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Sur le vif

Sénégal : la maltraitance d'enfants dans les écoles coraniques dénoncée par Amnesty

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 13 Décembre 2022 à 15:25

           


Sénégal : la maltraitance d'enfants dans les écoles coraniques dénoncée par Amnesty
Au Sénégal, de nombreuses écoles coraniques (daara) sont souvent épinglées pour mauvais traitements envers les élèves. Amnesty International a dénoncé, lundi 12 décembre, « l’exploitation économique des enfants talibés via la mendicité forcée (…), les châtiments corporels qu’ils subissent et leurs conditions de vie difficiles ». Autant d’actes qui « violent leurs droits à l’intégrité physique, à la santé et à vivre une vie sans aucune forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation ».

« L’insalubrité de nombreux daaras, et le faible intérêt porté par certains maîtres coraniques au bien-être des enfants conduisent à de graves problèmes de malnutrition et de santé », signale aussi Amnesty pour qui « les autorités sénégalaises doivent répondre à leurs obligations et prendre des mesures pour mettre fin aux violations des droits de certains enfants talibés ». Ces derniers, souvent issus de familles pauvres, sont confiés souvent jeunes à des maîtres coraniques.

« Le Sénégal a ratifié plusieurs conventions internationales et régionales qui protègent les droits des enfants comme la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant. La Constitution et certaines lois nationales protègent aussi les enfants de la traite et des mauvais traitements. Mais ces dispositions ne sont pas dûment appliquées du fait, parfois, des pressions sociales », déplore l’organisation de défense des droits humains.

Les autorités sénégalaises sont appelées à « établir une cartographie des écoles coraniques et du nombre d’enfants talibés pour comprendre l’ampleur du phénomène, renforcer le financement de ses programmes de modernisation des daaras et de protection de l’enfance, adopter le projet de Code de l’enfant et la loi portant statut du "daara" et faire appliquer le code pénal et la loi sur la traite pour poursuivre les auteurs de maltraitance et les organisateurs de la mendicité forcée ».

« En bravant les réticences conservatrices, elles montreront à toutes et tous qu’au-delà des paroles, la protection de la génération future est une priorité du gouvernement », signifie Seydi Gassama, directeur exécutif de la section d’Amnesty International au Sénégal.

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