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Poutine insulte les musulmans tchétchènes

Rédigé par Colin Mohammed | Mercredi 13 Novembre 2002 à 00:00

           

Dans la stratégie de la Russie qui est d’assimiler les indépendantistes tchétchènes au terrorisme international, Le président Vladimir Poutine s’est permis lors du sommet UE –Russie de déverser toute sa haine envers le peuple musulman tchétchène sans que l’Union Européenne ne réagissent immédiatement aux propos.



Dans la stratégie de la Russie qui est d’assimiler les indépendantistes tchétchènes au terrorisme international, Le président Vladimir Poutine s’est permis lors du sommet UE –Russie de déverser toute sa haine envers le peuple musulman tchétchène sans que l’Union Européenne ne réagissent immédiatement aux propos.

 

C’est lors du sommet UE – Russie clôturé le lundi 11 novembre que Vladimir Poutine a fait explosé toute sa haine à l’endroit du peuple tchétchène. Le journaliste qui a eu le malheur d’interroger le président russe sur l’usage de bombes à fragmentation tuant des centaines de personnes a aussitôt été accusé par Poutine de soutenir le terrorisme. En ajoutant : « Si vous voulez devenir un islamiste radical et êtes prêt à vous faire circoncire, je vous invite à Moscou, nous avons un pays multiconfessionnel, nous avons des spécialistes de cette question et je vous recommande de pratiquer cette opération de façon à ce que rien ne repousse » Et pour justifier ces propos, Poutine s’est lancé dans un discours magistral sur l’éternelle haine que les musulmans tchétchènes vouent à l’égard des non-musulmans. Bien sûr, les interprètes fournis par le Kremlin ont pris le soin de ne pas traduire ces vulgarités. La clôture su sommet s’est donc faite dans le plus grand calme et ce n’est qu’hier que la commission européenne a jugé « regrettable » ces insultes.

 

Une Europe complaisante

Au nom du partenariat stratégique visant à procurer des avantages mutuels aux Russes et aux européens, l’Union Européenne a évité lors du sommet tous les sujets fâcheux. Seulement trois textes ont été écrits sur des sujets consensuels : l'un pour détailler l'accord sur Kaliningrad, le second explicitant un accord sur la lutte contre le terrorisme, le troisième pour rappeler des positions convenues sur la situation au Proche-Orient.

 

Si vous êtes chrétiens, vous êtes menacé !

La lutte contre le terrorisme a pris une part importante des discussions et c’est dans ce contexte très mielleux que M. Poutine a pu expliquer -sans risque d’être contredit- que les musulmans veulent mettre en place un califat dans le Caucase dans un premier temps puis « un califat à l’échelle du monde ». Avertissant du danger que représentent les musulmans, il ajouté : « Ils veulent tuer tous les non-musulmans. Si vous êtes chrétiens, vous êtes menacé ! » C’est toute une entreprise visant à assimiler les indépendantistes tchétchènes au terrorisme international que le président russe a mis en place.

 

Un autre génocide

Des voix se sont élevés lors d’une manifestation devant le parlement européen contre la passivité de l’UE perçu par un grand nombre d’intellectuel comme de la complaisance. Le philosophe français André Glucksman demande que « l'Europe impose à Poutine de négocier avec le tchétchène Aslan Maskhadov, [parce qu’il est] le président légitimement élu de la population tchétchène, et non le terroriste que prétend Poutine' L’Europe « qui s'est construite après un génocide rappelle le philosophe, va avaler son bulletin de naissance si elle ne fait rien pour empêcher un autre génocide »

 

La guerre en Tchétchénie est un laboratoire de la terreur.

Le cinéaste Romain Goupil dénonce les crimes : « La Russie y utilise toutes les horreurs que le siècle a inventées, pour anéantir des peuples – orgues de Staline, bombes à fragmentation de la guerre du Vietnam, bombes à l'uranium appauvri de la guerre du Golfe ». En plus, a ajouté le cinéaste, « elle a mis au point trois inventions : les camps de filtration, où des officiers tiennent des registres comptables des prisonniers qu'ils vont pouvoir revendre à leurs familles, morts ou vivants ; les ''fagots humains'', pour ceux qui n'ont pas pu être vendus : on ficèle quelques hommes, des femmes et des enfants, et on les fait exploser à la grenade, pour que leur famille ne puisse même pas inhumer leurs corps ; et puis les ''fosses aux loups'', trous creusés où l'on enferme des Tchétchènes en attendant de les monnayer. » La guerre en Tchétchénie est « un laboratoire de la terreur » dénonce t’il.






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