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Sur le vif

Le Hamas et le Fatah signent un cessez-le-feu

| Lundi 18 Décembre 2006 à 09:10

           


Dimanche soir, les mouvements palestiniens Fatah et Hamas ont signé un accord de cessez-le-feu pour mettre fin aux affrontements, qui ont fait trois morts et des dizaines de blessés dans la bande de Gaza.

Ces violents combats interviennent au lendemain de l'annonce par le président Mahmoud Abbas de la tenue d'élections anticipées pour tenter de sortir de l'impasse politique.

"Il y a eu un accord entre tous les groupes armés palestiniens pour un cessez-le-feu et pour mettre un terme aux violences", a affirmé Ibrahim Abou Naja, chef d'un haut comité chapeautant tous les groupes armés palestiniens.

Les porte-parole du Hamas et du Fatah, Ismaïl Radouane et Tawfiq Abou Khoussa, ont confirmé cet accord mais ont boycotté son annonce officielle lors d'une conférence de presse à Gaza. Preuve de sa fragilité, les violences se sont poursuivies après sa signature, faisant un mort et trois blessés.

Le Fatah protestait contre l'enlèvement et l'assassinat d'un colonel des services de sécurité, membre du mouvement Fatah, ainsi qu'un tir d'obus de mortier contre le siège de la Présidence à Gaza. Adnane Rahmi, 40 ans, a été enlevé avec deux gardes du corps alors qu'il circulait en voiture dans le camp de Jabaliya (nord), selon le parti de M. Abbas.

Le texte signé prévoit notamment un "cessez-le-feu immédiat", "un retrait des hommes armés des rues et un retour des services de sécurité dans leurs bases", "un arrêt des manifestations et des protestations" de rue ainsi que "la libération des personnes prises en otages par les deux parties".

Cet accord est intervenu après une journée marquée par une explosion des violences partisanes. Le sud-ouest de la ville de Gaza, où se trouvent plusieurs ministères et les bureaux présidentiels, est devenu pendant plusieurs heures un véritable champ de bataille où les deux camps se sont affrontés, notamment à coups de roquettes anti-chars.

Une Palestinienne de 19 ans a été tuée par une balle perdue et six autres personnes blessées, dont une fillette et le correspondant du quotidien français Libération. Quatre personnes ont été blessées par des tirs de deux obus de mortier contre l'enceinte abritant les bureaux du président Abbas.

Des inconnus ont également ouvert le feu contre le convoi du ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Zahar, qui n'a pas été touché. Un de ses gardes a été blessé. Les heurts se sont ensuite déplacés dans le nord de la bande de Gaza, où des fidèles du Hamas ont ouvert le feu sur une manifestation de plusieurs milliers de partisans du président Abbas.

Avant l'aube, c'est un camp d'entraînement de la Garde présidentielle, dans le sud de la ville de Gaza, qui a été attaqué par des dizaines d'hommes armés, selon un responsable de cette force loyale à M. Abbas, qui a accusé les Brigades Ezzedine al-Qassam (branche armée du Hamas) d'avoir organisé l'attaque. Le groupe a démenti. L'attaque s'est soldée par la mort d'un garde posté à l'entrée du camp.

Sur le plan politique, le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, a qualifié "d'anti-constitutionnelle" la décision du président Abbas, qui a appelé à des élections anticipées pour sortir de l'impasse après l'échec du dialogue avec le Hamas sur un gouvernement d'union.

Le président Abbas a de son côté rencontré à Ramallah (Cisjordanie) des responsables de la Commission centrale électorale "dans le cadre de discussions préliminaires" portant sur le scrutin, a affirmé un de ses proches, soulignant qu'"aucune date ne devrait être fixée dans l'immédiat".

La communauté internationale, qui boycotte le gouvernement Hamas depuis son entrée en fonction en mars après la victoire électorale du mouvement aux législatives de janvier, a apporté son plein soutien à M. Abbas.





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