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Sur le vif

Des tags haineux retrouvés sur les murs de deux mosquées à Bordeaux

Rédigé par Lionel Lemonier | Lundi 6 Mars 2023 à 12:00

           


© Mosquée Al-Houda
© Mosquée Al-Houda
Deux mosquées ont été taguées à Bordeaux, dans la nuit du 27 au 28 février. Située dans le quartier Saint-Michel, la mosquée Nur-El Muhamadi a vu son mur extérieur couvert d'inscriptions peintes en rouge : « - de SDF, + d’OQTF. » OQTF, pour « obligation de quitter le territoire français », du nom de la procédure signifiée par une préfecture aux étrangers sans titre de séjour.

La façade de la mosquée Al-Houda a subi le même sort. Un message tout aussi hostile a été peint en rouge : « Vivre ensemble tue. » A chaque fois, les dégradations étaient signées « AD » pour « Action directe identitaire », un groupuscule d’extrême droite bordelais. La même nuit, les locaux du Planning familial ont été vandalisés pour la troisième fois en moins de trois semaines. Tout porte à croire que ce sont les mêmes individus qui ont exécuté ces agressions et signé AD.

Interrogé par Sud Ouest, Azzeddine Laïd, l’un des responsables de la mosquée Nur-El Muhamadi, précise que c’est la sixième fois depuis 2018 que son lieu de prière est tagué. En octobre 2020, des tags haineux avaient été peints et des vitres avaient été brisées. Des incidents dument signalés à la police à l’époque.

De son côté, le recteur de la mosquée Al-Houda, Tareq Oubrou, a dénoncé des tags inadmissibles et s'inquiète de l'avenir : « Nous sommes dans une civilisation où il y a la culture de l'accueil, de l'altérité, de l'ouverture et on le sent de plus en plus : la société se crispe. »

Alors que les inscriptions signées d'Action directe identitaire se multiplient à Bordeaux, un autre groupe d'extrême droite, Bordeaux nationaliste, a été dissout par décret ministériel début février. Face à la multiplication de ces attaques dans la capitale de l'Aquitaine, Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, a saisi la préfecture de la Gironde, la procureur de la République de Bordeaux et le Défenseur des droits « pour tenter d'endiguer ce phénomène au plus vite », rapporte France 3. « La République est outillée pour faire en sorte de mettre un terme à ces agissements qui ne doivent pas avoir leur place à Bordeaux », a-t-il assuré.

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