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Points de vue

70 ans de la Nakba : l’injustice se poursuit pour les Palestiniens

Rédigé par Ziad Medoukh | Mardi 15 Mai 2018 à 08:45

           


70 ans de la Nakba : l’injustice se poursuit pour les Palestiniens
C’est dans une conjoncture locale, régionale et internationale très particulière, mais avec beaucoup d’espérance et de détermination que le 70e anniversaire de la Nakba - la catastrophe - est commémoré par tous les Palestiniens, où qu’ils résident.

15 mai 1948 - 15 mai 2018 : 70 ans déjà ! 70 ans depuis le début du drame des Palestiniens ; 70 ans de souffrance, de malheurs et de massacres pour un peuple ; 70 ans depuis le début de cette injustice imposée à un peuple sur sa terre ; 70 ans de déportation d’un peuple pour le remplacer par un autre ; 70 ans d’exil forcé, d’expulsions, de confiscation des terres, de privation de droits élémentaires des Palestiniens.

Mais 70 ans de résistance, de patience, de détermination, de courage, et de persévérance pour un peuple toujours debout. Un peuple toujours attaché à sa terre et à ses racines en dépit de toutes les mesures de cette occupation illégale et qui dure.

Lire aussi : Israël réprime Gaza dans le sang en marge du transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem


Le droit au retour des réfugiés est sacré

Les Palestiniens commémorent les 70 ans de la catastrophe dans un contexte national, régional et international particulier marqué notamment par la poursuite de l’occupation et de la colonisation dans les territoires palestiniens, par une grande Marche du retour commencée dans la bande de Gaza depuis plus de sept semaines. Une initiative populaire et non violente pour montrer que le droit au retour est sacré et exiger la levée du blocus israélien inhumain.

Cette commémoration est aussi marquée par les agressions israéliennes permanentes dans les territoires palestiniens, et par l’absence de perspectives pour l’avenir pour toute une population civile.

Cette année 2018 est marquée surtout par la décision de la direction de Trump de transférer l’ambassade américain à Jérusalem et de reconnaître Jérusalem comme capitale d’un Etat illégal, dans le cadre de la poursuite de l’injustice imposée à un peuple.

Le temps n’est-il pas venu d'imposer à cet Etat l'application du droit international ?

En 70 ans, Israël a appliqué toutes les mesures illégales à l’encontre des Palestiniens : il en a emprisonné plus d’un million, il en a massacré et assassiné des milliers, il a occupé tout leur territoire. L’Etat d’occupation a créé le problème des réfugiés palestiniens qui vivent, pour beaucoup, dans des conditions humanitaires épouvantables dans les pays voisins, et qui souffrent en permanence.

Cet Etat est le seul qui, encouragé par les grandes puissances internationales, n’a jamais appliqué aucune résolution des Nations Unies, pas plus que les accords de paix signés. Un Etat qui n’a toujours pas de frontières et qui refuse toutes les initiatives de paix régionales et internationales.

70 ans après, les Palestiniens s’interrogent : 70 ans de violation de nos droits ne suffisent-ils pas ? Le temps n’est-il pas venu de réagir et d'imposer à cet Etat l'application du droit international ? Le temps n’est-il pas venu d’instaurer la justice en Palestine ? Les Palestiniens n’ont-ils pas le droit de vivre, après tant d’années de souffrance, dans un Etat libre et indépendant ?

Six principes pour lutter en faveur de la justice

70 ans après cette catastrophe, nous, Palestiniens, et quelles que soient les mesures d’apartheid pratiquées, poursuivons le combat et les sacrifices pour notre liberté. Nous sommes plus que jamais déterminés et avons un message à délivrer au monde entier, un message clair et précis. Nous sommes toujours attachés aux principes suivants :

- Non, nous n’oublierons jamais l’histoire noire de cette occupation illégale et ses divers crimes contre la population civile.

- Non, nous ne partirons pas d’ici, nous resterons attachés à notre terre. Nous ne partirons pas. Ici est notre terre, ici sont nos racines, ici est notre vie et ici est notre Palestine !

- Oui, le droit au retour est sacré et tous les réfugiés palestiniens doivent pouvoir retrouver leurs villes et leurs villages d’origine.

- Oui, nous poursuivrons notre résistance sous toutes ses formes afin de vivre en liberté sur notre terre, cette terre appelée Palestine, et qui s’appellera toujours Palestine.

- Oui, nous avons le droit de créer notre Etat libre et indépendant, avec Jérusalem comme capitale.

- Oui, nous sommes prêts à vivre en paix, une paix durable, mais une paix qui passera avant tout par la justice, par l’application du droit international, par la fin de l’occupation illégale, et de la colonisation et par la réalisation de toutes les revendications légitimes du peuple palestinien.

La lutte continue, pour une Palestine libre et indépendante ! Nous sommes convaincus que la justice, un jour, triomphera.

*****
Ziad Medoukh est professeur et directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François Carmignola le 15/05/2018 20:33 | Alerter
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Ainsi donc la grande marche du retour était bien une tentative de faire (enfin) de la non violence à l'égard d'Israël.
Et bien il faut mentionner l'échec de la tentative, noyautée (sans doute) par les activistes, les fanatiques et les criminels psychopathes, qui bien loin de se montrer non violents, tentent de traverser une frontière interdite avec des civils comme boucliers humains.
Ignoble et révoltante, cette grande marche qui se fracasse dans le sang le long d'un mur est une ignominie et on pourrait attendre d'un poète qu'il se désolidarise de ce massacre au nom de la non violence.

Tout autre sentiment à ce sujet me parait vain. Quelle horreur.


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