Ma Famille afghane © Sacrebleu Productions
Ma famille afghane raconte l’histoire d’Herra, une jeune étudiante tchèque qui tombe amoureuse de Nazir, un Afghan venu faire ses études en République tchèque. Peu importe les mises en garde de ses proches, elle décide de le suivre en Afghanistan. Dès son arrivée au pays des Talibans, alors sous contrôle américain après les attentats du 11-Septembre, Herra se rend compte que la vie à Kaboul ne correspond pas à la vie dont elle rêvait.
La condition des femmes au cœur du film
Ce film est l’œuvre de Michaela Pavlatova, nominée aux Oscars pour Reci, Reci, Reci (1991) et récompensée du Grand Prix du festival d’animation d’Hiroshima avec Repete (1995). Avec cette nouvelle réalisation adaptée de Freshta, le roman de Petra Prochazkova, journaliste et correspondante de guerre dans les conflits de l’ex-Union soviétique, la réalisatrice de 61 ans entend « condamner toutes les violences des femmes derrière les murs de leurs foyers et toute violation de leurs droits ». Dans le même temps, « on peut condamner une société, dont la religion et la politique diffèrent des nôtres, et dont le comportement des individus et des groupes s’éloigne de notre modèle, mais dès lors qu’on s’intéresse à l’âme des êtres humains, à leurs relations familiales et à leur quotidien, on comprend mieux leurs différences ».
En Afghanistan, une dure réalité s’impose à la gente féminine à laquelle l’œuvre s’attache à montrer. On y voit des femmes enfermées dans leurs maisons, cantonnées aux tâches ménagères et contraintes d’obéir à leurs maris. Des jeunes filles qui, une fois promises au mariage, se voient empêchées de faire des études et de s’émanciper par la même occasion. Les sorties à l’extérieur sont autorisées mais uniquement avec la burqa qui recouvre le visage et efface du même coup les femmes de l'espace public. L’irruption d’un couple américain dans la vie de l'héroïne va redonner un sentiment de liberté à la jeune femme, qui aura quand même du mal à s’y retrouver entre volonté de s’émanciper et peur de se rebeller.
Ma famille afghane est un film d’animation qui, à travers le regard d’Herra, femme au regard doux et sensible, peint des hommes hypocrites vis-à-vis des femmes, frustrés par le désir que leur procurent les femmes occidentales qu’ils regardent à la télévision tout en demandant à leurs épouses de ne pas en adopter les us et les coutumes. Le film permet d’avoir un regard humain d’une Européenne sur une société afghane renfermée sur elle-même, ce qui rend « l’histoire plus accessible et plus limpide », dit la réalisatrice. L’humour souvent cru des scènes permet de rire, de manière assez étriquée, d’une réalité souvent dure à accepter.
En Afghanistan, une dure réalité s’impose à la gente féminine à laquelle l’œuvre s’attache à montrer. On y voit des femmes enfermées dans leurs maisons, cantonnées aux tâches ménagères et contraintes d’obéir à leurs maris. Des jeunes filles qui, une fois promises au mariage, se voient empêchées de faire des études et de s’émanciper par la même occasion. Les sorties à l’extérieur sont autorisées mais uniquement avec la burqa qui recouvre le visage et efface du même coup les femmes de l'espace public. L’irruption d’un couple américain dans la vie de l'héroïne va redonner un sentiment de liberté à la jeune femme, qui aura quand même du mal à s’y retrouver entre volonté de s’émanciper et peur de se rebeller.
Ma famille afghane est un film d’animation qui, à travers le regard d’Herra, femme au regard doux et sensible, peint des hommes hypocrites vis-à-vis des femmes, frustrés par le désir que leur procurent les femmes occidentales qu’ils regardent à la télévision tout en demandant à leurs épouses de ne pas en adopter les us et les coutumes. Le film permet d’avoir un regard humain d’une Européenne sur une société afghane renfermée sur elle-même, ce qui rend « l’histoire plus accessible et plus limpide », dit la réalisatrice. L’humour souvent cru des scènes permet de rire, de manière assez étriquée, d’une réalité souvent dure à accepter.
Dans le cocon d’une famille afghane
Ma Famille afghane © Sacrebleu Productions
Herra va apprendre à vivre avec la famille de son mari Nazir, sa sœur, son beau-frère et leurs trois enfants ainsi que ses beaux-parents. A la tête du foyer, elle peut compter sur la bienveillance de son beau-père, le « patriarche » de la maison qui, à contre-courant des stéréotypes de l’homme afghan conservateur incarné par son beau-fils, désapprouve les mauvais traitements infligés aux femmes et nourrit le rêve de se rendre à La Mecque pour accomplir le hajj. La jeune occidentale va alors devoir faire ses preuves et se comporter comme une femme afghane, constamment séparée des autres hommes, avec une vie sociale pauvre. Elle pourra compter tout de même sur l’amour de son mari, un homme tendre mais souvent rattrapé par les mœurs de son pays, pour l’aider à faire face à des épreuves.
En partant en Afghanistan, Herra nouait le rêve de fonder une grande famille avec Nazir. Son projet se périclite devant l’incapacité du couple à avoir des enfants. Or, une femme afghane doit pouvoir donner des enfants, au risque de passer pour une mauvaise épouse auprès des autres, et être cantonnée à la cuisine et aux tâches ménagères.
Plus problématique encore est la tradition qui veut que, dans ces cas-là, s’offre la possibilité pour les hommes, Nazir en l’occurrence, de prendre une deuxième épouse. Difficilement concevable pour Herra... Le temps passe, les premiers doutes s’installent mais elle trouve toujours la force d’aller de l’avant grâce à son amour pour son mari. L’arrivée inattendue du petit Maad dans sa vie parviendra-t-elle à changer les choses ?
Le film, par son regard poétique et nuancé sur l’Afghanistan, rend hommage à la pugnacité des femmes dont les droits sont plus que jamais menacés aujourd’hui sous l’ère talibane.
En partant en Afghanistan, Herra nouait le rêve de fonder une grande famille avec Nazir. Son projet se périclite devant l’incapacité du couple à avoir des enfants. Or, une femme afghane doit pouvoir donner des enfants, au risque de passer pour une mauvaise épouse auprès des autres, et être cantonnée à la cuisine et aux tâches ménagères.
Plus problématique encore est la tradition qui veut que, dans ces cas-là, s’offre la possibilité pour les hommes, Nazir en l’occurrence, de prendre une deuxième épouse. Difficilement concevable pour Herra... Le temps passe, les premiers doutes s’installent mais elle trouve toujours la force d’aller de l’avant grâce à son amour pour son mari. L’arrivée inattendue du petit Maad dans sa vie parviendra-t-elle à changer les choses ?
Le film, par son regard poétique et nuancé sur l’Afghanistan, rend hommage à la pugnacité des femmes dont les droits sont plus que jamais menacés aujourd’hui sous l’ère talibane.
Ma famille afghane, de Michaela Pavlatova
France, République Tchèque, Slovaquie
En salles le 27 avril 2022
Lire aussi :
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Oray, le portrait complexe d’un homme musulman pratiquant porté sur grand écran
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