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Sur le vif

L’extradition de l’activiste ouïghour Idris Hasan vers la Chine validée par le Maroc

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 17 Décembre 2021 à 08:00

           


L’extradition de l’activiste ouïghour Idris Hasan vers la Chine validée par le Maroc
La Cour de Cassation de Rabat a émis, mercredi 15 décembre, un avis favorable à la demande d'extradition de la Chine de Yidiresi Aishan, aussi connu sous le nom d’Idris Hasan, a-t-on appris par l’ONG MENA Rights. Ce militant ouïghour, qui a la citoyenneté chinoise, est installé depuis 2012 en Turquie avec son épouse et ses enfants afin de ne pas subir la politique discriminatoire menée au Xinjiang par le pouvoir central.

Considéré comme un « terroriste » par la Chine en raison de ses activités militantes en faveur d’organisations ouïghoures, le développeur informatique, âgé de 34 ans, avait obtenu d’Ankara un titre de séjour à caractère humanitaire au cours de l’année 2020.

Estimant qu’il n’était plus en sécurité en Turquie, il a décidé de déposer une demande d’asile dans un pays membre de l’Union européenne. « N’ayant pas été en mesure de réserver un vol direct vers l’un de ces pays, il n’a pas eu d’autre choix que de prendre un vol vers le Maroc avec l’intention de rejoindre dans un second temps un pays européen », indique MENA Rights.

Mais à son arrivée à l’aéroport de Casablanca le 19 juillet 2021, il a été arrêté par les autorités sur la base d’une notice rouge diffusée depuis 2017 par Interpol à la demande de la Chine « en raison du soupçon d’appartenance à une organisation classée comme terroriste ». Elle a été suspendue le 2 août 2021 mais Pékin continuait depuis à réclamer son extradition. Cinq mois après son arrestation, la justice marocaine a donc décidé d'accéder à la demande pressante de la Chine.

MENA Rights et Safeguard Defenders ont indiqué avoir soumis une demande de mesures provisoires au Comité des Nations unies contre la torture, invoquant une possible violation du principe de non-refoulement par le Maroc. Une course contre la montre est plus que jamais engagée pour empêcher l'extradition de l'activiste.

« Le renvoi d’Idris Hasan en Chine, où les Ouïghours et d’autres minorités ethniques sont victimes d’une épouvantable campagne d’internement forcé, de persécutions et de torture, constituerait une violation du droit international », faisait part dès juillet Amnesty International. « Selon le principe de non-refoulement, nul ne doit être renvoyé vers un pays où il courrait un risque réel d’être torturé ou soumis à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou à d’autres graves atteintes aux droits humains. »

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