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Société

Le calvaire d'une vie sans papier

Rédigé par Mom Nicolas | Lundi 17 Mars 2003 à 00:00

           

Des charters organisés, d’autres ont été annoncés. Place Aligre, le collectif autonome des sans papier attendent… Attendent que soit régularisée leur situation depuis 1999. Voilà maintenant plus de 4 ans que ce collectif vit dans la « Maison des Ensembles ». Maison regroupant un ensemble de syndicats. « Ne pas avoir les papiers, c’est dur, il faut oublier sa situation même si c’est notre quotidien » soupire Larbi, tunisien résident en France voilà maintenant 11 ans. « Lutter contre la déprime, la dépression » sont les mots d’ordre de la vie d’un sans papier pour garder l’espoir, qu’un jour ils vivront enfin…



Des charters organisés, d’autres ont été annoncés. Place Aligre, le collectif autonome des sans papiers attendent… Attendent que soit régularisée leur situation depuis 1999. Voilà maintenant plus de 4 ans que ce collectif vit dans la « Maison des Ensembles ». Maison regroupant un ensemble de syndicats. « Ne pas avoir les papiers, c’est dur, il faut oublier sa situation même si c’est notre quotidien » soupire Larbi, tunisien résident en France voilà maintenant 11 ans. « Lutter contre la déprime, la dépression » sont les mots d’ordre de la vie d’un sans papier pour garder l’espoir, qu’un jour ils vivront enfin…

 

« Etre ou ne pas être », ou « Avoir ou ne pas avoir »… Mais avoir quoi ? Avoir des papier, comment imaginer vivre sans ce petit bout de plastique. Sans titre de séjour, sans titre de résidence l’existence semble inexistante aux yeux du gouvernement mais aussi de la population française. Pas de papier, c’est pas de droit, c’est pas de travail, c’est pas de vie….

 

L’humiliation au quotidien…

« Tu ne vis pas dignement dans ton pays, et tu arrives en France, tu ne l’es pas non plus », me raconte Nasser, jeune tunisien ayant fuit le régime de Ben Ali. Pour la plupart, c’est un exil politique ou économique qui les pousse vers « l’eldorado français », pays des droits de l’homme. Espérant trouver la reconnaissance d’une vie, ce sont les zones d’attentes et les squattes qu’ils trouvent. Ce sont les regards méprisants qu’ils croisent, ce sont les fouilles quasi nues… « Une fois, un policier m’a appelé Monsieur, ça m’a surpris qu’il prenne tant d’égard à m’interpeller, tellement j’ai vécu l’humiliation dans les postes de police », raconte Mr Traoré le responsable du collectif.

Le 6 mars, deux rapports accablants établissaient les mauvais traitements que subissaient les « clandestins » dans les zones d’attentes par la Police aux Frontières. L’un est de médecin du monde, se concluant par « une zone de non droit indigne de notre pays », l’autre établit par l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé).

 

Violence policière

MDM explique ainsi avoir recensé 60 « cas de violences alléguées »  en 2002 : « Dans 31 cas sur 60, les conséquences de ces violences ont fait l'objet d'un constat médical », insiste l'association. De son côté, l'Anafé explique que, sur les 29 visites, les militants « ont été alertés de violences émanant des forces de police lors de 27 visites ». La fréquence des faits dénoncés amène les deux organisations à « craindre que les actes de brutalité effectivement commis soient en réalité plus importants encore que ceux exposés ».

MDM recense les nombreux types de violences : « gifles, coups de pied dans les jambes ou dans le bas du ventre, coups de poing au visage, 'claquettes dans les oreilles', menottes trop serrées ou usage de matraque ».

 

Le ministère de l’intérieur nie toute violence au sein des zones d’attentes, qui ont vu dernièrement la visite de Nicolas Sarkozy pour tenter d’effacer toute polémique. En outre, il semblerait que le ministre de l’intérieur ait reçu, vendredi 14 mars les associations s’occupant des zones d’attentes. Il a proposé d’expérimenter une « présence permanente » de ces associations ainsi qu’une permanence médicale. Ceci afin d’établir une transparence de ces zones d’attente…





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