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Economie

Après la guerre la reprise ?

Rédigé par Bouchene Salem | Mardi 1 Avril 2003 à 00:00

           

« Après la guerre ce sera la reprise », c’est l’optimisme affiché par J.CHIRAC et son ministre des finances F.MER sur l’évolution de l’économie française. En effet, ceux-ci maintiennent leur prévision de croissance pour l’année 2003 autour de 1.5% alors qu’elle est pour ce premier trimestre quasi nulle. Notre président, gonflé par le succès qu’il connaît au niveau diplomatique grâce à son opposition contre la guerre en Irak, semble vouloir diffuser son optimisme à l’ensemble de l’économie.



« Après la guerre ce sera la reprise », c’est l’optimisme affiché par J.CHIRAC et son ministre des finances F.MER sur l’évolution de l’économie française. En effet, ceux-ci maintiennent leur prévision de croissance pour l’année 2003 autour de 1.5% alors qu’elle est pour ce premier trimestre quasi nulle. Notre président, gonflé par le succès qu’il connaît au niveau diplomatique grâce à son opposition à la guerre en Irak, semble vouloir diffuser son optimisme à l’ensemble de l’économie.   

En effet, F.MER estime que le plus dur est passé et que l’activité repartira quand la guerre sera finie. Il est difficile pourtant d’afficher un tel optimisme étant donné l’état actuel de l’économie française et même internationale.
Alors qu’on nous promettait une « guerre éclair », il semble que le conflit va durer plus longtemps que prévu, plongeant ainsi l’économie dans un avenir encore plus flou.


Les patrons français inquiets
La reprise qu’on nous annonce est difficile à imaginer quand on voit la dégradation de l’état des entreprises françaises. Celles-ci ont vu leur chiffre d’affaires s’effriter au cours des 6 derniers mois, leur situation financière se tendre de plus en plus, notamment pour les plus grandes.
L’absence d’information, ou plutôt le manque d’informations crédibles, met les investisseurs financiers dans une position craintive qui entraîne les marchés boursiers dans des fluctuations incessantes au gré des informations reçues du front.  Ajoutée aux conséquences de l’éclatement de la bulle financière des années 99-2000 qui n’ont pas fini de faire ressentir leurs effets, une prise de position très pessimiste des opérateurs financiers n’exclue pas l’éventualité  d’un nouveau crack boursier.
Ainsi, la 25e enquête d’opinion sur la conjoncture, réalisée par la chambre de commerce et de l’industrie de Paris, montre clairement que les patrons français sont encore plus inquiets qu’après le 11 septembre 2001. Ce ne sont pas les licenciements massifs et autres plans sociaux de ce début d’année qui démentiront cet état de fait, d’autant plus que le flou dans lequel sont plongées les entreprises laisse en prévoir d’autres.
En effet, l’incertitude quant à la fin de la guerre plonge les entreprises dans un attentisme généralisé qui gèle les investissements et, devant s’ajuster à une production moins importante, entraînera une baisse des effectifs.
Pour le moment, l’économie n’est pas rentrée en récession grâce  notamment à une consommation des ménages qui se maintient. La baisse des achats de voitures montre pourtant une prudence des français dans l’achat de biens durables.
Le moral des ménages risque donc à tout moment de s’effriter entraînant du coup l’économie tout entière.

Perte de compétitivité
Jusqu’ici les fabriquants de biens d’équipement, c’est à dire de produits à forte valeur ajoutée, étaient sauvés par les exportations. Cependant leur compétitivité semble bientôt être remise en cause par la hausse de l’euro. En effet, cette hausse rend plus cher les produits français qui deviennent alors moins compétitifs par rapport aux produits américains confortés par une meilleure position du dollar.
La persistance du dollar bouleverse à tel point la donne que même le marché asiatique tourne le dos aux produits français alors que jusqu’ici il consommait assez bien l’attentisme.
Le cours du pétrole, qui avec surprise avait baissé au début du conflit, devient plus volatile au fur et à mesure que le conflit s’enlise. Ceci peut notamment s’expliquer par la baisse de 2,2 millions de barils irakiens habituellement exportés chaque jour, à cause de la guerre, mais aussi par les conflits ethniques au Nigeria qui entraînent une réduction de la production de plus de 800 000 barils par jour. Même si l’OPEP assure pouvoir compenser ce manque, la rarification de l’offre laisse craindre une envolée des cours, une  augmentation du prix des produits finis et du coup une dégradation appuyée de la compétitivité..
Que dire alors si « nos amis les américains » (plus grands consommateurs de produits français) se mettent à boycotter nos produits !

Selon les estimations il y a 10 % de chances que la zone du Moyen Orient s’embrase en conséquence de la guerre. Ceci aurait des conséquences incalculables sur l’économie américaine et donc sur l’économie mondiale.
Au total, il n’est pas invraissemblable de dire que nous flirtons avec la récession.





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