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La grogne des étudiants s'étend

Rédigé par OURABAH Sofiane | Lundi 24 Novembre 2003 à 00:00

           

Toute au long de la semaine dernière, les étudiants de six universités ont voté un appel à la grève pour protester contre l'harmonisation européenne des diplômes et le projet d'autonomie des universités. Rejoignant ainsi l’Université de Rennes 2, en grève depuis le 5 novembre, et Paris 13-Villetaneuse, depuis le 13 novembre. Face à ce mouvement de grogne, le ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, a cédé sur le projet d’autonomie. Le Samedi, sans le dire explicitement, mais en assurant qu''aucun projet de loi' sur l'autonomie des universités n'était 'inscrit au programme de travail du gouvernement ni à l'agenda parlementaire', le ministre a donné gain de cause à une partie des revendications des étudiants grévistes.



Toute au long de la semaine dernière, les étudiants de six universités ont voté un appel à la grève pour protester contre l'harmonisation européenne des diplômes et le projet d'autonomie des universités. Rejoignant ainsi l’Université de Rennes 2, en grève depuis le 5 novembre, et Paris 13-Villetaneuse, depuis le 13 novembre. Face à ce mouvement de grogne, le ministre de l'Education nationale, Luc Ferry, a cédé sur le projet d’autonomie. Le Samedi, sans le dire explicitement, mais en assurant qu''aucun projet de loi' sur l'autonomie des universités n'était 'inscrit au programme de travail du gouvernement ni à l'agenda parlementaire', le ministre a donné gain de cause à une partie des revendications des étudiants grévistes.

Un pas en arrière sur le projet d'autonomie des universités
Concernant le projet sur l'autonomie des universités, Luc Ferry veut prendre son temps. Dans son communiqué de samedi, Luc Ferry s'est contenté de déclarer que 'le dialogue se poursuivra sur les mesures nécessaires à mettre en oeuvre pour que notre service public puisse relever les défis de la concurrence internationale'. De ce fait il insiste sur l'importance du dialogue avec les syndicats étudiants en évoquant la 'nécessité de prendre le temps du dialogue social et de poursuivre la concertation avec les différents partenaires'.

La réforme LMD : mesure et démesure .
Sur l’harmonisation européenne des diplômes, second point à l’origine de la grogne dans les universités, le ministre de l'Education maintient en revanche sa position, soulignant que le processus d'harmonisation européenne dit LMD (licence-master-doctorat) est 'une grande chance' pour les étudiants d'une vingtaine d'universités françaises qui viennent d'y entrer 'de leur seule volonté'.
Selon le ministre, ce processus 'facilitera la mobilité (des étudiants) à l'intérieur de l'Europe'. De plus représente 'un enjeu majeur face à la mondialisation (...)'. Luc Ferry rappelle en outre qu''il n'y aura ni sélection à l'entrée de l'université ni modification du régime des droits d'inscription ni suppression des diplômes nationaux (bac+2 et bac+4) qui resteront en vigueur ni mise en concurrence des universités françaises entre elles'. Cette mise au point apaisera-t-elle la grogne chez les étudiants, qui ont manifesté jeudi pour exiger le retrait du projet d'autonomie des universités et protester contre l'harmonisation européenne des diplômes?

Yassir Fichtali, président de l'UNEF (Union nationale des étudiants de France), proche du parti socialiste, veut rester prudent. 'Si effectivement le projet est retiré, il suffit de le dire en ces termes: 'le projet est retiré'. De manière générale, L'Unef a commencé à protester contre la reforme LMD, en exagérant stratégiquement les dispositions de la reforme dans un premier temps. C’est ainsi que l’Unef dénoncera par exemple, la suppression de la session de rattrapage. Ce qui s’est avéré inexact.

Contradictions dans la mobilisation de L'UNEF
Face à ce revirement ministériel, l'Unef, le principal syndicat étudiant, a affiché dimanche sa méfiance et a appelé à maintenir la mobilisation, qui culminera jeudi prochain avec une nouvelle journée nationale de manifestations.

'Le ministre essaie de nous endormir avec des contradictions. Il est étonnant de voir que celui qui accuse les organisations étudiantes de faire de la désinformation n'arrive pas à tenir un discours cohérent et change d'avis toutes les six heures. Quel crédit accorder à cette nouvelle déclaration ?' s'interroge Yassir Fichtali, président de l'Unef, dans Le Parisien-Dimanche.
Certes on peut effectivement resté perplexe face aux propos du ministre, mais Yassir fichtali ne peut pas ignorer le fait que lUNEF siège majoritairement depuis des années au CNESER ( Conseil National de l'Enseigement supérieur et de la Recherche) et que la reforme a été adoptée depuis Avril 2002, c'est à dire plus d'un an et demi de cela… on peut donc  légitimement s’interroger sur ce réveil si soudain de l’Unef.  Deux raisons peuvent expliquer ce 'réveil'.

 D'une part, la pression du parti socialiste dans l’opposition y serait un début d’explication étant donné que ce parti et en actuellement en forte perte de vitesse. D’où cette offensive tout azimut dont la question d’une loi sur le voile. Le but étant de mettre le gouvernement en difficultés. D'autre part, il est très probable que l'Unef fait de la récupération. En effet dans plusieurs universités cette année vont être votées les nouveaux sièges des conseil centraux des universités ( CA , CEVU, CS). Celà n'est donc pas une coïncidence si l'Unef met sur table la reforme LMD aujourd'hui, en appellent systématique au assemblée générale, aux grèves.
Cependant de nombreux étudiants , responsables, enseignants, et personnel IATOSS y voient une mise en scène politicienne, de ce fait ils cherchent à réunir les étudiants autour d'une table de dialogue. Autrement, le risque est grand d'utiliser les étudiants comme boucs émissaires dans une campagne politique de désinformation.





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