Connectez-vous S'inscrire

Finance éthique

Pourquoi la finance islamique peine à démarrer au Maghreb ?

Par Cheikhna Ould Bechir*

Rédigé par Cheikhna Ould Bechir | Jeudi 1 Décembre 2011 à 09:43

           


La finance islamique puise ses sources et ses fondements dans le droit et la jurisprudence islamique, que l’on nomme communément « charia », mais c’est avant tout une finance qui se veut universelle, éthique et solidaire. Elle n’a pas vocation à s’adresser seulement au monde musulman.

En effet, l’industrie bancaire islamique prône un partage équitable des pertes et des bénéfices entre les parties contractantes lors d’une opération « sharia compliant ». Autant de valeurs qui doivent la faire passer en avant sur la scène de la finance mondiale, surtout en cette période de morosité économique où la crise de la dette montre les limites du système financier actuel.
Ce climat délétère doit nous faire penser à envisager des finances alternatives : ainsi, pourquoi ne pas avoir recours à cette finance ?

Et pourtant, cette finance peine toujours à démarrer, même dans les pays à majorité musulmane. Au Maghreb, le constat est sans équivoque car, en effet, malgré des besoins considérables en financements de projets, les secteurs bancaires islamiques sont quasi inexistants au Maroc et en Lybie.

Selon un récent rapport de la BAD (Banque africaine du développement), ils ne représentent à peine que 2 % en Algérie et 1 % en Tunisie des actifs totaux. En République islamique de Mauritanie, la situation n’est guère meilleure et la croissance du marché de la finance islamique est encore timide, malgré des avancées dans ce domaine. Effectivement, les actifs conformes à la charia représentent moins de 1 % des actifs totaux. A titre d’exemple, le taux des actifs « sharia compliant » par rapport aux actifs totaux est de l’ordre de 61 % en Arabie saoudite et de 100 % en Iran.

Trois facteurs explicatifs

Alors, quelles sont les raisons qui expliquent cette stagnation au Maghreb ? Pourquoi cette finance est boudée par les acteurs financiers de cette zone et quelles sont les perspectives d’avenir pour cette finance ?

D’après ce même rapport de la BAD, trois facteurs expliquent le caractère relativement sous développé de l’offre bancaire islamique en Afrique du Nord.

Le premier facteur est le manque de soutien de l’État. Un manque d’enthousiasme qui se traduit par l’absence d’une loi bancaire complète comme ce qui est le cas, par exemple, en Tunisie. Dans les autres pays du Maghreb, les exigences réglementaires relatives à l’octroi d’agrément pour les banques islamiques sont identiques à celles des banques classiques. Ainsi, cela défavorise les banques islamiques et constitue une barrière à leur entrée sur le marché.

Le deuxième facteur est le développement limité des activités bancaires de détail avec un taux de bancarisation très faible (à titre d’exemple, ce taux est de 5 % en Mauritanie contre 98 % en France).

Enfin, le troisième facteur est la faible familiarisation des clients potentiels avec les services de la finance islamique.

Une alternative à la crise éthique

La finance islamique semble aujourd’hui être une excellente alternative à un système financier qui traverse une crise qualifiée de crise éthique. L’industrie bancaire islamique pèse près de 1 000 milliards de dollars et peut atteindre 1 800 milliards de dollars en 2016. Elle a donc des bonnes perspectives de développement en Afrique du Nord et au Maghreb, avec un marché potentiel important.

Les services bancaires islamiques peuvent potentiellement contribuer à la capacité d’accroître la diversification des sources de financement et instaurer un mode de développement qui favorisent un partage équitable des profits et des pertes (profit and loss sharing) entre le bailleur de fonds et l’agent qui a besoin de financement.


* Cheikhna Ould Bechir est responsable finance islamique, East & West Real Estate Group.






Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par tout taux d''''intéret n''''est pas usuraire (riba), les ulémas se sont trompés encore le 28/11/2012 16:45 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

la notion d’usure(riba) mal comprise,, les oulémas se sont encore trompés en interdisant le prêt bancaire à intérêts dont le principe n’a jamais été interdit au regard du hadith «des dattes empruntées sont payées par la même quantité»
Le Coran interdit catégoriquement l'usure (riba) qui est un des plus grands péchés par son caractère abusif et inéquitable Même la législation en France, tirée du droit musulman sous Napoléon Bonaparte, converti à l’Islam avant sa mort en prison, interdit tout taux d'intérêt usuraire. Il en est de même un peu partout dans le monde d’une manière générale, les banques centrales fixant le taux usuraire d’intérêt interdit aux banques commerciales Le poète HUGO était converti à l'islam (consulter Internet)
Les oulémas dans leur grande majorité, interdisent tout intérêt à payer ou à recevoir, quel que soit le taux. Ils n'ont pas pris en compte le hadith qui dispose:« une quantité de dattes empruntée est payable par la même quantité», Une illustration simple et claire permet de comprendre, la portée de ce hadith. Si par exemple, un commerçant en rupture de stocks, emprunte à son confrère mieux pourvu, une quantité de dattes pour dépannage temporaire, et décide après de les conserver, il devra alors régler à son créancier, une somme lui permettant de reconstituer exactement le stock prêté quelle que soit l’évolution des prix de dattes ou restituer à son prêteur, les mêmes quantités de dattes livrées S'il s'obstine à s’acquitter de sa dette par un règle...  

2.Posté par tout taux d''intéret n'''est pas usuraire (riba), les ulémas se sont trompés encore le 28/11/2012 16:47 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Mon frère dans l'islam, Ibrahim,illettré en arabe, simple enseignant, vient de démontrer,(commentaire ci dessus) sur la base du coran etdes hadiths que tout taux d'intérêt n'est pas de l'usure ( 'riba ) Diazakoum moullah kayran pour cette démonstration claire et limpide
Il faut que ceux qui ont la preuve du contraire , présentent leurs arguments en se fondant comme lui, sur le Coran et les hadiths De la discussion, jaillit la lumière(proverbe arabe)
S'il n'y a aucune réaction justifiée de la part des internautes, , on doit considérer que Ibrahim a raison
La sunna, c'est ce que recommandait le prophète Mohamed(psl) mais la sunna, c'est aussi c'est aussi ce qu'il a vu faire ou entendu dans le domaine religieux de la part de ses contemporains,, sans réagir Son silence valait approbation de l'acte
J'ai lu dans un article rédigé par ce même Ibrahim sur Internet que la bete qui sortira de terre pour parler aux hommes,( Coran S7 -V26 dabatan minal ardh) c'est Eretz Israel dont le monde entier parle actuellement )
Là aussi, il faut que ceux qui ont le courage de le contredire présentent leurs arguments


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !