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Points de vue

L’immigration, un débat récurrent méritant un autre sort que celui qui lui est infligé dans la vie politique française

Rédigé par Asif Arif et Mehdi Thomas Allal | Lundi 23 Septembre 2019 à 11:00

           


L’immigration, un débat récurrent méritant un autre sort que celui qui lui est infligé dans la vie politique française
Désormais, concernant les politiques d’immigration, on ne sait plus à quel saint se vouer ! Alors que les théories libérales ont beau nous enseigner que les flux de main d’œuvre sont une chance pour l’économie, Emmanuel Macron a choisi de faire de l’immigration sa cible de la rentrée. Remontons un peu dans le temps avec ce courant de la vie publique française.

Les Trente glorieuses ont constitué un formidable appel d’air pour les travailleurs et les travailleuses immigré-e-s. Le manque d’ouvriers a permis à de nombreux ressortissants de nos anciennes colonies de bâtir un avenir durable pour leurs enfants en métropole. Mais l’échec des politiques d’intégration, à compter du début des années 1980, a plongé les jeunes issus de l’immigration dans un profond désarroi vis-à-vis de la classe politique et des institutions.

À la suite des émeutes dans les banlieues au début des années 2000, les milieux d’affaire s’étaient émus de constater que ces jeunes ne constituaient pas la force vive de nos entreprises. Le mot d’ordre est alors devenu le suivant : pourquoi faire appel à l’immigration si les Français-e-s issu-e-s des quartiers populaires peuvent remplir le job ? Le nouvel objectif assigné aux pouvoirs publics visait donc à lutter contre toute forme de discrimination et à introduire une dose de « diversité » - raisonnable – partout où cela fût désirable et possible.

Les crises migratoires ont remis en cause ce schéma harmonieux. Et la montée du Front national, désormais Rassemblement national, a poussé les gouvernements successifs à une surenchère électorale fort dommageable pour la cohésion sociale. Dorénavant, sous prétexte que les auteurs de discriminations raciales ne font pas de distinction, les immigrés et les enfants d’immigrés ont été mis dans le même « sac » plutôt que d’être placés sur un pied d’égalité.

Défendre une immigration de paix et de solidarité

De nombreux essayistes français tels que Renaud Camus, Eric Zemmour ou Laurent Bouvet ont préparé le terrain, y compris à gauche de l’échiquier, en se réjouissant, voire en tentant de raccrocher la montée des partis populistes européens aux atermoiements de nos dirigeants relatifs aux politiques migratoires.

Pour, enfin, rompre avec cette doxa, et rompre également avec les théories libérales, nous souhaitons pourfendre la vision, en réalité pessimiste, de ces auteurs et de nombreux responsables, pour défendre une immigration de paix et de solidarité avec les pays en proie à la guerre, aux dérèglements climatiques ou encore saignés par les conflits internes qui surgissent surtout et partout dans le tiers-monde.

Cette immigration de paix et de solidarité, inévitable et inéluctable dans un monde globalisé, peut nous amener à revoir et à moderniser nos politiques d’intégration sur le fondement du principe de fraternité. Prévoir des parcours d’intégration, inciter à l’entraide populaire, multiplier les espaces de discussion entre communautés, accompagner les migrants sur le plan psychologique, sont des pistes parmi tant d’autres. Redonnons une chance à l’humanité et à l’universel, là où les autres dogmes ont échoué.

*****
Asif Arif est avocat au Barreau de Paris et spécialisé sur les questions de laïcité et de libertés publiques. Il est l’auteur de « Être musulman en France » (Harmattan, 2019).

Mehdi Thomas Allal est maître de conférences à Sciences Po et responsable du pôle « Vivre ensemble » au sein du think tank le Jour d’après (JDA).

Lire aussi :
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16.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 28/09/2019 21:12 | Alerter
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Ben oui, les noirs américains vinrent en amérique comme prisonniers esclaves, et cela au tout début: non seulement ils sont américains autant que les blancs, mais en plus ils ont eu à subir l'esclavage plus toutes les injustices qui ont suivi.

Les noirs de France (je ne parle pas des antillais) vinrent en France de leur plein gré, il y a quelques années à peine, ne furent jamais ni esclaves ni traités injustement, et s'installent actuellement de manière importante.


Les emplois ne sont pas adaptés, non: c'est la raison du chômage, alors qu'il y a des postes non pourvus, par exemple dans l'informatique. Et bien les immigrés en provenance d'Afrique ne sont pas formés à l'informatique. C'est un exemple.

On n'est jamais chômeur volontaire, c'est déplaisant. Simplement je le redis, en général dans l'histoire, les immigrés arrivent attirés par du travail disponible. Et bien ce n'est pas le cas pour l'immigration africaine actuelle, à part bien sur les emplois non déclarés qu'ils peuvent ou doivent accepter ici ou là le temps d'avoir des papiers. Cette situation est anormale économiquement et constitue une raison de tenter d'arrêter le flux actuel, qui est, je le répète, très important.

17.Posté par Mythopasmytho le 29/09/2019 18:12 | Alerter
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On ne dit pas travail, on dit salariat.
A moins d'etre bien né une obligation de salariat.
La société est ainsi structurée, ça n'en fait pas un synonyme de progrès.
L'obligation de travail est un esclavagisme qui ne dit pas son nom.
Tant que ce modèle existera nous ne pourrons que nous considérer que comme étant des arriérés.

18.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 30/09/2019 20:00 | Alerter
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"L'obligation de travail est un esclavagisme".
Belle théorie, qui n'est résolue que par la charité sans limite: c'est donc la théorie dite de "l'appel d'air", très convaincante, au moins autant que sa pratique.

19.Posté par Mythopasmytho le 01/10/2019 16:57 | Alerter
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Appel d'air! Vous etes un vrai nombril. Je ne parlais pas de la France mais du salariat, modèle érigé partout dans le monde.

20.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/10/2019 07:55 | Alerter
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Ben justement, le salariat est le contraire de l'esclavage... Car celui ci a un nom: absence de salaire. Ainsi, d'une certaine manière, le chômage est une cause de l'esclavage. Serait ce que vous vouliez dire ? Assez habile.

21.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 02/10/2019 07:55 | Alerter
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Ben justement, le salariat est le contraire de l'esclavage... Car celui ci a un nom: absence de salaire. Ainsi, d'une certaine manière, le chômage est une cause de l'esclavage. Serait ce que vous vouliez dire ? Assez habile.

22.Posté par Mythopasmytho le 02/10/2019 20:52 | Alerter
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Non. L'esclavage est une affaire de dominance, de pouvoir, la force de travail en est la conséquence.

23.Posté par Mythopasmytho le 02/10/2019 20:55 | Alerter
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Le contraire de l'esclavage n'est pas le salariat mais la liberté. Les obligations n'ont jamais été une liberté.

24.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 03/10/2019 21:39 | Alerter
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On n'est pas "obligé" au salariat, mais pour vivre, il faut bien trouver de quoi.
Par exemple, on peut vendre son corps (c'est le consommer qui est illégal) ou vendre ses écrits, ou n'importe quoi qu'on a fabriqué ou acheté. Et puis, on peut être salarié, finalement. On est libre de ces différents possibles choix, donc libre en particulier de vendre sa force de travail.

L'esclavage est effectivement une contrainte qui ne se traduit forcément par du travail forcé, mais un esclavage qui n'aurait vraiment aucun inconvénient me parait difficile à trouver. L'absence de salaire lié à cette forme de salariat (selon vous), me parait ainsi difficile à compenser. Alors que la mise à disposition de sa force de travail, quand elle est justement compensée et que le travail n'est pas inintéressant, et bien ma foi c'est un mode de vie qui moi me va bien.

25.Posté par Hanane Alaoui le 24/10/2019 13:16 | Alerter
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Asif Arif, celui qui veut voiler les fillettes dès 7 ans pour leur ôter l'envie de se rebeller plus tard ???? Bravo Saphir News, excellent choix d'auteur !

https://www.ufal.org/laicite/selon-asif-arif-partisan-du-voilement-des-fillettes-des-7-ans-la-laicite-na-rien-a-voir-avec-les-droits-des-femmes/

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