Connectez-vous S'inscrire

Religions

Nassima Prudor, le choix d'enseigner l'islam

Portrait

Rédigé par Fouad Bahri | Lundi 20 Mars 2006 à 12:06

           

Depuis vingt ans déjà, Nassima Prudor arpente la France pour enseigner l'islam. A travers ses cours et ses conférences, elle s’est enrichie d’une expérience exceptionnelle au contact direct avec le terrain, dans la discrétion et sans médiatisation. Nous sommes allés à la rencontre de cette musulmane de science, témoin prévilégié du nouveau siècle.



Nassima Prudor
Nassima Prudor
Ce n'est pas trop de dire que madame Prudor « a de la bouteille ». Elle possède aujourd'hui une expérience rare du contact direct avec les musulmans de France. La quarantaine radieuse, conférencière et enseignante en théologie islamique, elle a néanmoins perdu ses illusions sur l'homo islamicus, son premier sujet d’étude. Ses illusions, oui! mais pas ses forces. En sillonnant la France, depuis deux décennies, elle a été sollicitée sur tous les fronts et a mené nombres de combats pour la défense d'une image de la femme musulmane à la fois pieuse, digne et responsable.

Le sens de l’indépendance


Ce destin de militante commence à Paris, au début des années quatre-vingts. Nassima, dans la fraîcheur de ses vingt ans, débarque d’Algérie, pour y effectuer des études de langues étrangères dans la capitale. Elle fréquente les universités de la Sorbonne et de Jussieu, mais l’atmosphère glacée des études parisiennes ne lui convient guère. Elle découvre alors la Grande Mosquée de Paris (GMP) où les besoins religieux sont criants.

Armée d’une formation de sept années en théologie dogmatique (aquida) passées à l’université de Biskra, parlant couramment l’arabe et le français, Nassima va être sollicitée par la GMP, où ses compétences seront les bienvenues. Elle y enseignera le samedi, puis le dimanche, pendant près de cinq années, en relais avec Malika Dif, autre conférencière que l'on ne présente plus.

Nassima est avant tout écoeurée par le spectacle qu'offrent les « Arabes de France ». “A l’époque, dit-elle, il n’existait pas de conscience communautaire. On parlait davantage de la communauté maghrébine ou arabe que des musulmans.” Une communauté maghrébine déjà marquée par les stigmates de la pauvreté, de la délinquance et de l’exclusion sociale. Autant de maux que Nassima va décider de combattre en se fixant le but ambitieux de : l’éducation morale de ses frères et soeurs. “Je voulais crier très haut : l’Arabe, ce n’est pas cela, ce n’est pas le voleur et le camé (drogué)”. Au fil du temps, ce cri de révolte s’exprimera dans un discours plutôt religieux.

A la GMP, madame Prudor est en contact avec un public de personnes, qui souhaitent se convertir à l'islam ou célébrer un mariage. Elle n'hésite pas à les orienter vers le Pr. Muhammad Hamidullah, qui officiait à la mosquée Ad'dawa dans le 19e arrondissement de Paris, rue de Tanger, à proximité du boulevard de Stalingrad.

Cette démarche, et les conseils que Nassima prodigue aux nouveaux venus à l'islam, vont finir par déplaire à la direction de la GMP. “On est venu me dire : “Il ne faut pas dire que c’est “haram” (illicite) quand un couple vit ensemble, hors du mariage. On ne peut pas rendre la vie difficile aux gens. Comprenez ! J’ai répondu : “merci monsieur”, et je leur ai dit salam alekum.” C'est ainsi qu'en 1984, Nassima Prudor quitte la GMP pour la mosquée Ad' dawa qu'elle fréquentait déjà.

Dès 1983, le Cheikh Larbi Kéchat, recteur de cette mosquée l'avait remarquée à la GMP et l'avait sollicitée pour donner des cours à Ad'dawa. Elle avait la charge du programme d'enseignement des femmes qui fréquentaient la mosquée. Elle assurera cette responsabilité jusqu’en 1993.

La rupture avec la GMP illustre l’un des traits de caractère de madame Prudor: son sens farouche de l’indépendance qui s’accompagne d’une défiance à l’égard de toute administration, car Nassima ne conçoit son travail comme ne devant être que “fissibillilah” (réservé exclusivement à Dieu).

Au sein de la mosquée Ad'dawa, elle officie à l'ombre du Pr Hamidullah, savant de renommée internationale, auteur, d’une célèbre traduction du Coran et d’une biographie du Prophète, faisant toujours autorité. Pour Nassima Hamidullah “était un être lumineux, qui était là, sans l’être. Il ne passait que par sa science. Il ne parlait à personne. Lorsqu’il s’exprimait, on ne l’entendait pas. Il chuchotait. Il venait faire ce qu’il devait faire, les conversions et les mariages, et il redisparaissait.”

Certaines rencontres marqueront l'enseignante. “Une des élèves que j’avais dans le 5è arrondissement (ndr, la Grande Mosquée de Paris), m’avait suivie à Stalingrad (ndr, la mosquée Ad'dawa) au moment de mon départ. C’était une japonaise. Au bout du deuxième cours, elle est venue me voir pour déclarer sa conversion. Je lui ai dit que c’était trop tôt. Je lui ai donné une pile de livres, dont un livre de Hamidullah, “Initiation à l’Islam”. La troisième fois, nous étions dans le métro et elle me dit, tout en pleurant : “ça y est. Je l’ai trouvé. J’ai trouvé Allah. Je suis convaincue. Je veux me convertir, faire ma prière et porter mon foulard.” Le mercredi suivant, elle s’est convertie avec Hamidullah. Elle s’appelait Kaouri. Il l’a prénomma Khaoula. Puis, lorsque nous sommes sorties, elle m’a agrippée le bras et elle m’a dit : “Vous savez Nassima, Allah a envoyé le Coran aux Arabes pour les éduquer !”. Je lui ai dis : “Tu as raison !”.

La vie à la mosquée Ad'dawa n’est pas toujours un long fleuve tranquille. “A ce moment-là, les responsables de la mosquée Addawa étaient aux prises avec des femmes du mouvement Ahbache. On m’avait demandé de les faire sortir de la mosquée.” Nassima refusera, car elle estime que l'on lui demande d’assumer une responsabilité sans lui en confier l’autorité. Elle décide plutôt de proposer à la mosquée deux heures de cours destinées aux femmes, qu’elles leur donnera sur son temps personnel. “Ils ont accepté et rapidement les cours ont eu du succès, avec pas moins de quatre-vingts élèves par cours. »

De 1993 à 1996, s’ensuivra un départ à Nice, pour des raisons familiales. Nassima y enseignera dans une modeste mosquée située à Saint-augustin. Mais à Nice, comme ailleurs, l’islam reste prisonnier d’une version traditionnelle maghrébine, sur fond de querelle algéro-tunisienne.

En 1997, madame Prudor rentre à Versailles où elle prendra une année sabbatique pour se reconstruire et reprendre des forces. Au bout de quelques mois, ses fidèles retrouvent sa trace. Elle enseignera une année au Centre d'études et de recherche en sciences islamiques (CERSI), puis deux ans à la mosquée d'Argentueil.

Depuis 2004, elle partage son temps et son travail entre la mosquée de Bondy et celle de Villeparisis. Inlassable éducatrice, elle traverse également la France, de conférence en conférence au gré des invitations et des préoccupations, loin des feux médiatiques. Partout où elle est passée, c'est avec dévouement et une persistante certaine que Nassima Prudor a su mener son enseignement.

Des clés pour le coeur


Lorsqu’on l’interroge sur les évènements de ces cinq dernières années, en France (CFCM, loi anti-voile, montée de l’islamophobie), Nassima, loin de toute victimisation, sait renvoyer les musulmans à leurs responsabilités.
“Les véritables causes à l’origine de cette situation sont à rechercher dans l’ignorance des musulmans, arrivés il y a trente ans en France, qui pratiquaient un islam purement traditionnel ou, pire encore, n’avaient pas de bon comportement. Beaucoup ont été seulement préoccupés de devenir Français et, à cette fin là, on effacé toute trace de religiosité islamique, jusqu’à fêter Noël. Tant que l’on n’a pas nettoyé le coeur pour y installer l’amour d’Allah, on ne peut pas croire que l’on puisse être bien avec soi ou avec les autres.”

Nassima juge néanmoins injuste et discriminatoire la loi sur la laïcité car elle prive les musulmanes de leur liberté alors même qu’on laisse les autres jeunes filles s’habiller comme elles le désirent.

Pour autant, Nassima juge optimiste l’évolution spirituelle de la communauté musulmane. Même si beaucoup reste à faire. “Mon souhait est d’atteindre les coeurs car Allah l’Exalté n’est pas loin, contrairement à ce que nous pensons. Le seul public que je vise est celui qui recherche Allah l’Exalté et veut nourrir son coeur de Sa lumière. Je donne des clés à ceux qui veulent les prendre.” Derrière ce choix, se profile une pensée chère à l’imam Al Ghazali dont madame Prudor est une fidèle lectrice. “La véritable urgence est cette réforme du coeur qui doit nous pousser à adorer Allah, non par contrainte, mais par amour. C’est seulement ainsi que nous atteindrons la voie de l’excellence.”




Réagissez ! A vous la parole.
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

31.Posté par malika le 22/03/2007 15:22 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salam alaykoum
allah est ma passion,l'islam ma religion et ma maire ma raison

32.Posté par malika le 22/03/2007 15:23 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
re desolé allah est ma passion ,l'islam ma religion et ma mére ma raison

33.Posté par SANOGO le 19/04/2007 17:06 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salut moi je suis une jeune fille musulmane pratiquante resistant en afrique je cherche de l'aide pour la construction d'un centre islamique dans mon pays donc a toute les fréres et soeurs musulmanes qui veulent m'aider a realiser se projet aidez moi a cause de Allah le tout puissant.
que Allah le tout puissant veuille sur nous et nous guides sur le droit chemin

34.Posté par gasmi le 02/06/2007 12:33 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
je suis un algerien j'ai cherche un centre qui donne des etude superieur sur l'islame

35.Posté par benbelkacem le 06/08/2007 00:39 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salam alikoum je suis une fille agé de 24 je suis ingénieure d'affaire de la chambre de commerce algérienne j'addord ma religion qui est l'islam mais je v'est ére sinssére avec vous je fé la priére et puis j'arréte , et j'est peure que allah az wadjel ne va pas me pardonner alors que à chaque fois que je rencontre un probléme ou un obstacle il ne ma jamais l'aisser je me sent égoiste

36.Posté par fifi le 06/08/2007 00:50 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salam alaikoum je vius remércies pour ce que vous faitent et je vous souhaites bonne continuation

37.Posté par idriss le 06/08/2007 17:12 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salamoua alleykoum waramatoulaye je me nome idriss je suis un etudiant coranique
j'ai aprecier votre presentation et je suis tres ravis que dieu nous aide.mon adresse
moualim@yahoo.fr et moualim.idriss@hotmail.fr mon phone c 0022506322331.salamoualleykoum.

38.Posté par houria le 09/11/2007 16:24 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salem alaikum

39.Posté par Issa yantama le 18/11/2007 17:54 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
je suis un jeune burkinabe qui veux de l'aide à tout les islam ce nous au burkina faso il y a pas boucoup de monsqué qui peux nous aide pour sà issa mail:yantama02@yahoo.fr

40.Posté par feriani tahar le 03/12/2007 14:51 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salem alikou wa rahmatou allah
j'ai une fille de 18 ans qui commence une relation avec un de son age al'ecole comment lui explique due s'est interdit par la religion islamique
saelm

41.Posté par khattab le 15/01/2008 01:10 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salamou alaykoum wara7matou allah .
je vous remerci pour ce site et je suouhait a notre soeur nasima que du bonheur macha2allah
ma demande c que je veu des contactes avec des gens qui ont juste converti a lislame je cherche de puis langtemp et svp et jazakoumou allah khayran si ilya des information a ce sujet voila mon adresse ( chira_38@msn.com) et merci de tt mon coeur et le grand merci a notre soeur nassima baraka allahou fiki oukhti

42.Posté par nadia le 22/01/2008 20:46 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Asalamouhlikom mes frérs et soeurs moi je suis de Lens, je ne conais pas trés bien l'arabe, le coarn je le lie en phonétique, d'aujourd'hui je chérche une école pour apprender l'Arabe et la religion, je vous remercie d'avence Asalmamouhalikom.

43.Posté par ameur mus le 27/01/2008 14:59 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
ameur mus!



salam alikoum ma soeur, je suis trés contente d'avoir trouvé ce siteweb, jai fai une consultation pour votre site et je sais bien que votre travail sera satisfait pour notre dieu,puis que vous pratiquez le vais dogme et la pensé des sounnat acharrifa de notre mere aicha radia allaho annha ; notament je prie dieu de me donner une femme comme celle de vous,Selem alicoum j'éspere que vous allez répondre a ce message

44.Posté par LAILAT le 24/02/2008 14:50 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
salam aleykoum
Au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux,
Appel à toute âme charitable
A nos frères en Dieu dans le monde entier
A toute conscience vive et humanitaire

Tout d'abord nous vous rappelons que Pour un musulman, entreprendre une action
Humanitaire est un moyen de recevoir l'aide du ciel, d'effacer ses péchés, d'échapper au
Châtiment, de remercier le Seigneur pour ses bienfaits et de mériter le paradis.
L'humanitaire est un des principes fondamentaux de la religion musulmane. Faire un don ou
Secourir un sinistré sont des actes qui ne sont pas laissés à la libre appréciation du croyant
Mais sont obligatoires au même titre que la prière, le jeûne du Ramadan ou le pèlerinage à La
Mecque.
Aider les nécessiteux est très important en islam.
A ce propos, `Adyy ibn Hâtim (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit:
J'ai entendu le Prophète (pbAsl) prononcer ces mots:
"Evitez l'Enfer autant qu'il vous soit possible, fût-ce en faisant l'aumône avec une demi-datte". (Hadith rappoté par Muslim)

Anas (radhia Allâhou anhou) rapporte que le Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) a dit:

"N'a pas cru en moi celui qui dort repu (et sans souci) alors que son voisin, qui se trouve à côté de lui, a faim et il en est informé (c'est à dire qu'il sait que son voisin n'a pas mangé)."

(Rapporté par Bazzâr et Tabrâni. Le sens de ce Hadith a été rapporté du Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) par d'autres Compagnons (radhia Allâhou anhou) également. )

Si l'on compare avec auj...  

45.Posté par abdelaziz le 22/03/2008 22:04 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
bon soir md merci pour vitre confience dans votre religion qui est la source de tous les chose vrai et existe soit au niveau sientifique ou phylosophique je te suit le bon plase dans l janna et ton vie aussi
lettre d'un homme qui connue la plus par des chose sur l'islam et sientifique

1 2 3 4

SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !