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Société

Le combat d’une sœur, le combat de la tolérance…

Rédigé par Mom Nicolas | Jeudi 5 Décembre 2002 à 00:00

           

Licenciée pour « port de voile » au travail, Dallila Tahri n’entend pas s’arrêter là. Décidée à aller jusqu’au bout, elle met sa société Téléperformance face aux prud’hommes. Accusée de prosélytisme passif et de fondamentaliste, par son entreprise, elle se défend au nom du respect et de la tolérance prônés par une société laïque.



Licenciée pour « port de voile » au travail, Dallila Tahri n’entend pas s’arrêter là. Décidée  à aller jusqu’au bout, elle met sa société Téléperformance face aux prud’hommes. Accusée de prosélytisme passif et de fondamentaliste, par son entreprise, elle se défend au nom du respect et de la tolérance prônés par une société laïque.  

 

Tout a commencé, le 15 juillet. Dallila Tahri, jeune femme de 30 ans, s’est retrouvée licenciée de son entreprise de télé marketing. Son crime : porter le voile. Et pourtant… avant d’en arriver jusque là, Dallila Tahri, était embauchée en tant qu’intérimaire, en janvier 2001, au sein de cette société, voilée. Toujours voilée, elle a décroché un contrat indéterminé en juillet 2001, et menait son travail à bien, paisiblement, professionnellement. Ce n’est qu’une fois sa société fermée, qu’elle se trouva alors mutée au siége social de son entreprise. Là, le voile ne passe pas. La direction lui demande de « le nouer façon turban afin de dégager le cou, les oreilles et le front ». Ce qu’elle refuse et la voilà licenciée. C’est alors qu’elle saisit les prud’hommes et un nouveau combat commence…

 

Accusée d’un prosélytisme passif

La manière dont Dallila porte son foulard, semble relevée du prosélytisme « passif », selon Me Vanessa Lehmann, l’avocate de Téléperformance. Mais que signifie ce mot ?  Le terme prosélytisme, dans le Larousse, se définit de la manière suivante : « zèle ardent pour recruter des adeptes, pour tenter d’imposer ses idées ». Existe-t-il un prosélytisme passif ? Apparemment oui pour Me Vanessa Lehmann, qui semble voir dans le foulard de Dallila un  zèle ardent « passif » pour recruter des adeptes , ou pour tenter d’imposer ses idées. Toujours est il qu’il s’agirait ni plus ni moins « de l’affichage d’un prosélytisme passif »…  L’avocate, dans Libération, ajoute « il y a diverses interprétations de la religion musulmane. Celle de Dallila Tahri est pure et fondamentale »… Avocat de métier, il semblerait qu'elle exerce également la fonction de mufti.

 

« Je ne suis pas une fondamentaliste »

De son côté, Dallila Tahri se défend de toute accusation de fondamentaliste et de tout prosélytisme (aussi passif qu’il puisse l’être). Ce qu’elle réclame, c’est le droit d’être ce qu’elle est. « Je ne suis pas fondamentaliste. Je ne demande pas aux autres de me suivre dans ma foi. Je veux simplement qu’on m’accepte telle que je suis » dit elle à Libération. En outre son avocat, Me Thiénot Grumbach, relève que l’entreprise, le jour de l’embauche n’a posé aucune difficulté quant à l’acceptation de son voile « aussi fondamentaliste qu’il  semble l’être ». Par conséquent il s’agirait ni plus, ni moins d’une discrimination liée à des convictions religieuses…

 

Après l’affaire des foulards à l’école, commence l’affaire du foulard au travail. Le verdict sera prononcé le 17 décembre.





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