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Société

Rokhaya Diallo évincée, Marie Ekeland démissionne du Conseil national du numérique

Rédigé par | Mardi 19 Décembre 2017 à 13:05

           

La nomination de Rokhaya Diallo ou encore, dans une moindre mesure, celle du rappeur Axiom au sein du Conseil national du numérique (CNNum) provoqué des remous depuis plusieurs jours. Appelée à revoir sa copie, la présidente du CNNum Marie Ekeland, fondatrice du fonds d'investissement Daphni et ancienne coprésidente de France Digitale, a choisi de démissionner de ses fonctions mardi 19 décembre. Elle s'en explique.



Après la demande du gouvernement d'évincer Rokhaya Diallo du Conseil national du numérique (CNNum), sa présidente Marie Ekeland a choisi de démissionner de ses fonctions mardi 19 décembre.
Après la demande du gouvernement d'évincer Rokhaya Diallo du Conseil national du numérique (CNNum), sa présidente Marie Ekeland a choisi de démissionner de ses fonctions mardi 19 décembre.
« Demain est un autre jour. » C’est ainsi que Marie Ekeland, présidente du Conseil national du numérique (CNNum), annonce sa démission mardi 19 décembre, à peine quelques jours après l’officialisation des nominations. Une démission qui fait suite à la demande du gouvernement d’évincer la militante antiraciste Rokhaya Diallo du CNNum, sans la nommer ouvertement. Il avait alors été demandé à Marie Ekeland, fraîchement nommée à la tête du CNNum, de revoir sa copie.

Le Secrétaire d’Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, qui fut à la tête du CNNum de février 2016 à janvier 2017, « m’avait donné la mission de "penser demain". Cette mission me paraissait essentielle pour notre pays au vu des défis multiples auxquels nous confronte la révolution numérique (…). C’est la raison pour laquelle je l’ai acceptée et que j’ai passé beaucoup de temps à construire, en accord avec Mounir Mahjoubi, ce projet et le collectif qui pouvait le porter au mieux », déclare Marie Ekeland au préalable dans un communiqué, avant de défendre chacun des choix opérés par ses soins pour prendre part au CNNum, dont celui de Rokhaya Diallo.

« Rokhaya Diallo déconstruit les mécanismes de la construction de la haine en ligne et défend les droits des afro-descendants et des minorités au sens large » tandis que le rappeur Hicham Kochman alias Axiom – également visé par des critiques quant à sa nominations – « secoue les musiques urbaines avec sa startup », explique-t-elle, confiant avoir été « choquée par les caricatures auxquels Rokhaya Diallo et Axiom ont été réduits. Elles n’ont rien à voir avec ce qu’ils sont vraiment ».

« Un emballement médiatique et politique violent, révélateur des tensions françaises »

« Nous ne sommes sûrement pas d’accord sur beaucoup de sujets et c'est très bien. (…) J’anticipais, avec 30 esprits passionnés et constructifs, des débats animés, passionnants et non consensuels, mais j’étais prête à relever le défi car je pense que le pays en a besoin et que si nous arrivons à réconcilier à terme les visions, ce sera une grande source d’apaisement pour le futur », indique-t-elle, déclarant être « extrêmement fière du collectif construit ».

« Les réactions qui ont suivi cette nomination me font mesurer à quel point mon pari était osé et innovant. À quel point, dans notre pays, nous ne voulons pas entendre des voix dissonantes. À quel point nous ne savons plus débattre sereinement de nos divergences de vue. À quel point nous avons du mal à nous mettre à la place des autres. À quel point réseaux sociaux et immédiateté du jeu politique alimentent la violence de la parole et la stigmatisation. Cela me peine de voir notre pays aussi loin des valeurs démocratiques qui sont les miennes », déplore Marie Ekeland.

Face à « un emballement médiatique et politique violent, révélateur des tensions françaises et de la difficulté à les traiter sereinement », elle déclare ne pas voir comment continuer à porter le CNNum « en maintenant son essence et de bonnes chances de réussite ».

« Nous avons beaucoup travaillé de concert cette dernière semaine avec Mounir Mahjoubi et les membres du CNNum à trouver une solution qui permette d’en conserver son intégrité et son entièreté. Nous n’y sommes pas arrivés. J’ai donc présenté aujourd’hui ma démission à Mounir Mahjoubi afin de laisser la place à une autre vision au CNNum », conclut-elle. Le CNNum, qui est resté plusieurs mois sans dirigeant, n'est pas prêt de fonctionner. Un vrai gâchis dont le gouvernement en porte la responsabilité.

Mise à jour : Après l'annonce de Marie Ekeland, qui a confirmé une information du Bondy Blog, d'autres démissions devraient suivre. Ainsi, Pierre-Yves Geoffard, présentée par Marie Ekeland comme une personne qui « creuse l'évolution de notre modèle social, de la santé au travail » a annoncé sur Twitter, dans la foulée du communiqué, sa démission du CNNum « en totale solidarité ».

Dans un message collectif paru en fin de journée sur le site du CNNum, la quasi-totalité des membres ont présenté leur démission, « constatant l’impossibilité de mettre en oeuvre son projet, considérant que le travail du Conseil ne peut plus se faire selon des modalités efficaces ». Voir ici qui sont les membres démissionnaires du CNNum.

Lire aussi :
Rokhaya Diallo évincée du Conseil national du numérique pour ses positions[


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Mum le 20/12/2017 09:59 | Alerter
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Ce mounir serait il raciste?

2.Posté par Drum le 03/01/2018 19:48 | Alerter
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Pour avoir un destin national il faut en etre Mum.
Il faut combattre la subversion et etre consensuel.
L'ordre établi et rien que l'ordre établi.
Il faut chanter en cœur. Do ré mi fa sol la si do.
Si vous vous ramenez avec un tambour, c'est un intrus et il dérange.
Il faut etre tous pareil. C'est ça l'égalité. Toujours le meme son, la meme musique.
Le tambour c'est bien mais il ne fait pas parti de la chorale. Il doit rester avec l'orchestre.


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