Connectez-vous S'inscrire

Points de vue

Sortir de l'engrenage de l’individualisme pour aller vers l’Humanité !

Rédigé par Hamza El Hariri | Vendredi 26 Mars 2021 à 11:30

           


Sortir de l'engrenage de l’individualisme pour aller vers l’Humanité !
L’individualisme prospère. La crise actuelle a accéléré une précarité économique déjà bien présente, accentué une détresse psychologique abondamment répandue et cassé des liens sociaux depuis pas mal de temps bien tendus. Durant ces temps de crise et d’incertitude, face à la peur de manquer, de périr, nos comportements instinctifs peuvent dominer sur nos comportements rationnels. Ces comportements ne sont aussi qu’une accélération et une accentuation, face à un danger apparent, d’un développement déjà bien avancé, de l’individualisme et de l’égoïsme. Cette conception légitimée dans les sociétés modernes, à travers un capitalisme déshumanisant et divisant, est renforcée, même encouragée par la bureaucratisation et l’institutionnalisation des solidarités.

Lire aussi : Agir contre la solitude, une épidémie rampante aggravée par la crise du Covid-19

La grande famille : l’humanité

Durant cette crise sanitaire, nous avons aussi fait connaissance avec ce nouveau terme de distanciation sociale : une recommandation pour se protéger, mais qui nous a rappelé d’abord que la société et l’économie ne sont pas que des individus, mais surtout des liens sociaux, qui sont la structure de base de nos sociétés. Des réflexions se sont même attardées pour renommer cette recommandation avec un terme plus juste : la distanciation physique. Par ailleurs, des alternatives de connexion et de socialisation ont vu le jour et des initiatives citoyennes spontanées de solidarité ont fait bloc devant la défaillance des Etats et des « institutions de solidarités ».

La conception d’une société chérissant l’épanouissement individuel à travers la responsabilité de chacun de son propre destin prive l’être humain de son vrai épanouissement, qui doit pouvoir à la fois s’épanouir comme individu, mais toujours dans une communauté, dans une fraternité, à commencer par sa petite famille et ensuite sa famille élargie : l’humanité, à l’image des croyants, décrite par le Prophète (paix et salut sur lui) : « L’exemple des croyants dans les liens d’amour, de miséricorde et de compassion qui les unissent les uns aux autres est celle du corps : dès que l’un de ses membres est malade, tout le reste du corps souffre d’insomnie et de fièvre. »

Le bateau de l’humanité

Ces circonstances inédites peuvent se révéler comme une opportunité pour sortir de cet engrenage individualiste et un début d’un nouveau réveil de l’humanité. Une humanité de développement du lien social et du socle commun, qui englobe des valeurs et des acquis universels que nous gagnerons tous, ou nous perdrons les uns après les autres. Une humanité, où les intérêts collectifs prennent le dessus sur l’intérêt individuel.

Toute l’humanité est dans ce même bateau que le Prophète (paix et salut sur lui) nous décrit, dans une tradition relatée par An-Nu’man ibn Bachir et rapporté par Al-Bukhari et Muslim : « Celui qui respecte les limites de Dieu et celui qui les transgresse sont semblables à un groupe de gens qui, sur un bateau, tirent au sort ; certains se retrouvent sur la partie supérieure et les autres dans la partie inférieure. Quand ils puisent de l’eau pour boire, ceux qui se trouvent en-dessous passent à côté de ceux qui se trouvent au-dessus et finissent par se dire : si nous faisions un trou dans notre partie, de sorte à ne pas déranger ceux qui sont au-dessus ? Ainsi, si (les gens d’en haut) les laissent faire, ils périront tous, tandis que s’ils les en empêchent, tout le monde sera sauvé ».

Ce bateau de l’humanité nous transporte tous avec nos différences, nos divergences, nos statuts sociaux, dans un océan profond et agité, vers le rivage de la sécurité et de la paix. Notre succès collectif nous amènera à un accostage réussi pour tous les voyageurs et la noyade est la fin de notre humanité.

Témoins à l’humanité

Dieu dit : « C’est ainsi que Nous fîmes de vous une communauté du juste milieu afin que vous soyez témoins aux gens, tout comme le Prophète vous est témoin. » (Sourate La Vache, verset 143) Cette fonction de témoins aux gens peut être interprétée et comprise de différentes manières, dont le fait de se soucier des autres, veiller sur les plus fragiles et porter assistance à ceux qui en ont besoin.

Le croyant témoin se doit d’être responsable et engagé dans cette conduite du bateau, au chevet de ce corps malade et saignant, soucieux de la survie et du salut de ses sœurs et ses frères comme il l’est de lui-même, animé par l’amour de son prochain et la recherche de son bien, un amour qui conditionne sa foi comme nous le précise le Prophète (paix et salut sur lui) , rapporté par Al-Bukhari et Muslim : « Aucun d’entre vous ne sera véritablement croyant jusqu’à ce qu’il aime pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. »

*****
Première parution de cet article sur le site de Participation & Spiritualité musulmanes (PSM).

Lire aussi :
Le musulman humaniste, modèle pour une société meilleure ?
Pour sortir l'islam d'une logique individualiste, s'inspirer de l'idéaltype du musulman humaniste




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 30/03/2021 20:54 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Dès le départ on a une éducation complètement ouf.
Par exemple, on se souvient tous de nos instituteurs nous disant de nos dessins qu'ils étaient beaux.
Et nous d'avoir conscience qu'ils ne faisaient que nous mentir, nous flatter.
Tout petit déjà on sait que tout est faux. On a compris qu'il faut faire semblant.
Généralement on s'y fait et on s'y plie toute une vie.
D'autres fois pas.

2.Posté par Premier Janvier le 30/03/2021 21:14 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Le beau. Enfant on nous flatte avec cet argument.
C'est beau ce que tu fais.
En maternelle tu gribouilles n'importe quoi et l'on te dit que c'est beau.
Moi, c'est un des trucs qui m'a traumatisé.
Tandis que tu as conscience de faire n'importe quoi, juste d'obéir à un ordre on te dit que c'est beau.
Pourquoi me dis t'on que c'est beau tandis que je fais n'importe quoi.
C'est quoi beau!
Encore aujourd'hui je n'en suis pas remis.

3.Posté par Premier Janvier le 30/03/2021 21:23 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
....
Tout ce que l'on nous inculque c'est du laid qu'il est à proscrire.
Et comme c'est le cas pour le beau, sans jamais nous dire non plus ce qu'il est. Et voilà. Tout ce que l'on sait c'est qu'il faut donner du beau.

4.Posté par Premier Janvier le 30/03/2021 22:13 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Un jour j'étais à une séance théâtre. Il s'agissait d'improviser.
J'avais dit mon incapacité de faire ça sans fil conducteur.
On m'avait carrément poussé sur scène. Obligé.
Comme si l'on me signifiait que je n'étais qu'un moyen, un objet.
En entrant sur scène je m'étais dit, vous allez me le payer.
Vous croyez que c'est moi qui vais être ridicule. Ha non! ça c'est pour vous.
J'avais dit n'importe quoi. Que des trucs sans queue ni tête.
Au sortir de ma scène, wahou! c'était génial.
C'était quelques années plus tard, mais les arguments toujours les mêmes. Il est capable de faire n'importe quoi. On peut tout lui demander. Il est habile.

5.Posté par Rachida le 05/04/2021 23:11 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
On atteint un point de non retour. On ne peut plus sortir de l'individualisme.
Il y a un peu les religieux ou des ong ou des associations, des bénévoles qui tentent de sauver le coup mais telle que la société est structurée on ne peut plus sortir de l'individualisme. On est assujettis, contraints, soumis. Le terme moderne est juste mis pour dire actuel tandis que l'on a jamais cessé d'être arriérés.

6.Posté par Rachida le 06/04/2021 19:08 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
En France contrairement aux pays nordiques c'est l'adulte qui dicte ce qu'il veut faire. L'enfant sait qu'il est là pour obéir. C'est l'adulte qui passe la commande. Je veux ça. Si l'enfant à le désir de donner autre chose, de faire autre chose, il sait que ça lui est interdit. Qu'il n'est qu'un sujet. Un objet. Il sait qu'il est là pour donner satisfaction à l'adulte.

7.Posté par Milouda le 06/04/2021 20:22 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Je veux m'asseoir sur une chaise à Tokyo ça prendra le temps qu'il faut.
Je prendrai un aller sans retour un avion cargo. Je veux m'asseoir sur une chaise a tokyo.


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !