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Mobilisation générale contre la violence politique

Rédigé par Ammar B. | Mardi 23 Novembre 2004 à 00:00

           

Les Musulmans d’Allemagne réagissent à l’assassinat de Theo Van Gogh. A l’appel de l’Union islamo-turque, près de 20 000 personnes, essentiellement des Musulmans, ont manifesté dimanche à Cologne sous le mot d’ordre « main dans la main pour la paix contre la terreur ». Cette manifestation placée sous le sceau de la fraternité et de la paix intervient dans un contexte de tension où la cohésion sociale est mise à mal par une suite d’actes de violences orientés contre les Musulmans depuis l’assassinat de Theo Van Gogh.



Les Musulmans d’Allemagne réagissent à l’assassinat de Theo Van Gogh. A l’appel de l’Union islamo-turque, près de 20 000 personnes, essentiellement des Musulmans, ont manifesté dimanche à Cologne sous le mot d’ordre ' main dans la main pour la paix contre la terreur '. Cette manifestation placée sous le sceau de la fraternité et de la paix intervient dans un contexte de tension où la cohésion sociale est mise à mal par une suite d’actes de violences orientés contre les Musulmans depuis l’assassinat de Theo Van Gogh.

Meurtre politique

M. Theo van Gogh, âgé de 47 ans, était un parent lointain du célèbre peintre du même nom. Luttant contre l’idée d’une société multiculturelle, il était un islamophobe avéré. Ses écrits, ses films, ses propos lui avaient valu des menaces de mort et une surveillance policière. Ses collègues affirment qu’il ne tenait pas compte de ces menaces. Le 2 novembre, il est sauvagement poignardé en pleine rue avant d'être criblé de balles. Le meurtrier présumé, Mohammed Bouyeri, un jeune Néerlandais musulman de 26 ans est interpellé peu après.
M. Bouyeri qui est né aux Pays-Bas possède aussi la nationalité marocaine. Il a été arrêté en même temps que quatre autres Marocains et un Algérien. Tous sont accusés de 'conspiration terroriste' et 'participation à une organisation criminelle à but terroriste'.

Un message trouvé sur le corps de la victime indique qu’il a été tué à cause des ses offenses à l’Islam. La société néerlandaise s’est aussitôt radicalisée. Les attentats à la bombe, les profanations de mosquées et les nombreuses tentatives d’incendies ont amené les autorités policières à placer les mosquées et les écoles musulmanes sous protection. Sur l’Internet, le site de condoléances ouvert à l’attention des admirateurs de M. Van Gogh a dû fermer rapidement en raison du grand nombre de messages racistes recueillis.

'La peur n’a ni religion si nationalité'

Ces événements ont profondément secoué les Allemands où un débat de fond s’est instauré. Pour la première fois, ce samedi, le chancelier Gerhard Schröder a invité les Musulmans à ' clairement s’engager envers nos lois et notre démocratie '. Des propos inhabituels dans l’espace politique allemand profondément marqué par l’expérience du IIIe Reich. Car, depuis la douloureuse expérience raciste du nazisme, la question des minorités religieuses et culturelles est une question particulièrement délicate en Allemagne. Implicitement, elle tombe sous le coup d’un tabou général devant la crainte qu’éprouvent les acteurs de l’espace public de se voir taxé de xénophobie. La volonté de prévenir les extrémismes sans pour autant affecter la tradition de liberté de parole place souvent la classe politique dans une position inconfortable.

Pour Rdva Cakir, président de l’Union islamo-turque (DITIB), ' la terreur n’a ni religion, ni nationalité '. La ville de Cologne où s’est tenue la manifestation de dimanche est la seconde ville, après Berlin, qui accueille le plus de Musulmans en Allemagne. Près de 75 000 Musulmans y vivent sur les 3,5 millions du pays. Mais ils n'étaient pas seuls à la manif. Toutes les formations politiques ont répondu à l’appel de DITIB. Selon Marieluise Beck, chargée au gouvernement des migrations, des réfugiés et de l’intégration, les Allemands sont 'sous le choc du meurtre de Theo Van Gogh et des attaques d'établissements musulmans aux Pays-Bas. Cette manifestation est un signe clair et nécessaire. '





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