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Sur le vif

Tunisie : le président Kaïs Saïed renverse le jeu politique en pleine crise sanitaire

Rédigé par Saphirnews | Lundi 26 Juillet 2021 à 08:00

           


© Présidence de la Tunisie
© Présidence de la Tunisie
La période politique qui s'ouvre en Tunisie s'annonce à hauts risques. Alors que le pays est confronté à une grave crise sanitaire qui a provoqué jusqu'ici plus de 18 300 morts, il est aussi confronté depuis des semaines à une crise politique qui vient de prendre une nouvelle tournure.

Le président Kaïs Saïed a en effet décrété, dimanche 25 juillet, à la surprise générale, le gel des travaux du Parlement pour 30 jours et la démission de Hichem Mechichi des fonctions de chef du gouvernement, choisissant par la même occasion de s'ériger en chef de l'exécutif. Il a aussi annoncé la levée de l'immunité parlementaire des députés et a promis de poursuivre les personnes impliquées dans des affaires judiciaires.

Sa décision, annoncée tardivement dans la soirée, est intervenue à l'issue d'une journée de manifestations massives pendant le jour de la fête de la République. Elles ont rassemblé des milliers de personnes à travers le pays, et ce malgré la situation sanitaire et les restrictions en vigueur liées à la Covid-19. La principale revendication des protestataires était d'obtenir la dissolution du Parlement, dominé par Ennahdha contre qui la colère est forte. Des locaux du mouvement dirigé par Rached Ghannouchi ont d'ailleurs été saccagés dans plusieurs villes.

Les instances dirigeantes du parti ont aussitôt dénoncé « un coup d'État contre la révolution ». Le chef de l'Etat, engagé depuis des mois dans un bras de fer avec Ennahdha non sans provoquer d'importants blocages politiques qui exaspèrent la population, a déclaré, pour sa part, avoir « pris des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l'État et le peuple tunisien ». « Ce n'est ni une suspension de la Constitution ni une sortie de la légitimité constitutionnelle, nous travaillons dans le cadre de la loi », a-t-il assuré, en s'appuyant sur l'Article 80 de la Constitution qui permet au président de prendre les mesures qu'il estime nécessaire « en cas de péril imminent menaçant les institutions de la nation et la sécurité et l’indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ».

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