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Culture & Médias

Mozart l’Egyptien

Rédigé par Aurélien Soucheyre | Lundi 17 Juillet 2006 à 15:55

           

Les musiques d’Orient et d’Occident se rencontrent du 11 au 14 octobre 2006. «Mozart l’Egyptien» se produit au Zénith avec plus de 100 personnes sur scène, dont l’Orchestre du Nil, l’orchestre philharmonique et oriental et des choristes. Un spectacle qui se veut magique et d’une durée d’1H45. Sous la direction musicale d’Hugues de Courson et avec une scénographie signée Yasmina Benguigui.



Jaquette de l'album
Jaquette de l'album
Avec Mozart l’Égyptien, le compositeur Hughes de Courson mêle et fusionne la musique classique et les chants égyptiens. Il mélange les sons venus d’horizons distants et célèbre la rencontre musicale de l’Orient et de l’Occident.

Ahmed El Maghraby et Nasredine Dalil ont eux aussi participé à ces projets d’union entre les partitions de Mozart, l’un des plus brillants créateurs, et les rythmes d’Egypte, pays à jamais mystérieux et fascinant. Les principales œuvres de Mozart y sont reprises, revues et transformées. Symphonies, requiem, messes, opéras sont interprétés par des musiciens et des chanteurs égyptiens, bretons et bulgares. 150 artistes venus d’Orient et d’Occident ont été réunis pour ce projet. On retrouve les sublimes partitions de Mozart et les sons chaleureux de la musique égyptienne.

Sur le plan technique, on entend du Mozart en 7/8 avec l’improvisation d’un Dhikr quelques mesures avant le Requiem. L’album a connu un large succès auprès du public et a été double disque d'or. Il n’a cependant pas fait l’unanimité et a parfois été sévèrement critiqué. Certains ont qualifié ce procédé de séduisant et d’audacieux, d’autres de gonflé et commercial

Hugues de Courson
Hugues de Courson

À la croisée des cultures

Hugues de Courson n’en est effectivement pas à son premier coup d’essai. Aventurier en quête de fusions musicales, il redécouvre depuis trente ans les musiques du monde, d’aujourd’hui et d’hier. Avec le chanteur Pierre Akendengue, il marie Jean-Sébastien Bach et la musique traditionnelle africaine du Gabon dans l’album «Lambarena». Des pygmées interprètent alors le répertoire de Bach avec leurs instruments. Il poursuit ensuite sa série d’expériences musicales. En 1998, sort Mozart l’Egyptien. Puis il effectue une rencontre entre Vivaldi et les musiques celtiques en 2001. Dans cet album intitulé O’stravaganza, le baroque est joué avec des instruments irlandais. En 2003 ce sont les musiques médiévales et électroniques qui sont mélangées dans «Lux Obscura».

Arrive en 2005 le deuxième volet de «Mozart l’Egyptien». Hugues de Courson se défend de toute vision purement commerciale. C’est le prolongement du travail précèdent. Dans «Mozart l’Egyptien 2», toujours avec la collaboration d’Ahmed El Maghraby, c’est une nouvelle fusion entre Mozart et la culture musicale égyptienne qui est provoquée. Mais en différent. Ce deuxième volume va plus loin et prend plus de libertés avec la musique du compositeur autrichien.

Cependant, ce mélange des cultures, ce pont jeté entre les musiques, n’est pas distribué partout. Les Égyptiens par exemple n’auront pas la possibilité de l’écouter. La maison de disques considère en effet que les pays arabes et africains ne sont pas suffisamment rentables.

Les penchants orientalistes étaient à la mode au temps de Mozart. Franc-maçon, le compositeur vouait une passion à l’Egypte, aux mythes pharaoniques et au symbolisme religieux. Certaines de ses œuvres en portent la trace comme «L’Oie du Caire» ou «Thamos Roi d’Egypte». Cependant, sa musique elle-même est réglée selon les procédés occidentaux. Les instruments et les caractéristiques, la complexité, la tonalité et l’improvisation de la musique orientale sont peu présents. C’est totalement le l’inverse dans «Mozart l’Egyptien» où les sons éclectiques, les instruments orientaux et les improvisations chantées donne le ton et mélange les deux mondes. Dans cet album, c’est parfois Mozart qui accompagne, en retrait, l’Egypte, puis le contraire, et enfin les deux se joignent.

Portrait de Wolfgang Amadeus Mozart
Portrait de Wolfgang Amadeus Mozart

Petit rappel sur Mozart

Wolfgang Amadeus Mozart est reconnu comme l’un des plus grands virtuoses de tous les temps. Surdoué et célèbre dès son plus jeune age, il meurt prématurément à 35 ans. Considéré comme le maître de la musique classique européenne, il meurt pauvre et malade. Son oeuvre imposante embrasse tous les courants musicaux de son époque et les magnifie, du concerto au requiem, en passant par la sonate, la symphonie et l’opéra.

Compositeur autrichien, Mozart est né à Salzbourg le 27 janvier 1756 et est décédé à Vienne le 5 décembre 1791. Ce surdoué de la musique compose dès l'âge de six ans. Il est polyglotte et possède l’oreille absolue. Son père Léopold, musicien lui aussi renommé, l’initie à la musique et le rend célèbre. Wolfgang se rend aux cours de tous les grands princes d’Europe et visite leurs capitales. Le petit prodige plait énormément et sa tournée dure 9 ans.

Il devient véritablement célèbre à Vienne en 1782. Il épouse Constanze Weber. Influencé par les œuvres de Bach, Haendel et Haydn, Mozart compose énormément. En 1785, il entre dans la franc-maçonnerie. En 1786, il compose «Les Noces de Figaro» qui remporte un réel succès à Prague. Suivent «Don Giovanni», «Cosi Fan Tutte » et «La Flûte Enchantée».

A la fin de sa vie, malgré la gloire qui arrive, Mozart est souvent malade et endetté. Ses rentes sont nombreuses mais ne suivent pas son style de vie, festif et exubérant. Sa dernière œuvre : son Requiem (Messe pour les Morts) reste inachevée. Mozart est enterré dans une fosse communautaire de la banlieue de Vienne.

Mozart ne se cantonne pas à un genre précis. Il a cherché toute sa vie «les notes qui s’aiment». Il a composé et a réinventé tous les styles: concerto, symphonie, menuet, musique de chambre, opéra et musique sacrée. Son œuvre possède une influence majeure sur les musiciens qui lui ont succédé. Lui-même était curieux, inventif, cultivé, et au fait des toutes nouvelles méthodes et inventions de son temps. Ses sources d’inspiration étaient multiples, il se servait de tout ce qui était à sa porté. On peut donc très bien imaginer que, s’il avait vécu plus longtemps et voyagé en Orient, son œuvre en aurait été imprégnée et métissée.





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