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Points de vue

L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants

Rédigé par Mohamed Bajrafil | Lundi 3 Mai 2021 à 12:00

           

Après avoir abandonné l’imamat en novembre 2020, Mohamed Bajrafil a annoncé voici plusieurs semaines son retrait des réseaux sociaux. Le théologien musulman s’est fendu, dimanche 2 mai, d’un texte qu’il présente comme son dernier sur les réseaux sociaux et qu’il a souhaité voir reproduit sur Saphirnews. Il appelle les musulmans à « dédiviniser le fiqh et ses concepteurs (…) sans non plus en faire l’autodafé » et à ne plus prendre pour argent comptant tous les propos apparentés au Prophète Muhammad. Au contraire, ne doivent être retenus que les hadiths en phase avec l’esprit du Coran.



L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants
Je m’en vais, écrire sans notes, comme souvent, ce qui va sans doute être mon dernier écrit sur les réseaux sociaux, du moins en français, pour toujours ou pour au moins un petit moment - il ne faut jamais dire : « Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau. » Cela s’inscrit dans une démarche purement personnelle de me retirer des réseaux sociaux pour me concentrer sur ma vie personnelle et professionnelle, et continuer à produire autrement, par l’écriture essentiellement, mais pas seulement.

Comme beaucoup avant moi, je n’ai pas la prétention d’avoir inventé l’eau chaude, j’ai dénoncé et dénonce encore le climat anxiogène dans lequel est plongée la France politico-médiatique, voire quelque peu intellectuelle, au sujet de la question de l’islam. Et ce, pour deux raisons essentielles.

D’un côté, il y a l’absence de nuance, nourrissant malgré elle, concomitamment, le complotisme de certains musulmans et l’islamophobie de certains non-musulmans. Le résultat en est que certains politiques – qui ne sont pas l’Etat, c’est important de le noter – parce qu’en manque de projet, en viennent, consciemment ou inconsciemment, à, limite, criminaliser la pratique simple de l’islam, par des propos et des propositions psychédéliques. Et à les en croire, chose assez amusante, mais pas étonnante, le bon musulman est celui qui dit ne plus l’être, mais porte un prénom arabe.

De l’autre, on trouve une ignorance crasse volontaire de l’abécédaire de cet objet que l’on ne saurait voir, mais dont on parle à longueur de Unes et de polémiques – du reste, malgré tout, certains continuent à dire qu’on ne peut pas parler d’islam. Une simple prétérition qui sert à vendre, mais pas à faire comprendre, à hystériser, mais pas à conscientiser.

Et dans, et en dépit de, tout cela, il faut que l’on puisse calmement et raisonnablement dire quelque chose - car nous ne sommes pas condamnés à nous faire la guerre, en France, ni dans le monde.

L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants

Des lectures de l'islam qui nuisent sérieusement au vivre-ensemble

Ce n’est pas honnête de la part de certains musulmans de refuser de reconnaître que certaines lectures de l’islam posent problème et nuisent sérieusement au vivre-ensemble, aussi bien dans les pays à majorité musulmane que dans ceux à majorité non-musulmane. Je me tue, et d’autres bien avant moi l’ont fait, à expliquer que l’on ne peut pas lire et vivre le monde d’aujourd’hui, en tant que musulman, avec les lunettes de gens qui ont vécu il y a des centaines d’années, fussent-ils les plus grands génies que le monde ait portés. Et ce, sous peine d’être schizophrènes ou de tomber dans la violence la plus terrible, comme nous l’a démontré fort malheureusement Daesh.

Lire aussi : Mohamed Bajrafil : « L’islam n’a pas besoin de lois d’exception pour être pratiqué »

Disons-nous les choses clairement: l’Etat islamique a appliqué l’islam selon le fiqh médiéval, stricto sensu. Pas selon le Coran, ni la sunna prophétique, en phase avec celui-ci. Précipiter les homosexuels des cimes des falaises et/ou des immeubles, c’est dedans ; tuer l’apostat ou celui supposé comme tel, c’est le cas, avec une exception chez les hanafites, s’agissant de la femme, qui, parce que ne pouvant constituer un quelconque danger, n’a pas à être tuée ; décapiter l’ennemi et traîner sa tête de ville en ville, ou le brûler vif ainsi que ses biens, c’est dans les incunables de notre fiqh médiéval et certaines traditions attribuées au Prophète. Même le salam, le bonjour, aux non-musulmans a fait l’objet des avis les plus inhumains.

Je me souviens, il y a plus d’une trentaine d’années, avoir appris un livre du mufti des shafiites de La Mecque et de Médine, en son temps, Ahmed Zaïn al-Dīn Dahlān, ennemi juré de la prédication (dawa) dite wahhabite, soit dit en passant. Le livret portait sur les châtiments de celui qui ne fait pas régulièrement la prière. Que n’y a-t-on pas appris comme méchancetés réservées à celui qui ne fait pas la prière ? On n’a pas le droit de s’asseoir à côté de lui, sa maison le maudit quand il la quitte et prie Dieu qu’il n’y retourne pas ; sa nourriture demande à Dieu d’être la raison de sa mort, ses habits en font autant.

Vous me direz, à raison, que nous ne sommes pas pour autant devenus des assassins. Je vous concéderais même qu’on s’asseyait copieusement aux côtés de gens qui ne faisaient pas la prière du tout. Cela dit, n’est-ce pas prédisposé à la violence, du moins aujourd’hui, que de continuer à enseigner pareilles choses, sans aucun regard critique ou à les traduire, sans préciser dans les préfaces ou notes en bas de pages que ce n’est pas cela l’islam, mais plutôt l’opinion ou la compréhension des auteurs, fille des réalités de leur temps et espace ? Comment accuser d’être le suppôt de l’Occident, de la France ou de je ne sais quoi, celui/celle qui par jalousie pour sa religion et par amour pour l’humanité pointe du doigt ces inconséquences aujourd’hui ?

Comment continuer à dénoncer les terroristes tuant au nom de l’islam aujourd’hui dans le monde tout en continuant à sanctifier l’héritage fiqhique qu’ils mettent en application mieux que nous ? Tuer l’apostat fait quasi consensus chez les quatre savants des quatre écoles juridiques encore suivies aujourd’hui dans le monde - avec un débat sur celui qui a le droit d’appliquer la peine, comme celui qui ne fait pas la prière, celui/celle auprès de qui il a une dette de sang peut le tuer voire le manger en cas d’extrême famine. Allez voir al-Majmū´ ou al-Rawdhat de l’imam Al-Nawawi, auteur entre autres de Riyād al-Sālihīn, ou encore la référence de l’école shafiite, son Minhāg. Cela y est décrit noir sur blanc ! Il y a même pire : on y dit qu’on peut tuer et manger l’enfant non-musulman d’un ennemi de l’islam en cas d’extrême famine. Il ajoute : « Et cet avis est le plus probant » !

Voir aussi : Vidéo – La Casa del Hikma : l'apostasie, un acte passible d'une peine prescrite dans le Coran ? Avec Mohamed Bajrafil

Je me rappellerai toute ma vie la fois où, il y a quelques années, j’ai enseigné à mes élèves cela et la stupeur que cela a provoquée chez eux. Certains, bien que très pratiquants, ont commencé à insulter Al-Nawāwi. J’ai dû leur rappeler que ce grand imam est, comme tout le monde, fils de son temps et qu’il ne fallait pas tout rejeter en bloc. Cela ne veut pas dire que ses déclarations étaient moins injustes hier qu’aujourd’hui. Seulement, l’épistémè qui était la sienne tolérait pareilles idées criminelles.

L’islam dispose en son sein des outils nécessaires à son auto-régulation

Et c’est là le second axe de mon propos, ainsi que sa fin. Aujourd’hui, une tendance chez nombre d’islamologues et d’apprentis réformistes, est de rejeter en bloc l’héritage, en s’en moquant. Ce qui est non seulement inaudible chez le croyant, mais aussi et surtout faux scientifiquement. À moins de changer carrément de religion et cesser de parler d’islam.

Je veux dire par là que l’islam, sans doute les autres religions aussi, dispose en son sein des outils nécessaires à son auto-régulation. Le recours à l’historico-critique et aux sciences humaines pour analyser tel ou tel phénomène religieux n’est pas moins islamique que le recours incontestable à la philosophie grecque des principologistes musulmans, comme Al-Ghazzāli et son maître Al-Guwaynī, pour ne citer que ceux-là, et ce quand bien même ils disent la combattre. Ne pas voir la logique aristotélicienne autant chez les principologistes musulmans que chez les mutakallīmūn, c’est l’ignorer ou faire preuve de mauvaise foi évidente.

Pourquoi en irait-il autrement aujourd’hui ? Nous n’avons besoin pas de rejeter tous les hadiths pour réformer la pensée musulmane, car ils existaient quand Al-Aswamm et Ibn 'Ulayyat disaient que la vie d’une femme valait celle d’un homme, contre la quasi-totalité des jurisconsultes musulmans. On peut, comme nos deux comparses, parvenir à des résultats permettant aux musulmans de vivre leur foi tout en restant en phase avec les réalités de leurs temps, sans jeter l’ensemble du droit médiéval. Car au fond, c’est inversement raisonner comme les terroristes que de le juger à l’aune des réalités qui sont les nôtres aujourd’hui.

Autrement dit, autant nous ne pouvons pas lire et vivre nos réalités à l’aide des lunettes des jurisconsultes médiévaux, autant nous ne pouvons pas les juger à l’aide de nos réalités. Or, c’est ce que font certains islamologues et apprentis réformistes.

L’urgence du regard critique sur le fiqh : de l'impératif de sortir de la sacralisation de la jurisprudence islamique et de leurs savants

Dédiviniser le fiqh et ses concepteurs sans en faire l’autodafé

Nous devons certes dédiviniser le fiqh et avec lui ses concepteurs. Mais, nous n’avons pas non plus à en faire l’autodafé. C’est une ligne de crête intellectuelle difficile à tenir aujourd’hui face notamment aux « facebuqaha » et autres islamologues qui, par exemple, étudient le Coran ou travaillent le halal, sans savoir déchiffrer une lettre arabe. C’est une supercherie intellectuelle que certains trouvent bon d’entretenir dans certains salons ou certains départements universitaires. Mais, ils savent très bien qu’ils ne seront jamais audibles auprès des croyants. Ce n’est pas, me dit-on, le but de l’islamologie que d’être comprise et partagée par le plus grand nombre. Continuons dans ce cas à parler entre nous, et/ou à écrire pour deux ou trois personnes dans le monde. On se fera plaisir intellectuellement, mais on restera dans nos tours d’ivoire à vie.

Quant aux musulmans, il nous faut sortir impérativement de la sacralisation du fiqh et de nos savants et pouvoir poser un regard critique dessus, sous peine de voir nos enfants et certains parmi nous abandonner l’islam. Il n’est plus possible de dire qu’une femme peut rester enceinte quatre ans - et je l’ai entendu récemment dans une vidéo de l’ancien grand mufti d’Egypte. Il n’est plus possible non plus d’entendre des musulmans se poser la question de savoir si on peut ou non faire un don d’organe ou de sang à un non-musulman, c’est heureusement une infinie minorité, mais son existence suffit à faire peur. Venant surtout de gens ordinaires. Le chantier est énorme mais porte sur deux pans essentiellement : les libertés individuelles et le rapport à l’autre, avec qui je diverge sur quelque plan que ce soit. Là-dessus pour moi doit porter la réforme.

Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : Le réformisme, un nouveau courant pour pervertir l'islam ?

Prend au sérieux l’héritage fiqhique sans en faire un Coran

Des propos apparentés au Prophète, nous ne devons retenir que ceux qui sont en phase avec l’esprit du Coran. Et pour cela, il y a dans l’héritage un ensemble d’outils suffisamment forts à activer. Seulement, on peut déplorer qu’ils n’aient pas été peu ou prou mis en exergue par leurs propres auteurs - nous laissant quasi perpétuellement dans la dichotomie droit déclamatoire et droit exécutoire. En effet, Al-Khatīb Al-Baghdādi n’a-t-il pas énuméré un nombre de choses par quoi on rejette un hadith à chaîne de transmission unitaire (ahād) dans son Faqīh wa l-mutafaqqih, comme Al-Shirāzī dans son Luma’, qui a fait un chapitre portant comme titre: Ce par quoi on rejette un hadith à chaîne de transmission unitaire ?

Nous n’avons donc pas forcément besoin d’invoquer le linguiste Carl Brockelmann pour rejeter le hadith disant que Dieu ne fait entrer aucun musulman au Paradis sans mettre en enfer à sa place un chrétien ou un juif. Et ce, même s’il est dans l’authentique de Muslim. Le Prophète ne peut avoir dit cela car le Coran dit le contraire. C’est là la démarche d’un croyant qui prend au sérieux ses sources, tout en étant critique ; qui prend au sérieux l’héritage fiqhique sans en faire un Coran, car celui-ci ne parle pas, mais on le fait parler, comme dit l’imam Ali b. Abī Tālib.

Nous n’avons pour cela pas besoin de la déclaration tardive d’un religieux qui a pourtant combattu il y a peu l’idée même qu’on puisse critiquer l’héritage, prétextant que la misère du monde musulman était du fait exclusif des non-musulmans. Encore moins d’un dignitaire politique dont le pays a activement participé à la salafo-frérisation des esprits des musulmans du monde. Seulement de nos neurones et de notre bon sens.

*****
Mohamed Bajrafil est linguiste et théologien. Il est auteur de l’ouvrage Islam de France, l’an I.

Lire aussi :
« Que dit vraiment le Coran », un retour aux sources pour tordre le cou aux idées reçues
La Casa del Hikma : le come-back de la série originale pour déconstruire des idées reçues




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Cacawet le 04/05/2021 00:22 | Alerter
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Ll’Etat islamique a appliqué l’islam selon le fiqh médiéval, stricto sensu. ‘

Déjà l’article commence très mal . Mais de quel État islamique parle-t-on , celui créé par les USA et autres puissances neo-conservatrices de la région ? Vous croyez sincèrement que l’on se rend dans une région et que l’on crée un État , comme cela du jour au lendemain ! Quelle naieveté de croire tout cela . Comme quoi on peut sortir à longueur de conférences des références littéraires en se targuant de connaître parfaitement l’arabe , le Coran et d’être linguiste, et en même temps d’être d’une naïveté consternante lorsqu’il s’agit de ´liré le monde .

D’autre part qu’il faille désacraliser le fiqh, vous n’êtes pas le premier à le dire et donc vous n’apportez rien de nouveau .

2.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 04/05/2021 10:18 | Alerter
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L'Etat Islamique "créé par les USA" ? Ce qu'il y a de réjouissant avec le complotisme délirant en forme de déni c'est qui est ridicule et donc en fait assez marrant. On se croirait dans un dessin animé et merci pour la grosse rigolade que procure un humoriste déguisé qui se targue de lucidité...

En parlant de lucidité, celle de Bajrafil semble affirmée, un peu en de ça toutefois de sa description en audition au Sénat, du féminisme de El Karadawi.

3.Posté par Abdoulaye le 04/05/2021 18:11 | Alerter
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@ François
Je ne vois pas ce qu'il y a de comique à constater que l'invasion de l'Irak par les USA a conduit par la suite à la création de Daesh . L'inconséquence, l'arrogance et la cupidité du gouvernement de Bush ont largement contribué au marasme actuel.. rien de complotiste la dedans..

4.Posté par Cacawet le 04/05/2021 18:27 | Alerter
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C’est votre naïveté qui est consternante, penser que l’on s’installe du jour au lendemain sur un territoire - qui plus est - aussi sensible et que du jour au lendemain on crée un état relève de l’aveuglement intellectuel . Ou alors cela vous arrange vous et vos idées . Allez demain je vais aller faire un petit tour dans le Cantal ou le Larzac et crée mon petit état avec tanks , soldats , armée .

Et comme beaucoup quand on a pas d’arguments , on lance le mot magique complotisme’ , ce mot étant toujours témoins d’un manque de clairvoyance ou alors d’une complicité intéressée !

5.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 05/05/2021 08:26 | Alerter
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L'Irak fut presque complètement évacué par Obama en 2012, et Daech apparut en 2014, son succès fut le résultat de la gestion chiite calamiteuse ET de l'absence des forces américaines...
Daech est issu d'une révolte sunnite fondamentaliste, est organisée autour de la pire forme de djihadisme qui soit, et a pour projet une domination politique organisée (impôts, justice, armée) transnationale qui reprend tous les idéaux fanatiques de l'islamisme du XXème siècle...

L'assimiler par déni à un complot américain est absolument risible à moins que votre rationalisme dévoyé ne l'attribue à Lafayette lui même sans qui l'Amérique n'aurait jamais pu émerger pour finir par venir en Irak etc.
L'explication historique en forme de marabout de ficelle de cheval est parfaitement lamentable et Bajrafil a raison: Daech applique le fiqh du moyen-âge. Et alors, ça vous gêne ?

6.Posté par Pierre Lavoisy le 10/05/2021 14:55 | Alerter
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" Nous devons certes dédiviniser le fiqh et avec lui ses concepteurs.
...
Quant aux musulmans, il nous faut sortir impérativement de la sacralisation du fiqh et de nos savants et pouvoir poser un regard critique dessus, sous peine de voir nos enfants et certains parmi nous abandonner l’islam. Il n’est plus possible de dire qu’une femme peut rester enceinte quatre ans - et je l’ai entendu récemment dans une vidéo de l’ancien grand mufti d’Egypte
...
Nous n’avons pour cela pas besoin de la déclaration tardive d’un religieux qui a pourtant combattu il y a peu l’idée même qu’on puisse critiquer l’héritage, prétextant que la misère du monde musulman était du fait exclusif des non-musulmans. Encore moins d’un dignitaire politique dont le pays a activement participé à la salafo-frérisation des esprits des musulmans du monde. Seulement de nos neurones et de notre bon sens "
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Tout est dit dans cet excellent article et, son auteur, Mohamed Bajrafil est donc un combattant musulman pour l'avénement d'un islam des Lumières.
Il a évidemment comme ennemis tous les intégristes de sa religion et l'extrême droite fanatiquement hostile à la Révélation coranique, dont le noyau catholique romain voue une haine, non seulement envers tous les musulmans, mais aussi à tous les chrétiens qui sont pour une démarche historico-critique désacralisant ainsi la Bible, voire également aux juifs.

Une éventuelle guerre civile n'est pas un fantasme face à la politique du pire a...  

7.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 13/05/2021 08:26 | Alerter
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En parlant d'islam des lumières, la prestation de Mohamed Bajrafil devant le sénat français, lorsqu'il évoqua les avancées féministes osées par Youffef El Karadawi me parut en de ça de ce qu'on pouvait attendre d'un islam dit "des lumières"...

Nous avons déjà évoqué le sujet, et je ne vois pas l'intérêt de promouvoir un concept en forme d'oxymore en accolant le nom d'une religion et un mouvement civilisationnel qui avait précisément pour but d'obtenir l'autonomie par rapport au religieux.

Il n'y a pas d'islam "des lumières" à moins bien sur que par "lumières" vous vouliez évoquer soit les lumières divines en général, soit les cultes perses de la lumière ou que sais-je.

8.Posté par Pierre Lavoisy le 13/05/2021 10:30 | Alerter
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La notion d'Islam des Lumières fait référence au siècle des Lumières du XVIIIè siècle dit des philosophes.
N'oublions pas que la philosophie fut interdite, et la pensée du grand philosophe musulman Averroès, fut condamné par la réaction cléricale sunnite de ceux qui "savent", au XIIè siècle de notre ère, face aux croisades chrétiennes franques, puis, par la suite, après la destruction de Bagdad par les Mongols au XIIIè siècle de l'ère commune.

Cette réaction obscurantiste attribuant ces catastrophes à l'impiété des musulmans eut un un grand succès populaire et la philosophie fut une activité intellectuelle interdite par ceux qui "savent".

C'est ainsi que la pensée novatrice et lumineuse de l'islam fut annihilée, et l'on peut constater que la conséquence majeure fut, dans les siècles suivants, un retard croissant dans les domaines de l'innovation spirituelle et technique par rapport à la civilisation occidentale
Ce n'est pas un hasard que naquit en Occident, au XVIIè siècle de l'ère commune les sciences modernes, avec Galilée où la notion de Dieu était exclue de tout toute démarche scientifique.

Or la pensée d'Averroès distingue les vérités religieuses des vérités scientifiques de son époque, tout en ne les opposant pas, c'est à dire qu'elle fut précurseur de la LAÏCITÉ moderne, condition nécessaire pour le développement des sciences modernes.

Enfin, vous avez raison de signaler les limites de Mohammed Barjafil, car tout en étant un élément actif de l'avènement d'un islam des Lum...  

9.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 15/05/2021 08:29 | Alerter
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Si ce que vous appelez islam "des lumières" expression en soi dénuée de sens, voire absurde, une tentative de désacralisation du Coran, cela a au moins le mérite de désigner quelque chose de concret, à défaut d'être faisable, mais cela n'enlève rien au caractère anachronique et impropre de l'appellation.

Décrire Averroes comme "laïque" est par tout aussi impropre. La laïcité n'a rien à voir avec la distinction science/religion (Averroes affirmait de plus que la philosophie et les sciences étaient des voies d'accès vers le divin), car elle affirme la neutralité du pouvoir politique envers les religions, ce qui n'est bien sur ABSOLUMENT PAS la vision d'Averroes, cadi de Cordou à l'époque Almohade...

Bref, utiliser à titre de "fétiche" moderniste au sujet d'une version de l'islam ces deux concepts radicalement étrangers à l'islam que son "lumières" et "laïcité" n'amène rien au débat, que de la confusion qui irrite tous les camps...

10.Posté par Cacawet le 20/05/2021 19:22 | Alerter
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Encore une fois aucune réponse à la question posée , on dévie sur d’autres questions faute de pouvoir répondre à la seule vrai question : ´ comment peut-on créer au 21iem siècle un État dans une des régions du monde les plus surveillées sans complicité ?

Si vous avez la réponse , dites-le moi j’irai demain créer mon petit état . Car votre semblant de réponse (absence d’une aviation américaine ) est à prendre sur le ton de l’humour j’espère ‘

11.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 22/05/2021 07:37 | Alerter
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@cacawet "région du monde les plus surveillées": ben justement non, elle n'était plus surveillée, les américains étant partis, et les forces chiites présentes en zone tribales sunnites, à la fois spoliatrices, détestées et impuissantes militairement prirent la fuite immédiatement.
ISIS s'installa sans résistance figurez-vous, et avec le soutien( au moins initialement ) de la population...
Bonne chance pour vous installer à sa place maintenant, vous allez devoir trouver des moyens moins autoritaires: une autre religion ?

12.Posté par Cacawet le 30/05/2021 11:43 | Alerter
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Ah François , tu es tellement naïf ( pour être gentil ). Le moindre mètre carré de cette région est surveillé et bien avant l’avemenent de ce pseudo état islamique voulu , suscité et financé par les Usa ,Israël et l’Arabie saoudite.
On ne t’as pas appris cela chez tes amis zélus !


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