Ce fut un long parcours pour enfin concrétiser, en quelque sorte, l'islam de France dans sa dimension cultuelle. Alors que les communautés juives et chrétiennes étaient déjà représentées, il était tempsde faire apparaître l'islam sur la scène française. Un chemin que Jean-Pierre Chevènement a commencé et que Nicolas Sarkozy vient d'achever ce dimanche 4 mai 2003 par l'élection d'un bureau qui sera présidé par Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris.
Le déroulement du vote
C'est le conseil d'administration du conseil français du culte musulman qui est chargé d'élire un bureau pour diriger le CFCM. 63 membres du conseil ont donc approuvé à une forte majorité (54 pour, et 9 abstentions) la liste de 17 noms qui leur a été proposée à l'accord de Naiville-les-Roches, en décembre dernier.
Ce samedi, les membres de ce conseil s'étaient alors réunis pour en adopter les statuts. Nicolat Sarkozy avait souligné à ce moment-là que 'la diversité' de la nouvelle instance 'en fera la légitimité'.
Le bureau du CFCM est donc présidé par Dalil Boubakeur, grand recteur de la Mosquée de Paris. La Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, proche du Maroc) et l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) disposent chacune d'un poste de vice-président, à savoir respectivement Mohammed Bechari et Fouad Alaoui.
Ce dernier vote vient alors conclure un long processus de mise en place de la représentation du culte musulman en France, et donc de sortir la religion musulmane de sa trop longue marginalité.
Les différentes préoccupations
Il apparaît que la plupart des préoccupations des représentants du gouvernement français se trouvent autour d'un islam modéré. En effet, la plupart des hommes politiques approuvent l'attitude modérée du recteur de la mosquée de Paris. De plus Jean-Pierre Raffarin a souhaité que le CFCM soit 'la parole éclairée de l'islam de France pour combattre les dérives qui pourraient menacer notre cohésion sociale'. Il souligne aussi qu'il est contre un certain communautarisme en France et l'enfermement du citoyen français 'dans leur origine religieuse'.
Le CFCM serait donc là aussi pour préserver la cohésion sociale entre les musulmans et la France.
Quant à Dalil Boubakeur, il est la personnalité la plus connue de l'islam de France. Il a été en effet pendant longtemps le seul interlocuteur des pouvoirs publics pour la communauté musulmane. Le CFCM vient donc remplacer ce manque de communication avec la communauté musulmane restée si longtemps sous silence.
Au sujet de la première mission du CFCM, selon Dalil Boubakeur, ce serait de 'défendre le message de l'islam' face aux interrogations de la société. Les dossiers suivants qui l'attendent concernent notamment la formation et le statut des imams, l'organisation de l'aïd el kebir, la nomination d'aumôniers dans les prisons, et la recherche d'un consensus sur le foulard islamique. Même le foulard islamique est donc au programme car il est en plein coeur de nos débat actuels. Il reste à voir comment le CFCM s'y prendra pour endiguer les incompréhensions autour du voile. Affaire à suivre.
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Société
Le CFCM: la phase finaleRédigé par Bakhtaoui Chahira | Lundi 5 Mai 2003 à 00:00
Ce fut un long parcours pour enfin concrétiser, en quelque sorte, l'islam de France dans sa dimension cultuelle. Alors que les communautés juives et chrétiennes étaient déjà représentées, il était temps de faire apparaître l'islam sur la scène française. Un chemin que Jean-Pierre Chevènement a commencé et que Nicolas Sarkozy vient d'achever ce dimanche 4 mai 2003 par l'élection d'un bureau qui sera présidé par Dalil Boubakeur, le recteur de la Mosquée de Paris.
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