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Sur le vif

La construction de la mosquée de Belfort débute sur fond de polémique

| Mercredi 5 Avril 2006 à 21:38

           


La mosquée de Belfort, dont la construction a débuté vendredi dernier, est au coeur d'une polémique entre la mairie et le chef de file de l'opposition municipale, qui s'élève contre un projet, selon lui, "inapproprié et malvenu".

Depuis vendredi, des travaux de terrassement sont engagés sur le terrain qui accueillera la mosquée, à proximité de la citadelle Vauban en centre-ville. Le lieu de culte, dont l'ouverture est prévue courant 2007, pourra accueillir quelque 1.000 personnes. Ce projet était en gestation depuis dix ans.

Jusque-là, la ville comptait quatre salles de prière pour les musulmans, estimés entre 6.000 à 7.000 à Belfort (52.520 habitants).

Le budget des travaux s'élève à 2,5 millions d'euros, "entièrement financés par des souscriptions personnelles", assure-t-on au Comité des musulmans du Territoire de Belfort (CMTB) qui finance les travaux et assurera la gestion du lieu.

Chef de file de l'opposition municipale, Christophe Grudler (DVD) dénonce un projet "malvenu". Récusant "toute hostilité envers l'islam", il estime que "la mosquée n'est pas à sa place près de la citadelle" et privilégie l'agrandissement des salles de prière, situées en périphérie.

Samedi dernier, M. Grudler et ses partisans ont occupé le chantier de la future mosquée pendant quelques heures, un geste d'une "intolérance inouïe" selon le maire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement.

M. Grudler a porté l'affaire devant les tribunaux. Fin 2005, il a déposé un recours administratif, actuellement en cours d'examen, contre le permis de construire qui serait, selon lui, "illégal" puisqu'il autoriserait une construction sur "un site classé monument historique".

L'adjoint à l'urbanisme de la ville, Etienne Butzbach, affirme que le permis de construire a été avalisé par le ministère de la Culture et rappelle que le terrain où sera édifiée la mosquée n'est pas classé monument historique.

Le président du CMTB, Kader Kaddouri, fustige une "provocation". "M. Grudler souhaiterait que les musulmans restent confinés à la périphérie de la ville. Il veut séduire les extrémistes", a-t-il déclaré.




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