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Sur le vif

Une ado musulmane frappée et tondue pour avoir voulu se marier à un chrétien

Rédigé par Benjamin Andria | Vendredi 21 Août 2020 à 16:15

           


Une ado musulmane frappée et tondue pour avoir voulu se marier à un chrétien
Une adolescente de confession musulmane vivant à Besançon (Doubs) a été tondue et violemment frappée, lundi 17 août, par des membres de sa famille après avoir signifié son intention de se marier à un jeune chrétien, a-t-on appris vendredi 21 août.

La jeune fille de 17 ans est originaire de Bosnie-Herzégovine ; lui est âgé de 20 ans et est originaire de Serbie et, du fait de son appartenance à la religion musulmane, leur amour était impossible aux yeux de la famille de l’adolescente.

Les deux tourtereaux, qui vivaient dans le même immeuble, entretenaient une relation amoureuse depuis plusieurs mois. « Les deux familles se connaissaient et (leur relation) ne posait pas de problème, mais quand les jeunes ont commencé à parler de mariage, les parents de la jeune fille lui ont dit : "Nous sommes musulmans, tu ne te marieras pas avec un chrétien" », a relaté à l’AFP la vice-procureure du parquet de Besançon, Margaret Parietti.

Les parents, l’oncle et la tante mis en cause

L’adolescente, alors privée de téléphone, a décidé de fuguer avec son petit ami durant quelques jours tout en maintenant le contact avec leurs parents respectifs. Elle décide de revenir lundi 17 août au domicile de ses parents, accompagnés du jeune homme et de ses parents. Un retour qui prend une tournure très violente, selon L’Est Républicain.

La jeune fille va être emmenée dans une chambre où elle y est frappée violemment par sa mère, son père, son oncle et sa tante. Son père va se saisir d’une tondeuse et demander à son frère de la tondre, ce qu’il va faire. Les secours sont prévenus par le petit ami, impuissant face au déferlement de violences visant la jeune fille. Un médecin lui a délivré une incapacité totale de travail (ITT) de 14 jours.

« Tondue et frappée parce qu’elle "aimait un chrétien". Profondément choqué par cet acte de torture sur cette jeune fille de 17 ans. Les quatre mis en cause ont été placés en garde à vue. Cette barbarie appelle les sanctions les plus sévères », a réagi, vendredi 21 août, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Les parents, l’oncle et la tante, qui ont été présentés au parquet jeudi, seront jugés pour « violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion » d’ici à l’automne. Ils ont aussi l’interdiction de contacter l’adolescente, a été placée selon le parquet « sous protection judiciaire dans une structure adaptée ».

Mise à jour : Le ministre de l'Intérieur a annoncé, dimanche 23 août, que les mis en cause, qui avaient été définitivement déboutés du droit d’asile en décembre 2019, seront reconduits à la frontière à l'issue de la procédure judiciaire, estimant qu'ils n'ont « rien à faire sur le sol national ».

Mise à jour 24 octobre : Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'expulsion de cinq membres de la famille, à savoir les parents et leurs trois enfants. La veille, les parents ainsi que l'oncle et la tante de l'adolescente (qui ont le statut de réfugiés) ont été condamnés à un an d'emprisonnement dont quatre mois avec sursis. La jeune fille a été prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance et obtiendra, indique-t-on un titre de séjour à sa majorité.





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