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Sur le vif

Les rappeurs du '113' veulent donner une image positive de la banlieue

| Dimanche 26 Février 2006 à 21:47

           


Promouvoir la paix dans le monde et donner une image positive de la banlieue, c'est le pari du groupe "113" dans son dernier clip tourné dans sa ville de Vitry-sur-Seine.

Les visages de Vitryots défilent, des jeunes avant tout, mis en scène dans leurs cités, sur des terrains de sport, à la patinoire, ou à l'école : "on nous voit très peu, on a voulu mettre notre ville en avant, le côté positif de la banlieue", explique AP du "113".

"Nous on ne fait pas de rap mégalo, dans ce clip il n'y a aucune grossièreté, pas de chaînes en or, de filles aguicheuses. C'est un message d'espérance", poursuit le rappeur, dans son blouson noir satin.

Dans une salle de cinéma de Vitry, la version longue et instrumentale d'"Un jour de paix" vient d'être projetée en avant-première.

"Le morceau est né de l'idée qui peut paraître surréaliste, d'imaginer un jour de paix dans ce monde", précise Mokobé, l'athlétique rappeur d'origine malienne. "On a choisi Vitry pour tourner le clip, car il y a un brassage ethnique énorme, et pour montrer que l'on peut vivre ensemble sans soucis", explique t-il.

Comme Boualem, employé de 23 ans, la plupart des spectateurs en âge de juger est convaincue de l'efficacité de la démarche : "c'est un bon moyen de faire passer ce message, car les rappeurs savent qu'ils sont écoutés, plus que les politiques".

"Un jour de paix", tiré de l' album "113 degrés", nommé aux 21èmes Victoires de la Musique dans la catégorie album rap/ragga/hip-hop/R'n'B, a été écrit avant les violences urbaines de l'automne, mais les paroles pourraient s'y rapporter.

"La violence déborde, changer l'être humain est-ce possible ? Comment rester insensible ? Une vie minable dans un quartier minable mais pour la paix tant que c'est possible", égrène Rim-K, le troisième membre du "113", sur une mélodie mélancolique.

Les figurants du clip sont des connaissances du groupe, et des Vitryots de 7 à 77 ans, repérés par "casting sauvage" dans la rue. Certains se font même acteurs en versant une larme.

"Le but c'est de montrer qu'il n'y a pas que des casseurs en banlieue, que certains font du sport, d'autres des études", synthétise AP.





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