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'L'année 2006 sera celle de l'égalité des chances'

| Vendredi 2 Décembre 2005 à 11:59

           

Brandissant tour à tour la carotte ou le bâton, le premier ministre Dominique de Villepin, enchaîne les conférences de presse ayant trait avec la récente crise dans les banlieues. Pour la sixième conférence de presse, qui s’est tenue hier en présence de plusieurs ministres, Dominique de Villepin a placé son propos autour de l’égalité des chances, selon lui « une urgence », allant jusqu’à proclamer l’année 2006 comme allant être celle de l’égalité des chances, « grande cause nationale ».



« Je ne me situe pas dans les débats doctrinaux sur l'efficacité du modèle français, je cherche les moyens de mettre en oeuvre concrètement et pratiquement, pour tous les Français, nos principes républicains. Pour cela, certains Français ont besoin d'un accompagnement personnalisé en matière d'emploi et d'éducation » a précisé le premier ministre, ajoutant : « L'école, c'est le lieu de rendez-vous de la République ».

Après la période de crise et d’émeutes qui a touché la France et ses banlieues durant le mois de novembre, après les vagues d’arrestations et d’incarcérations, le gouvernement de Villepin s’atèle à la tâche et présente ses mesures. Celles présentées hier en conférence de presse touchent principalement l’éducation et la lutte contre les discriminations. Se plaçant clairement en opposition par rapport à son ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin a précisé d’emblée qu’il « tourne sept fois [sa] langue dans [sa] bouche » avant de s’exprimer.

« La crise que nous venons de connaître révèle des faiblesses et des insuffisances ». Faisant référence à la crise dans les banlieues, le premier ministre a annoncé toute une série de mesures.

Concernant l’égalité des chances en général, Dominique de Villepin a précisé que : « L'urgence aujourd'hui, c'est de faire de l'égalité des chances une réalité pour tous, avec deux leviers: l'emploi et l'éducation. L'année 2006 sera l'année de l'égalité des chances, comme grande cause nationale. Nous allons créer l'Agence de la cohésion sociale et de l'égalité des chances [...], un instrument de pilotage unique, proche des réalités du terrain et capable d'évaluer les besoins réels ».

Afin de lutter contre les discriminations, le « testing » va être autorisé : « Nous donnerons valeur législative aux vérifications à l'improviste », le CV anonyme expérimenté : « Je souhaite que les partenaires sociaux étudient les expérimentations sur le CV anonyme », et la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité) aura « le pouvoir de sanctionner les discriminations par des amendes pouvant aller jusqu'à 25.000 euros ».

S’attaquant au dossier de l’éducation, et se plaçant encore une fois en opposition par rapport à Nicolas Sarkozy, qui prônait le « dépôt de bilan des ZEP », le premier ministre a précisé que « notre objectif doit être de concentrer les moyens sur les établissements où les difficultés sont les plus lourdes ». Il a par ailleurs annoncé une « réforme de la formation des enseignants de ZEP, afin qu'ils aient une meilleure connaissance des publics scolaires ». De même, « ces enseignants devront également bénéficier de meilleures conditions de rémunération et de carrière ».

S’agissant de l’apprentissage, les jeunes pourront y avoir accès dès l’âge de 14 ans, avec cependant la possibilité de pouvoir rejoindre le collège quand ils le désirent. « La première année doit permettre aux jeunes de découvrir les métiers dans l'entreprise, tout en consolidant l'acquisition du socle commun des connaissances. A partir de 15 ans, ils pourront bénéficier d'un vrai contrat de travail. L'apprentissage junior sera ouvert aux jeunes qui le souhaitent : ils pourront retrouver à tout moment le collège s'ils le désirent ».

Revenant sur la responsabilité parentale, qui avait tant fait débat durant les émeutes, Dominique de Villepin « propose de mettre en place un contrat de responsabilité parentale » pour les parents dont les enfants seraient absentéistes. Si le contrat n’est pas respecté, les parents risquent de payer une « amende », d’être mis sous tutelle ou de voir suspendre leurs allocations familiales.

Enfin, comme « marque de notre solidarité », la prime de Noêl sera versée à tous les bénéficiaires du RMI et de l’allocation spécifique de solidarité (ASS).















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