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Points de vue

A l'heure des populismes politique et religieux, développons un esprit qui soit à la fois sain et critique

Rédigé par Abderrahim Bouzelmate | Vendredi 18 Octobre 2019 à 11:56

           


A l'heure des populismes politique et religieux, développons un esprit qui soit à la fois sain et critique
Nous vivons dans une société et un siècle où les populismes pullulent. Populisme religieux, populisme politique et même populisme philosophique sont désormais au goût du jour. C’est désormais idéologie contre idéologie et au milieu, le peuple observe, ébahi, ne sachant qui croire, ou plutôt qui ne pas croire.

Il faut encore le rappeler : la France fait partie de l’une de ces rares nations qui sont traversées de manière permanente par des tensions intellectuelles, philosophiques et politiques. Si, depuis 1789, cela n’a plus jamais cessé, il suffit de jeter un rapide coup d’œil sur l’histoire de France pour s’apercevoir que, même sous l’Ancien Régime, la tension était vive en permanence. Au siècle de l’Humanisme et de Montaigne, comme à celui de Molière ou encore au Siècle des Lumières.

Tocqueville le rappelle très bien : ce sont les philosophes des Lumières qui ont véritablement jeté à terre l’Ancien régime et, de même que Voltaire, Rousseau et Diderot préparèrent l’avènement de la démocratie, ce sont les écrivains et les philosophes tels que Pierre Leroux, Alphonse de Lamartine, George Sand, Edgar Quinet, Louis Blanc, Jules Michelet ou encore Proudhon, pour ne citer que les plus connus, qui ont amené la révolution de février 1848, d’où sortira en grande partie la société dans laquelle nous vivons encore.

Enfin, s’il a fallu quelques années pour en finir avec le pouvoir monarchique et l’aristocratie, le débat à propos de la religion a duré tout le XIXe siècle pour déboucher finalement sur le principe de la laïcité.

La protection des minorités contre les idéologies funestes doit demeurer une priorité absolue

Qu’il y ait donc des débats âpres et des oppositions d’idées passionnées est quelque chose de tout à fait normal dans un pays lequel a prononcé le premier « la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », et a élevé, au rang de dogme, les principes de liberté, d’égalité et de fraternité. Cependant, et là est notre crainte, l’emploi qui est fait de certaines idéologies aujourd’hui visent ouvertement parfois des minorités à l’heure où le spectre des procès en sorcellerie et des guerres de religion revient dans toutes les têtes.

Rappelons aussi cette vérité historique : à chaque fois que la France a mené un combat au profit des minorités, elle en est sortie grandie, et à chaque fois que cela a été fait contre les minorités, le pays de Montesquieu en est sorti amoindri. Le combat pour la protection des minorités contre les idéologies funestes doit demeurer une priorité absolue chez toutes celles et ceux qui ont encore à cœur le vieux rêve de la France : parvenir à instaurer une société fraternelle et solidaire.

Lire aussi : Droits humains : la protection des minorités en faillite

Il est donc temps de l’affirmer, la tentation des amalgames entre une religion et l’acte immonde de certains esprits déséquilibrés est ce qu’il y a de plus dangereux à l’heure actuelle. Celles et ceux qui établissent ces raccourcis dangereux sont eux-mêmes en manque d’équilibre intellectuelle, voire psychologique. Ils doivent être combattus au même titre que tous les autres terrorismes de l’esprit. Toute intelligence saine sait aujourd’hui qu’il n’y a aucun lien entre l’islam qui a offert au monde, durant des siècles, de Cordoue à Bagdad, d’extraordinaires leçons sur la vie, le vivre ensemble, l’art et la tolérance, et ces esprits étroits épris de sang, de rejet et de haine.

La laïcité, un bien précieux que chacun doit faire sien

À propos de la laïcité à présent, disons que celles et ceux qui connaissent un tant soit peu l’histoire de la religion en France savent que la laïcité est notre unique chance de vivre ensemble, et chacun selon ses propres croyances. Vouloir porter atteinte à la laïcité, c’est absolument vouloir porter atteinte à toute la cohésion de notre société et jeter à terre le fragile équilibre auquel est parvenue la France après des siècles de luttes infernales ; la fin de la laïcité signerait l’effondrement de notre société et le retour à l’état de chaos. Aujourd’hui, la laïcité est le bien le plus précieux que nous ayons en France, et ce bien magnifique, chacun doit le faire sien.

Lire aussi : La laïcité, une liberté qui contribue à l'égalité et à l'idéal républicain de fraternité

Tout commence en réalité dans nos écoles et nos familles, c’est là qu’il faudrait radicaliser l’enseignement de la fraternité, de l’esprit critique et de l’humanisme. La République est une chance pour tous, défendue dans ses principes d’égalité, elle offre à tout un chacun les moyens de s’épanouir ; ne scions donc pas la branche sur laquelle nous sommes assis !

Molière, dont les critiques adressées à son siècle sont encore valables pour le nôtre, doit redevenir une école. La langue française doit être redécouverte à travers sa littérature et ses meilleurs écrivains, qui sont malheureusement de moins en moins lus.

Au travers de nos meilleurs livres, de la culture et de l’art, de nos valeurs communes d’amitié, de solidarité, de spiritualité et d’humanité, aidons-nous les uns les autres à développer un esprit qui soit à la fois sain et critique afin de nous permettre de moins croire aux idéologies de la mort pour mieux croire à la fraternité, valeur suprême et but ultime de l’humanité.

*****
Abderrahim Bouzelmate, auteur et enseignant, a publié a publié La crise de la nuance (Les Points sur les i, 2018), Al-Andalus, Histoire essentielle de l’Espagne musulmane (Albouraq Éditions, 2015), Dernières nouvelles de notre monde et Apprendre à douter avec Montaigne (De Varly Éditions, 2013). Avec Sofiane Méziani, il a publié De l’Homme à Dieu, voyage au cœur de la philosophie et de la littérature (Albouraq Éditions, 2015).

Lire aussi : Soufisme, jihad, laïcité, universalisme... La Casa del Hikma, la série originale pour déconstruire des idées reçues à regarder

Du même auteur :
La culture doit être au cœur de nos cités
L’esprit de Cordoue pour sauver notre avenir
Nos cités, la jeunesse, et ce que chacun doit faire
En finir avec l’esprit victimaire




Réagissez ! A vous la parole.
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26.Posté par Mythopasmytho le 05/11/2019 19:27 | Alerter
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Allo François.
La Grecque a l'air de vous laisser sans voix.
Si vous préférez, la Romaine, la Germanique, l'Arabe peu importe et au choix.
A vous. Si vous le voulez bien.

25.Posté par Mythopasmytho le 03/11/2019 16:16 | Alerter
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Grecque.

24.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 30/10/2019 22:18 | Alerter
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ah zut, je pensais vous avoir répondu: en vous demandant de quelle partie de l'occitanie vous parliez: Roussillon, Languedoc ou Midi Pyrénées.
Ma critique de la lamentable réforme de Hollande a peut être été mal vue...

23.Posté par Mythopasmytho le 29/10/2019 18:29 | Alerter
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Ca vous intéressez vachement.
Je pose des questions mais je me fiche de la réponse. Lol.
Ou bien alors peut etre est-ce la réponse qui ne vous plait pas.
Trop simple, sans intérêt cet Occitan. Lol.

22.Posté par Mythopasmytho le 24/10/2019 18:24 | Alerter
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J'aime ma région, notre jargon, son accent, son patrimoine, j'aime m'y promener, les gens qui y habitent. Tout. Je m'y trouve très bien. Elle est mon endroit.
Rien de tout cela n'est à moi mais c'est mon endroit.

21.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 23/10/2019 06:44 | Alerter
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Excellent! Alors dites nous en quoi vous êtes Occitan, cela affinera les perceptions... Pour ma part, persuadé que les mots ont des définitions et des contextes, je suis prêt à tout pour comprendre, et ne réagit aux mots automatiquement que pour comprendre ce que leur auteur peut bien vouloir dire...

20.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 23/10/2019 06:44 | Alerter
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Excellent! Alors dites nous en quoi vous êtes Occitan, cela affinera les perceptions... Pour ma part, persuadé que les mots ont des définitions et des contextes, je suis prêt à tout pour comprendre, et ne réagit aux mots automatiquement que pour comprendre ce que leur auteur peut bien vouloir dire...

19.Posté par Mythopasmytho le 21/10/2019 19:21 | Alerter
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On est d'accord. Ce qui sert à dire qui l'on est sont des représentations.
Entendre le mot occitan (et tous les autres) renvoient à des représentations.
La parole en est l'explication.
Celui qui prononce le mot Occitan et celui qui entend le mot Occitan peuvent ne pas entendre (voir, supposer) le meme Occitan (personne, idée etc)
La parole (en vérité la pensée) est la réflexion de la représentation.
Elle sert à dire qui l'on est au moment ou on le dit.
On est au départ dans un lieu. Bien avant tout autre chose on ne peut pas ne pas etre une situation, on ne peut pas ne pas etre quelque part, l'espace donc et tout ce qui peut exister dedans, le temps donc.
Et avec ça on tache ensuite de trouver des réponses. Ca ou bien alors on fait philosophe. Lol.

18.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 20/10/2019 21:44 | Alerter
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Au delà de votre insaisissable identité, (cette histoire d'occitan, pardon, fut un peu l'occasion de déconner) je note une certaine "juvénilité" dans votre approche des choses. Pardon, ne le prenez pas mal, mais il est typique de la jeunesse de se croire unique, non liée au passé, ou mieux, en mesure de fonder un nouveau futur. Cette attitude, typique des futurs fondateurs de famille, ou d'empire, est toujours regardée avec sympathie et indulgence par les plus vieux, qui évidemment ressassent par ailleurs l'absence de nouveauté, quand ce n'est pas la fin du monde impossible à éviter.

Encore un exemple de cette satanée identité non voulue qu'on cherche à me mettre sur le dos, me direz vous ! Tout à fait, vous répondrais-je, vous êtes quoi, à part ça?

Un point sur l'"occitan". Comme vous ne l'ignorez pas en fait, les mots ne sont pas innocents et pour conserver une communication, il est très important que le contexte qu'ils charrient ne soit jamais ignoré.
Le mot "occitan" dans le dicours des identitaires est très daté, et ne peut être utilisé "seul". En effet les mots vraiment seuls n'ont jamais été utilisés, par exemple "x12y", une sorte de password recommandé, en quelque sorte.
"Occitan" évoque Maurras, et oui, et aussi des mouvement hippies dans les années 70, et aussi les cathares et plein d'autres choses encore.
Si vous ne nous dites pas en quoi vous être occitan, on le fera pour vous...

17.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 18:34 | Alerter
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L'expression je suis est une formule qui sert à dire je ne suis pas.
Ce qui serait trop long à énumérer on dit donc je suis.
Sans jamais dire quoi, mais ceux qui ne sont pas moi sont aussi un je suis.
Ils sont tout ce que je ne suis pas.
Ils sont mon contraire mais sont indissociables de moi, je suis et je ne suis pas ne sont deux mais un.

16.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 18:05 | Alerter
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Ma grand-mère me disait il n'y a qu'avec les mensonges qu'on sait les vérités.

15.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 17:32 | Alerter
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Vous seul savez pourquoi vous essayez de me trouver un profil.
Le fait que j'évoque l'Occitan vous fait penser Maurassien. Mais pourquoi pas guerre des religions!
Toujours votre meme défaut. Celui de vouloir correspondre une identité à des événements.
Je suis un Occitan.
Mais je ne suis ni indigéniste, ni maurassien, ni religieux, ni aucun autre. Lorsque je ne dis rien je suis ce dont j'ai l'air.
Lorsque je m'exprime je dis qui je suis (ce que je pense) au moment ou je le dis. Comme il en a été pour tous les autres avant nous, tous les autres en ce moment, tous les autres après nous. Mais rien de plus.
Je n'aurais peut etre jamais plus l'occasion ou l'idée de dire un jour je suis Occitan.
Pourquoi aies-je dis cela, je n'en sais rien.
J'aurais pu dire je suis un Français ou un homme ou un blanc ou un contradicteur ou personne.
Le thème est développer un esprit qui soit à la fois sain et critique.
Etre philosophe en quelque sorte.
Si l'on sait qui l'on est lorsque l'on parle on est plus un philosophe.

14.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 16:10 | Alerter
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Vous savez François je vais honnete.
Je ne comprend pas la plupart des choses que vous dites.
Je ne comprends que très peu votre intérêt pour ce besoin de trouver des réponses dans des vécus (des hasards donc) tandis qu'ils ne sont que des histoires. Vraies mais elles sont des histoires.
Les aïeuls, les époques, les endroits ont leurs histoires.
Nous avons aujourd'hui les notres.
Tenter de transposer aujourd'hui sur hier ou le contraire on ne sait pas bien ce n'est pas penser c'est faire de que l'on connait, ce que l'on a vu, lu, entendu
une narration.
Faire de ce que j'ai (ce que je connais) une construction, une chose. Et donc plus de l'Histoire un mouvement, une spatialité, une vie mais un objet.

C'est mettre des bornes, tenter de donner du sens à ce qui n'en a pas avec ce que j'ai.

13.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 15:23 | Alerter
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Un Occitan n'existe pas puisqu'il n'est jamais le meme. Il n'est pas une chose.
Il est ce qu'il y a dedans, il est une pensée (une parole)
Ce qu'il est (une pensée) est la réflexion de la représentation qu'il a des choses.
Si je me mets à dire que je suis vous et que je n'en démorde pas vous ne le supporterez pas. Vous estimeriez que je suis fou et que pour vous protéger de moi vous voudriez me convaincre que je suis moi et pas un autre.

12.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 19/10/2019 21:49 | Alerter
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Le très rituel "a n'existe pas, b n'existe pas, si un a existait il serait tous les a, c'est une impossibilité, idem avec tout ce qui existe", vous l'avez fait plusieurs fois, déjà.
Il semble être la chanson du refus du concept, au mieux le refus nominaliste du concept objectifié à l'excès, mais cela reste à expliciter, au pire la ritournelle d'un philosophe obscur, caractérisé par le n'importe quoi dénué de sens, comme son nom l'indique. Cela donne à réfléchir toutefois, et aussi à parler.

Vous savez bien qu'à part vos (peu fréquentes) saillies indigénistes, vous ne donnez guère prise à ce qu'on vous caractérise (j'en suis à suspecter chez vous un Occitan, un de ces obscurs disciples de Charles Maurras, vous savez le célèbre joueur de pipeau provençal) et je me suis toujours bien gardé de le tenter.
Maintenant je n'ai jamais dit que les concepts étaient les êtres qui y participent, et j'ai toujours indiqué au contraire qu'ils pouvaient y participer plus ou moins et qu'ils pouvaient même en décider. Cela préserve tout à fait l'individu (concept auquel je suis très attaché) si cela vous inquiète (cela semble vous inquiéter).

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