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Pour une meilleure présence avec nos enfants

Rédigé par Dz F. | Lundi 14 Octobre 2002 à 00:00

           

L'éducation des enfants, qui demande une grande disponibilité, revient bien entendu en premier lieu aux parents: Ce sont les adultes les plus à même de mener cette tache. Mais la mère doit elle pour autant mettre de cote sa carrière professionnelle, au profit de ses enfants? Et qu'en est-il du père ?



L'éducation des enfants, qui demande une grande disponibilité, revient bien entendu en premier lieu aux parents: Ce sont les adultes les plus à même de mener cette tache. Mais la mère doit elle pour autant mettre de cote sa carrière professionnelle, au profit de ses enfants? Et qu'en est-il du père ?

Les mutations de la famille se traduisent aujourd'hui par le développement de nouvelles formes 'd'inégalités': On assiste en effet à une exacerbation des inégalités entre les femmes, qui jadis concernaient la condition sociale, et qui concerne en plus aujourd'hui la condition familiale. Pour nombres d'entre elles, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle s'avère difficile.

Aux deux extrêmes, il y a: d'un côté, les femmes qui bénéficient à la fois d'une carrière intéressante et bien rémunérée, d'une prise en charge de leurs enfants compatible avec leurs horaires de travail, d'un service domestique et de conditions de logement favorables. De l'autre côté, les femmes qui subissent de plein fouet la précarisation de l'emploi, le manque de moyens pour la garde des enfants, les heures passées dans les transports et la totalité des taches ménagères (1) , et qui se sentent flouées aussi bien en tant que femmes et mères qu'en tant que salariées. Entre ces deux extrêmes, il existe tout un continuum de situations qui met en lumière un réel problème de société, qu'il serait temps de poser.

Le droit au travail des femmes est un droit indiscutable, mais dans les faits, quand un enfant paraît, un certain nombre de femmes choisissent de se retirer partiellement (2), voire totalement du monde professionnel. Ainsi en 1999, on compte en France 2,5 millions de mères au foyer, classées improprement dans la population dite ' inactive'. Pour une bonne partie d'entre elles, c'est un véritable choix, estimant qu'il était trop acrobatique de cumuler une activité professionnelle, parfois trop stressante, et une vie de famille. Ainsi, la profession de mère au foyer est loin d'être complètement éteinte. Mais les horaires du temps partiel ne sont souvent pas adaptés ni choisis par la mère; quand aux femmes ne travaillant pas, elles continuent à être victimes de fausses idées reçues : non libérées, fainéantes, mamans poules…

Cette conception de la femme, erronées selon nous, est en grande partie issue du 'féminisme' des années 60-70(3) , qui implique une moindre importance de l'engagement affectif (multiplicité des conjoints, couple hors mariage…) et une priorité à la carrière professionnelle. Dans la société occidentale actuelle, qui confond bonheur et plaisir, l'enfant est conçu comme un plaisir, et on ne peut pas accepter qu'il soit un déplaisir: Il y a les câlins, les jeux, les confidences… mais aussi les pleurs, les heures difficiles. A l'adolescence, viennent s'ajouter d'autres difficultés: l'enfant rentre seul à la maison, livré à lui-même, avec comme seul compagnon la télévision; seul à gérer ses devoirs scolaires et les problèmes de la journée: Et on sait combien les problèmes au collège et au lycée sont nombreux…La société se trompe peut-être quand elle dit qu'il n'y aura pas de séquelles à l'absence d'une mère…

Cette même société, qui considère de façon caricatural l'individu utile seulement lorsqu'il est rentable du point de vue pécunier, et qui considère sans doute comme une perte l'investissement éducatif des femmes dites 'inactives', gagne peut être plus qu'elle ne le croit. La femme qui ne travaille pas, et cela dans le but d'éduquer ses enfants, ne cotise peut-être pas pour la retraite ou la Sécurité Sociale, mais la société semble ignorer les travaux accomplis par cette femme, tant pour l'éducation de ses enfants, que pour d'autres domaines tel que le domaine associatif ou social. Aussi, on voit de nombreuses mères au foyer membres d'association de parents d'élèves, conseillères municipale, bénévoles dans des associations parascolaires, de comité de quartier…autant d'activités tout aussi indispensables à la société, lui donnant un cadre humain, une raison d'être. Les femmes en général de par leur nature ont des grandes potentialités dans ces domaines, qu'il faut encourager et développer. C'est une grande opportunité que de pouvoir faire bouger les choses, sans rechercher nécessairement le gain pécunier, et tout en restant disponible pour une vie familiale décente.

Il ne s'agit pas bien sur de culpabiliser les femmes qui travaillent: Toutes ont droit à la compréhension, les actives comme les mères au foyer. Beaucoup de femmes qui travaillent ont une profession formidable, et sont indispensables au monde du travail.

Il s'agit plutôt de mettre fin à un concept d'égalité injuste et de mettre en place le concept d'équité: Le monde du travail a été fait par les hommes pour les hommes, la femme y a accès, mais doit tant bien que mal s'y intégrer et y lutter à armes inégales, mettant de coté ainsi sa propre sensibilité et son rôle familial.

La solution proposée fut d'impliquer davantage le père dans les taches domestiques et .d'éducation pour arriver à un partage égalitaire. Il est certain que le père a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité à assumer dans la famille et les efforts faits ces dernières décennies pour sa plus grande implication sont à considérer: Pour la plupart des familles, le père est devenu plus proche de ses enfants; pour d'autres malheureusement, et c'est fréquent, il ne représente qu'un personnage lointain, voire inconnu. Le lien de l'enfant avec sa mère est évident, le lien avec le père l'est moins, et la fin de l'autorité paternelle n'est peut être pas venu arranger les choses…

Et puis, la mère accepterait-elle de déléguer son rôle? Pas si sûr!! En effet, même quand les taches sont partagées, la femme et l'homme n'ont pas la même disponibilité d'esprit: Le souci quotidien des enfants ne quitte jamais l'esprit des mères. Est-ce dans la nature des femmes, le souci de cette responsabilité? Ou bien est-ce les maris qui ont trop tendance à se reposer sur elles?





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