesse mieux partagée, indépendamment du dogme du mérite et du risque, ni les partis, ni les syndicats, ni les écolos, ni les gilets jaunes n’auraient du grain à moudre dans leur moulin pour se manifester ! Du côté des plus grands actionnaires, quand arrêteront-ils de mettre de l’huile sur le feu pour mettre enfin de l’huile dans les rouages ?


Samuel Grzybowski
Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister... En savoir plus sur cet auteur


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