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Sur le vif

Pour Assa Koita, le port du voile à l'origine de sa mise à l'écart de l'équipe de France de rugby (vidéo)

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 18 Janvier 2021 à 19:05

           


Pour Assa Koita, le port du voile à l'origine de sa mise à l'écart de l'équipe de France de rugby (vidéo)
Assa Koita a-t-elle été écartée de l'Equipe de France en raison de son voile ? Dans une interview accordée à BeIn Sport dimanche 17 janvier, cette joueuse de rugby, qui a pris sa retraite sportive en août 2020, a affirmé que sa mise à l’écart des Bleues après 2015 par la Fédération française de rugby est liée à son choix de porter le voile.

Avant 2015, la jeune femme de 29 ans a été sélectionnée à 30 reprises sous le maillot de l’équipe de France et a même été troisième de la Coupe du monde 2014 de rugby. L'année à laquelle elle a décidé de porter le voile, Assa Koita a continué de jouer sans problème avec ses clubs, notamment le Stade Français, mais plus jamais pour le XV de France.

« Une fois que j’ai commencé à porter le foulard, j’ai reçu des coups de fil de la Fédé. J’ai pensé que c’était un sujet qui fâche, en tous cas qui soulevait des questions. On m’a posé des questions, les gens ont eu peur mais je les ai rassurés en disant que c'était un choisi purement réfléchi », a-t-elle expliqué d'un ton apaisé. « Je recevais tout le temps des coups de fil mais je n’étais pas appelé en stage. Mais dès le premier coup de fil, je savais que c’était mort, que je n'allais plus jamais être rappelée, que cela devait leur poser problème. Mais on ne me l'a jamais réellement dit. »

« Je sais que j’étais un pilier de l’équipe, que je lui apportais énormément et surtout que j’avais toujours le niveau. Je méritais d’y être », a estimé la jeune femme, déplorant « les préjugés » dans lesquelles elle a été enfermée. « C’est l’équipe de France, on est médiatisées et il y a peut-être un côté politique, j'en sais rien. (...) Je me suis dis que c’était quand même dommage, que c'était de la discrimination et c’est injuste. Au début, je l'ai pris comme ça mais ensuite, je me suis dit je m’en fiche. (...) C'est vrai qu'on m’a enlevé une partie de mon rêve mais j’étais en paix avec moi-même et j’allais bien », a-t-elle indiqué.

La FFR se défend de toute discrimination

Contactée par Rugbyrama après ces déclarations, la manager générale de France Féminines Annick Hayraud dément ces accusations. « Les convictions religieuses d'Assa ne sont jamais entrées en ligne de compte dans nos choix. Simplement, si Assa n'est pas revenue en sélection, c'est qu'elle n'avait pas retrouvé le niveau auquel on l'avait connu et que globalement, elle avait du mal à revenir, voilà tout », a-t-elle déclaré.

« Le sujet du voile ne s'est jamais posé. Me concernant, je me suis simplement demandé au cours d'une discussion avec elle pourquoi elle s'était mise à porter le voile alors qu'elle ne le portait pas auparavant. Mais je le répète : sa religion n'entrait en aucun cas dans nos critères de sélections. »

« Le rugby m’a permis la construction d’une vie sportive et personnelle très épanouie, Dieu merci », avait écrit Assa Koita en été 2020. « Mon foulard a été l’objet de rejet et a mis fin à ma carrière internationale malgré moi… Sans tristesse, mes choix sont réfléchis, personnels et surtout assumés. Je pars en paix, sans regrets et le cœur rempli de souvenirs », avait-elle déjà affirmé.

Avant de conclure : « A toutes les femmes et jeunes filles qui ont des rêves, sportifs ou non, je veux juste vous dire CROYEZ en vous et BATTEZ-vous pour obtenir ce que vous méritez. La reconnaissance viendra un jour, n’en doutez jamais. »

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