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Sur le vif

Afghanistan : l'interdiction des femmes à l'université, une décision « non musulmane »

Rédigé par Lionel Lemonier | Samedi 24 Décembre 2022 à 11:30

           


Afghanistan : l'interdiction des femmes à l'université, une décision « non musulmane »
En Afghanistan, le régime des talibans multiplie les mesures liberticides et foule aux pieds chaque jour un peu plus les droits humains. Bannies de la plupart des emplois publics et ne pouvant voyager sans être accompagnées d’un parent masculin, les femmes viennent de se voir interdire l’accès à l’université. Mardi 20 décembre, le ministre afghan de l’Enseignement supérieur, Neda Mohammad a décrété que l’éducation des femmes est suspendue « jusqu’à nouvel ordre », accusant la genre féminine de ne pas respecter le code vestimentaire.

Une décision vivement critiqué par Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères qui a estimé qu’elle n’était « ni musulmane, ni humaine ». « En quoi l’éducation des femmes blesse-t-elle l’humanité ? », s’est-t-il interrogé, en précisant : « Nous rejetons ce bannissement, nous ne le croyons pas juste. Espérons, si Dieu veut, qu’ils renoncent à cette décision. » La Turquie reste le seul pays membre de l’OTAN à avoir conservé une ambassade ouverte à Kaboul depuis le retour des Talibans en août 2021.

En France, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une décision « profondément choquante » qui « vient s’ajouter à la liste des innombrables violations et restrictions aux droits et libertés fondamentales des Afghanes prononcées par les Talibans ».

De son côté, le gouvernement du Pakistan, pourtant proche des Talibans, s’est dit « déçu d’apprendre la suspension de l’accès à l’enseignement supérieur pour les femmes » et a appelé « les autorités afghanes à revoir leur décision. »

Les femmes afghanes n’ont plus accès non plus à l’éducation secondaire depuis mars. Elles sont également exclues des jardins publics, salles de sport, hammams et parcs d’amusement depuis novembre. Toutes ces mesures les enferment dans leur espace privé et familiale, comme une sorte de confinement synonyme de mort sociale.

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