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Sur le vif

Togo : les cadres musulmans alertent à ne plus vivre les élections « comme un cauchemar »

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 24 Janvier 2020 à 15:08

           


Le Togo se prépare à élire un nouveau président… ou pas. Sept candidats à la présidentielle, prévue le 22 février, ont été retenus, vendredi 17 janvier, par la Cour constitutionnelle. Figure dans la liste l’actuel président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 et en lice pour un quatrième mandat.

A l’approche de la campagne électorale qui débute officiellement le 6 février, l'Association des cadres musulmans du Togo (ACMT) a fait part, vendredi 24 janvier, de ses craintes quant à une possible éruption de violences pendant la période pré-électorale.

Le Togo « se dirige vers de nouvelles échéances électorales, en l’occurrence celle présidentielle. Cet événement, joyeux dans tous les pays, parce que permettant au peuple de reprendre sa souveraineté et de décider de son futur, est attendu avec des craintes. Craintes liées aux expériences négatives du passé avec leurs lots de morts et de blessés », indique le président de l’ACMT, Abdourafiou Issifou, dans un communiqué lancé sous forme d’un « cri d’alarme ».

« Que les règles en matière de maintien de l’ordre soient respectées »

« Sans jouer à l’oiseau de mauvais augure, nous souhaitons alerter pour que nos populations ne vivent plus cet événement comme un cauchemar. Ceci d’autant plus que certaines populations se retrouvent déjà dans l’angoisse de temps à autre à cause d’intervention des forces de l’ordre dans des zones géographiques bien précises. Ces interventions accompagnées de bastonnades tout azimut n’épargnant personne sont incompréhensibles pour nous », dénonce-t-elle.

« Qu’un musulman, (…) ou un quelconque citoyen togolais doivent répondre de ses actes devant la justice ne nous pose aucun problème. Qu’on s’en prenne à des innocents parce qu’un délinquant éventuel est du même quartier, du même village, de la même religion, ou du même parti est contraire aux lois et règles qui régissent notre pays. Une partie des populations risque de se sentir stigmatisée pour leur appartenance religieuse, ethnique, ou régionale », poursuit l’association, qui appelle « que les règles en matière de maintien de l’ordre soient respectées ».

Un appel à ne pas voir les citoyens se transformer « en ennemis les uns des autres »

« Nos prises de positions ne doivent pas nous transformer en ennemis les uns des autres, nous sommes tous Togolais », déclare l’ACMT, appelant les sept candidats « à ne jamais perdre de vue ces considérations si nous voulons que le Togo soit l’or de l’humanité ».

L’instance appelle « à des élections libres et transparentes qui ont le mérite de garantir une absence de crise post-électorale » et incite les Togolais « à mûrir leur choix pour l’avenir (du) pays et à l’exercer de façon pacifique, responsable dans le cadre des principes démocratiques que nous partageons ».

Le Togo, pays à majorité chrétienne de l'Afrique de l'Ouest, abrite environ 20 % de musulmans.




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