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Sur le vif

Villeurbanne : la piste terroriste écartée, l'abjecte récupération de l'extrême droite

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 3 Septembre 2019 à 10:24

           


Samedi 31 août, vers 16 h, un homme d’une trentaine d’années, armé d’un couteau et d’une broche à barbecue, s’en est pris aux passants près de la gare routière Laurent-Bonnevay, à Villeurbanne, près de Lyon. Un jeune homme de 19 ans est décédé tandis que huit autres personnes ont été blessées, dont trois grièvement.

Maitrisé par des passants et des agents de transports en commun lyonnais alors qu’il tentait de fuir vers le métro, le suspect a ainsi très vite pu être interpellé par les forces de l’ordre. Trois jours après l'attaque, l'homme, qui était inconnu des services de police, a été mis en examen, lundi 2 septembre pour « assassinat » et « tentatives d’assassinat ».

La piste terroriste écartée

Pendant sa garde à vue, il a été vu par un expert psychiatre qui a statué que l’individu présentait les signes d’un « état psychotique envahissant » et de « délire paranoïde à thématiques multiples dont celles du mysticisme et de la religion ».

Le diagnostic de l’expert coïncide avec celles des enquêteurs qui ont décrit « un comportement incohérent et délirant » de la part du suspect. Celui-ci a dit « avoir entendu des voix insulter Dieu et lui donnant l’ordre de tuer », puis avoir rencontré un individu qui ressemblait à quelqu’un avec qui il s’était fâché en Angleterre. Il a « partiellement reconnu les faits », ont déclaré les enquêteurs, mais ses propos sont restés « incohérents et confus ».

« En l’absence d’éléments permettant de rattacher directement son passage à l’acte à une entreprise terroriste », l’affaire ne sera pas portée devant le parquet antiterroriste, a annoncé Nicolas Jacquet, procureur de la République de Lyon.

La santé mentale au cœur de l'affaire

L’auteur a été identifié comme un réfugié afghan de 33 ans, n’ayant aucun antécédent judiciaire. Il serait entré en France en 2009 en tant que mineur, avant d’être localisé en Italie, en Allemagne, puis en Norvège avant de revenir en France en 2016.

« Il a suivi le trajet classique de pas mal de demandeurs d’asile à cette période, c’est-à-dire qu’il devait être dans un campement de rue, en région parisienne, je crois, avant d’être envoyé dans un Centre d’accueil et d’orientation en Rhône-Alpes », a expliqué à La Croix Jean-François Ploquin, premier responsable du Forum Réfugiés Cosi, l’association qui hébergeait le suspect.

En 2018, il a obtenu l’asile et profite du statut de « protection subsidiaire » lui conférant une autorisation de séjour en France pour un an renouvelable, valable jusqu’en 2020. « C’est quelqu’un dont la fragilité psychologique était manifeste, sans que jamais aucun comportement violent ne m’ait été notifié », a ajouté Jean-François Ploquin, qui a souligné que le suspect « n’avait pas donné suite à un rendez-vous au centre de santé mentale ».

Cette affaire doit être l'occasion toute trouvée de se pencher sur la question de la prise en charge psychologiques des migrants, déficiente en France selon des professionnels de santé.

Le maire de Villeurbanne dénonce l'extrême droite

Les mots « afghan » et « migrant » ont suffi, sans surprise, à l’extrême droite pour que la responsabilité de l'attaque soit portée sur la politique migratoire française. « De nationalité afghane, l’un des suspects de l’attaque au couteau de Villeurbanne est par ailleurs selon BFMTV un… demandeur d’asile. La naïveté et le laxisme de notre politique migratoire menacent gravement la sécurité des Français », s’est empressée de réagir la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Toujours dans le camp RN, le député européen Jordan Bardella, a déclaré que l’attaque à Villeurbanne « clôture un été durant lequel se sont multipliés en Europe, meurtres, viols et agressions impliquant des migrants ». Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, ami du RN, a aussi bien dénoncé « le laxisme migratoire du gouvernement ? » que « le facisme islamiste ».

Pour Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, ce comportement de l’extrême droite est « très peu glorieux ». Invité sur RTL, dimanche 1er septembre, il a dénoncé cette attitude qui « tente d’utiliser un évènement dramatique à son profit. C’est très peu glorieux pour ceux qui ont ces paroles, et qui se sont engouffrés d’une façon assez honteuse dans ce qui est un fait divers terrible ».

Sur LCI, le député LREM Bruno Bonnel a invité à « ne pas réagir à chaud pour ne pas stigmatiser des populations ». Il a précisé que « les informations qu’on a à ce stade montreraient que c’est plutôt un acte isolé d’une personne qui était en recherche d’asile, venant d’un pays très éloigné de la France, l’Afghanistan, (où il) a vécu des choses terribles » dans ce pays ou durant son voyage.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 03/09/2019 22:35 | Alerter
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Il faut savoir que les personnes "de ce type" sont relativement nombreuses et errent en liberté dans nos rues.

Déboutées du droit d'asile et sans contraintes de quitter le territoire, elles vivent d'expédients, sont plus ou moins hébergés ici et là comme "migrants" et portent non seulement les cauchemars violents de leurs zones géographiques d'origine, mais leurs addictions (héroïne particulièrement dans le cas de l'Afghanistan) et bien sur les maladies mentales correspondantes.

Qualifier d'"abjectes" les critiques justifiées d'un parti politique envers les politiques gouvernementales qui ne semblent pas traiter ce problème parait excessif.

Les demandes d'Asile en France ont plus que doublé en dix ans (de 50 000 à 120 000).

En tout cas, il va être de plus en plus difficile de convaincre les populations que ces cas sont exceptionnels et sans signification. Bien au contraire il se pourrait que les appels à relativiser les attaques au hasard dans les rues perpétrées par des migrants fous soient de plus en plus anxiogènes.

2.Posté par Mythopasmytho le 08/09/2019 20:22 | Alerter
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François. Les attaques perpétrées dans nos rues tout court.
Les attaques perpétrées dans nos rues (par des migrants) est en trop.
Camés et déséquilibrés non blancs ne doit pas etre une circonstance aggravantes. Sauf pour bfm qui est une chaine commerciale qui doit exiter et attirer le chaland. Il faut bien bouffer.
Savez-vous que nombre de prisonniers n'auraient rien à faire en prison, une grande proportion d'entre eux étant des individus ayant des problèmes psychiatriques.
Savez-vous aussi que nombre de français sont névrosés mais ne sont pas diagnostiqués. Que nombre d'entre nous sommes des malades qui s'ignorent.

3.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 14/09/2019 08:19 | Alerter
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Camé et déséquilibré non pas "non blanc", mais : entré illégalement sur le territoire, débouté du droit d'asile, donc présent illégalement sur le territoire en dépit de l'injonction d'en partir, et pour finir meurtrier.
Que fait la police ?

Quand les lois ne sont pas appliquées des désordres s'en suivent, la preuve.

Les personnes saines d'esprit poignardées au hasard par les déséquilibrés se moquent éperdument que leur meurtrier soit terroriste, fou, ou pas blanc: elles auraient voulu qu'ils soient ailleurs au moment de l'aggression, qui n'aurait donc pas eu lieu.


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