Connectez-vous S'inscrire

Sur le vif

« Ce qui distingue la civilisation de la barbarie, c'est l'Etat de droit » : Éric Dupond-Moretti réagit après l'attentat de Conflans

Rédigé par | Mardi 20 Octobre 2020 à 17:55

           


« Ce qui distingue la civilisation de la barbarie, c'est l'Etat de droit » : Éric Dupond-Moretti réagit après l'attentat de Conflans
La lutte contre le terrorisme ne peut se départir du respect de l’Etat de droit en démocratie. Face aux réactions épidermiques générées par l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, a rappelé, mardi 19 octobre, l’importance d’agir contre le terrorisme tout en respectant un cadre législatif précis.

Alors que la mort par décapitation de l’enseignant a déclenché une vague d’émotion à travers tout le pays, le ministre a tenu à souligner l’importance de l’Etat de droit comme garant d’une justice équilibrée. « Mon rôle est de dire qu'au-delà de l'émotion, on ne pourra régler la question qui se pose que dans le respect de l'Etat de droit. Je suis le garde des Sceaux de la Constitution. Or, ce qui nous distingue des terroristes, c'est qu'ils n'ont, eux, aucune règle. Ce qui distingue la civilisation de la barbarie, c'est l'Etat de droit. Toutes les réponses que nous pourrons apporter à cet acte odieux se feront dans ce cadre impérieux. S'en affranchir, sous le coup de l'émotion, signifierait que les terroristes ont gagné », a signifié le ministre dans une interview accordée au Parisien.,

A l'heure où le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, fait feu de tout bois, au nom de la lutte contre l'islamisme radical, le ministre de la Justice se démarque en rappelant la nécessité de maîtriser les termes du débat pour agir avec efficacité. Les principaux freins à cette action effective ? La surenchère et la récupération politique. « Depuis vendredi, une partie de la classe politique semble avoir perdu son sang-froid. A peine la tragédie était-elle publique que des politiciens s'en servaient déjà avec cynisme à des fins électoralistes. Cela me dégoûte. C'est d'une grande indécence », a-t-il asséné sans ciller, en faisant référence aux déclarations publiques de plusieurs personnalités politiques sans les nommer. Des déclarations qui ont alimenté une « surenchère » synonyme de « populisme » et de « démagogie » selon le ministre.

« Le chemin de crête à trouver avec la garantie de la liberté d'expression est ténu »

Pour contrer l’action des terroristes, Éric Dupont-Moretti a indiqué vouloir instaurer une législation dissuasive mais jamais liberticide. Il a ainsi évoqué le besoin impératif de renforcer la régulation des réseaux sociaux, décrits « à la fois l'instrument magnifique d'une démocratie participative, permettant le débat, mais aussi une poubelle à ciel ouvert », sans mettre à mal la liberté d’expression.

« Nous renforcerons la répression. Des modalités sont à l'étude. La diffusion de vidéos illicites est actuellement punie de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Le ministère de l'Intérieur veut renforcer la plateforme de signalement en ligne Pharos et je partage leur ambition », annonce-il, avant de poursuivre en abordant une éventuelle levée d’anonymat sur Internet.

« Le chemin de crête à trouver avec la garantie de la liberté d'expression est ténu. Donc, tout cela est infiniment complexe. Il ne s'agit pas d'aller vers quelque chose qui ressemblerait à une censure, alors même que les terroristes cherchent précisément à attaquer notre liberté d'expression », a-t-il fait savoir.

Cet équilibre entre libertés individuelles et impératifs sécuritaires que le gouvernement ne prend pas à la légère, assure Éric Dupont-Moretti, alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé vouloir restreindre les conditions d’accès au statut de réfugié et a lancé des opérations policières et des enquêtes « pas en lien forcément avec (l'attentat de Conflans) mais avec l’envie de faire passer un message ».

« Que l'on travaille et que l'on évoque un certain nombre de propositions, oui. Mais elles doivent se faire avec comme ligne directrice le droit et la protection qu'il apporte », a-t-il affirmé.

Lire aussi :
Attentat de Conflans : Non, l’Education nationale ne s'apprêtait pas à sanctionner Samuel Paty
Attentat de Conflans : la fermeture de la mosquée de Pantin ordonnée par Gérald Darmanin
Après l'attentat de Conflans, Gérald Darmanin veut la dissolution du CCIF
Un professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine, l’effroi unanime des musulmans de France exprimé




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 20/10/2020 19:52 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Barbare à l'origine signifie étranger je crois.
Mais les barbares ont eux aussi leurs lois.
Le mot important dans la phrase est donc Etat. Et par extension ses lois.
L'homme est contraint de vivre en société.
Il n'est pas bon en tout et c'est ce qui l'y contraint.
S'il pas lui même maçon, il a besoin d'un maçon. D'un docteur etc...
Si le mot civilisation est mis pour dire la société (les autres) tous les hommes en ont besoin.
Le maçon pour pouvoir vivre à besoin d'un non maçon.
C'est ce dernier qui fait le fait vivre.
L'un donne son savoir, son apprentissage, l'autre le rémunère afin qu'il puisse construire ou acheter son propre logement.
On est pas bon en tout. On dépend donc les uns des autres.
Le droit lui ne fait que faire respecter notre condition.
Celle de dépendre des autres.
Ce qui distingue les hommes de la barbarie ne sont pas les lois.
Plutôt le fait d'accepter d'avoir besoin des autres. D'accepter sa condition.

Dans la phrase " ce qui distingue .... c'est l'Etat de droit" l'individu est absolument englobé dans le discours.
Mais il ne peut l'être que si absolument tous les individus s'y conforment.
L'impasse est faite sur les individus que l'on a fait devenir un (la société).
Dans un même temps elle dit (la phrase) qu'il existe une barbarie. Un étranger à la civilisation, à la société.
Soit la société ne trie pas et tous les hommes sont un produit de la société.
Soit ce sont les hommes qui eux mêmes se marginalisent et ne sont donc pas un produit de la société....  

2.Posté par Premier Janvier le 20/10/2020 20:41 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Je vais écrire deux contraires.
-Sans les autres pas de musées, pas de littérature, pas de cinéma...
Les autres créent ou transmettent. Sans les autres nous ne sommes rien.
-Tout est illusion. Il n'y a que dans la très grande solitude que l'on sait ce qu'est la vraie vie.
Ce qui les distingue n'est pas la loi. Ce qui est pensé au mieux pour que chacun d'entre nous vive bien.
Ce qui les distingue est ce que l'on pense soi même de ce dont on sait que ça existe. De tout ce qui peut être pensé donc.
Pour pouvoir dire les autres ou son contraire, personne, il faut nécessairement avoir connu les hommes.
Ce qui distingue les hommes d'autres hommes ne peuvent être que des hommes.
Il y a l'Homme puis il y a les hommes.
L'Homme que l'on fait devenir Etat de droit et civilisation parce que l'on aspire au meilleur, au beau. En faisant l'impasse sur l'homme, l'individu et ses déviances. Dont on a dit qu'il a pourtant besoin de codes, de lois. Des hommes qu'ils sont des hommes.

3.Posté par Premier Janvier le 21/10/2020 00:16 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Il n'y a que trois possibilités au choses. Leurs extrêmes et leur juste milieu.
Les contraires ne sont pas des opposés mais des synonymes.
C'est le mal qui fait exister le bien.
Mal et bien ne peuvent être séparés. Ils sont nécessaires l'un à l'autre sans cela on ne pourrait pas les nommer.
On peut les estimer mais on ne peut pas les désunir.
Le mal fait partie intégrante du bien. Ils sont indissociables.

4.Posté par Premier Janvier le 23/10/2020 13:18 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
En la relisant je me dis que la phrase est très bien dites et que l'on ne pouvait pas mieux le dire. C'est le mot distinguer qui m'a troublé. Séparer.
Mais distinguer est forcément reconnaître.


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !