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Sur le vif

Affrontements meurtriers à Gaza

| Lundi 2 Octobre 2006 à 09:42

           


Dimanche, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a lancé un appel au calme et a ordonné l'ouverture d'une enquête après les très violents affrontements qui ont opposé dans la journée partisans du Fatah et sympathisants du Hamas.

A Gaza, une manifestation de fonctionnaires et policiers fidèles à Mahmoud Abbas a dégénéré. Les échanges de tirs entre membres du Hamas et manifestants et d'autres violences ont fait huit morts et au moins 100 blessés, selon un nouveau bilan fourni par des responsables hospitaliers.

Peu après l'annonce de ces affrontements dans la Bande de Gaza, des dizaines de partisans du Fatah ont mené une action de représailles à Ramallah, en Cisjordanie, en allant saccager et incendier le siège du gouvernement, vide au moment des faits, en attaquant des bureaux du Hamas et en brandissant la menace d'une grève massive lundi. Plus tard, ils ont également enlevé le ministre palestinien des Prisonniers, Wasfi Kibha, issu du Hamas.

A Hébron, des militants liés au Fatah ont bloqué des routes au moyen des pneus enflammés et pillé les bureaux de parlementaires du Hamas, mettant le feu au mobilier dans la rue. Et à Naplouse, des membres armés du Fatah ont attaqué un centre pour femmes du Hamas et échangé des tirs avec des militants du Mouvement de la Résistance.

A Gaza, fonctionnaires et policiers manifestaient pour protester contre les retards et les complications dans le versement de leurs salaires, impayés depuis des mois.

Après ces violences, les plus graves depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a lancé un appel au calme. Il a condamné les affrontements "dans les termes les plus forts" et a ordonné l'ouverture d'une enquête officielle.

"Ces confrontations ont franchi la ligne rouge, que nous avons évité de franchir pendant quatre décennies", a-t-il dit dans un discours diffusé par la télévision palestinienne.

Mahmoud Abbas, qui se trouvait en Jordanie, a ordonné aux agents des services de sécurité de mettre fin à leurs actions de protestation et de retourner à leur poste et a appelé les miliciens du Hamas à déserter la voie publique. Il a aussi exhorté le Premier ministre et son cabinet à "prendre leur responsabilité en préservant la loi".

Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur Saïd Siyam a ordonné aux miliciens du Hamas de quitter la voie publique, selon le porte-parole du ministère Khaled Abou Hilal.

Un peu plus tôt, le Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh avait également appelé à la fin des violences. "En tant que Premier ministre, j'appelle tous les citoyens à faire preuve de responsabilité" et à dépasser "les désaccords, particulièrement face à une sérieuse escalade des forces d'occupation", avait-il dit en référence à Israël.

Il avait pris la défense des miliciens du Hamas, et critiqué les membres des forces de sécurité ayant pris part aux troubles, déclarant que leur mission était de faire cesser les violences, pas d'y participer.




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