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Sur le vif

L'école mal adaptée aux enfants d'immigrés

| Mardi 16 Mai 2006 à 09:39

           


Les systèmes éducatifs dans de nombreux pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) servent mal les enfants issus de l'immigration, selon un rapport rendu public lundi par l'OCDE. De nombreux pays développés ne parviennent pas à aider les enfants issus de l'immigration à s'intégrer dans la société par l'instruction, ce qui amène les enfants dans certains de ces pays à accuser "un retard scolaire de plus de deux ans par rapport à leurs camarades autochtones, même si l'on tient compte des facteurs socio-économiques".

"Dans la mesure où les flux migratoires vont probablement demeurer élevés, voire s'accroître", souligne l'OCDE, "les pays européens, en particulier, doivent mieux s'adapter à la diversité socio-économique et culturelle de leurs populations". Pour que les enfants immigrés puissent accéder dans de bonnes conditions au marché du travail, "ils doivent être dotés de solides compétences de base et avoir la capacité et la motivation à continuer d'apprendre tout au long de leur vie". "Ne rien faire n'est pas une option: vu les taux de chômage qui dans de nombreux pays sont deux à trois fois supérieurs parmi les populations immigrées que parmi les nationaux, il peut être infiniment plus coûteux de ne rien faire que d'agir", prévient l'organisation.

Elle note qu'en Allemagne, Autriche, Belgique, au Danemark, aux Etats-Unis et en Norvège, parmi les enfants immigrés de la deuxième génération ayant effectué toute leur scolarité dans le pays d'accueil, plus d'un tiers affiche des performances inférieures au niveau d'aptitude de base auquel les élèves commencent à être en mesure d'utiliser sérieusement les mathématiques. Et dans tous les autres pays de l'OCDE, sauf en Australie et au Canada, au moins 20% des élèves issus de la deuxième génération d'immigration obtiennent des scores inférieurs à ce niveau.

Pourtant, "les enfants immigrés font preuve d'une motivation à apprendre les mathématiques égale, voire même supérieure, à celle de leurs camarades autochtones et d'une attitude généralement très positive à l'égard de l'école". Dans des pays comme le Canada et l'Australie, les performances de ces enfants sont aussi bonnes que celles de leurs camarades autochtones; mais dans d'autres, notamment ceux où les élèves sont répartis par niveaux, les résultats des enfants immigrés sont sensiblement inférieurs.

Dans certains pays où les niveaux d'immigration sont élevés, les performances des enfants immigrés de la deuxième génération sont beaucoup plus proches de ceux des enfants autochtones et de la moyenne nationale, "ce qui tend à montrer que la politique des pouvoirs publics peut faire une différence". Parmi les pays en bonne position au regard de ce critère, beaucoup ont en commun de s'être dotés de solides programmes d'aide à l'apprentissage de la langue dans le pré-scolaire et dans le primaire et d'avoir clairement défini leurs objectifs, leurs normes et leurs systèmes d'évaluation, d'après l'OCDE.

Les données ont été recueillies dans le cadre du Programme international de l'OCDE sur le suivi des acquis des élèves (PISA), au cours duquel des élèves de 15 ans dans 41 pays ont passé des épreuves en mathématiques, en compréhension de l'écrit, en sciences et en résolution de problèmes.

Ce rapport examine la situation de 17 pays ou territoires comptant une large population d'immigrants: l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la France, le Luxembourg, la Norvège, la Nouvelle­Zélande, les Pays­Bas, la Suède et la Suisse parmi les pays de l'OCDE et trois participants au PISA non membres de l'OCDE, la Russie, Hong Kong (Chine) et Macao (Chine).




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